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Dijon / Bourgogne

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Billet de blog 20 septembre 2011

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Nora Berra: "La lutte contre le désert médical est essentielle!"

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Lutter contre le manque de médecins dans les campagnes ? Telle est l'ambition du Contrat d'engagement de service public (CESP), initié en 2011 par le gouvernement. Afin de vanter les mérites du dispositif, Nora Berra, secrétaire d'État en charge de la santé, s'est rendue à Dijon, vendredi 16 septembre 2011. Région considérée comme exemplaire par le gouvernement dans la mise en œuvre du CESP, la Bourgogne est aussi nettement affectée par la pénurie de professionnels de santé, du fait de leur très inégale répartition. Si ce phénomène, qui pénalise des habitants et fragilise des territoires entiers, n'est pas nouveau, le CESP se veut innovant. 1.200 euros bruts : tel est le montant de l'allocation mensuelle versée aux étudiants en médecine qui s'engagent à s'installer dans les zones déficitaires...

Médecin en Bourgogne : une profession de seniors ?
"Les professionnels de santé n’ont jamais été aussi nombreux sur le territoire français et pourtant, certaines régions connaissent aujourd’hui un phénomène de désertification médicale, qui s’accentue selon les spécialités", constate l'Agence régionale de santé (Ars) Bourgogne. En somme, rien de neuf sous le soleil mais la situation n'en demeure pas moins alarmante. Au-delà des difficultés croissantes des patients des zones déficitaires à accéder à une offre de soins appropriée, vient se greffer un véritable enjeu en terme d'aménagement des territoires.
"En Bourgogne, la densité du nombre de professionnels de santé est non seulement inférieure à la moyenne nationale mais nous observons surtout une très inégale répartition entre les territoires bien dotés, tels l'agglomération dijonnaise et des territoires nettement déficitaires, comme le Morvan ou le Chatillonais", explique la directrice de l'Ars Bourgogne, Monique Cavalier. Autre sujet de préoccupation : le fait que plus de "40% des médecins bourguignons aient déjà plus de 55 ans", d'où l'intérêt du contrat d'engagement de service public (CESP).
Le contrat CESP, qui s'inscrit dans le cadre de la loi Hôpital patient santé territoires (HPST) du 21 juillet 2009, est une allocation mensuelle d'un montant qui démarre à 1.200 euros bruts par mois jusqu'à la fin des études de l'étudiant en médecine. Le CESP peut démarrer dès que l'étudiant entre en deuxième année. En contrepartie, ce dernier s'engage - via la signature d'un contrat - à exercer dans les "zones déficitaires" identifiées par l'Ars, une fois ses études terminées. Quant à la durée de l'engagement, elle est égale à celle du versement de l'allocation, avec toutefois un minimum de deux ans. Pour l'heure, d'après l'Ars de Bourgogne, sur 14 étudiants inscrits, 13 auraient déjà signé le contrat - sur un total de 137 au plan national - pour l'année 2010-2011, et les premiers diplômés concernés par le dispositif sont attendus pour 2012.
La Bourgogne, région leader sur le CESP
Doyen de la faculté de médecine de Dijon, le Professeur Frédéric Huet n'hésite pas à affirmer que "cette première vague de contrats est un succès", même s'il reconnait que "ce sera l'importance de la nouvelle vague à venir à partir de la rentrée" qui devrait être le reflet de la réussite ou non de l'opération. Quoi qu'il en soit, de par ses résultats, la Bourgogne se classe première sur l'ensemble du territoire national, devant la Picardie et la région Centre", affirme Nora Berra, secrétaire d'État chargée de la Santé, venue spécialement à Dijon, vendredi 16 septembre 2011 pour "donner une nouvelle impulsion nationale au dispositif".
L'objectif global est bel et bien de lutter contre la disparité du nombre de médecins à l'échelle régionale, et notamment infra-régionale entre les déserts médicaux et les zones attractives, "qui ont tendance à éloigner quelque peu le médecin de sa vocation première", estime la secrétaire d'État à la santé. En Bourgogne, les zones déficitaires sont essentiellement des zones rurales, où la densité d'habitants au kilomètre carré est faible ; "cependant, des zones péri-urbaines dites à problèmes, peuvent aussi être concernés par le phénomène", insiste Nora Berra.
Pour la rentrée 2011-2012, 400 nouveaux contrats sont proposés aux étudiants en médecine dans toute la France, dont 16 en Bourgogne. Sans attendre, la secrétaire d'État à la santé anticipe les obstacles éventuels. "Le CESP doit encore gagner en visibilité ; il faut clarifier les choses", affirme Nora Berra, qui rappelle au passage que l'État n'est pas le seul concerné et qu'une synergie entre l'ensemble des pouvoirs publics s'avère indispensable pour être efficace. S'il est encore tôt pour tirer un premier bilan du CESP, le sénateur de Côte-d'Or Alain Houpert, présent lors de la venue de Nora Berra, salue d'ores et déjà "le caractère incitatif de la démarche", même s'il regrette "un certain manque de souplesse dans le dispositif".

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