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Billet de blog 23 août 2011

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Guerre en Libye: Kadhafi, une affaire vite classée...

Si pour le moment il est impossible de mettre la main sur le dictateur Mouammar Kadhafi - qui ne contrôle désormais plus la Libye après que les rebelles ont atteint le cœur de Tripoli lundi 22 août 2011 -, peu importe : il faut penser aux lendemains...

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Si pour le moment il est impossible de mettre la main sur le dictateur Mouammar Kadhafi - qui ne contrôle désormais plus la Libye après que les rebelles ont atteint le cœur de Tripoli lundi 22 août 2011 -, peu importe : il faut penser aux lendemains...

"Après la guerre, la paix reste à construire en Libye" titrait ainsi Le Figaro.fr dès lundi 22 août : "Le Conseil national de transition (CNT) organe politique de l'insurrection, a publié ces derniers jours une "Déclaration constitutionnelle" qui décrit en 37 articles les grandes étapes de la période de transition. Elle devrait durer huit mois. Le CNT s'engage à quitter le pouvoir au bout de ce délai, après avoir formé un gouvernement intérimaire et élu une Assemblée nationale de transition. Cette Assemblée désignera un nouveau gouvernement, organisera dans les six mois des élections générales sous supervision de l'ONU. Elle devra mettre en place un Comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution, qui sera présentée par référendum aux Libyens. La Déclaration constitutionnelle trace déjà les contours d'un "État démocratique", fondé sur "le pluralisme politique". Le texte est cependant marqué par la religion. Il affirme que la charia, la loi islamique, est la "source principale de la loi" reflétant ainsi la force de la tendance conservatrice au sein de la rébellion. La Déclaration garantit les libertés publiques et individuelles, les droits humains fondamentaux et l'égalité des chances" (Lire ici l'article).

Interrogé par Les Échos.fr, Luis Martinez, directeur de recherche au Centre d'études et de recherches internationales (Ceri), estime que la guerre ayant duré six mois, "c'est trop court pour que le gain politique des opérations ne profite qu'à ceux qui ont fait cette guerre, pour qu'il y ait un Kadhafi à la place de Kadhafi. Deux grandes figures sont apparues durant la guerre - le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, et son Premier ministre, Mahmoud Jibril -, mais la Libye n'est pas une société tribale déconnectée : on y trouve beaucoup de gens très responsables dans tous les domaines, y compris politiques et économiques. Pour ce qui est des islamistes, ils avaient jusqu'ici échoué à eux seuls en Libye. Associés aux autres, ils ont finalement acquis une légitimité et ont montré qu'ils constituaient un courant - certes important - mais un courant politique parmi tous les autres. Les jeunes, enfin, vont se montrer radicaux et il faudra les écouter. Mais je ne pense pas que le changement se fasse sur l'élimination des anciens. On va maintenant déraciner le pouvoir de Kadhafi, mais la Libye compte suffisamment de responsables pour ouvrir la voie d'un juste milieu (Lire ici l'article).

De son côté, Slate Afrique.com se penche sur l'impact économique du changement de régime à venir : "Si la victoire finale des rebelles qui marquerait le dénouement de la situation pétrolière du pays impacte le cours de l'or noir, elle devrait surtout à terme considérablement modifier la structure même du marché mondial, avec un retour progressif des exportations libyennes. Le pays compte les plus grosses réserves de pétrole en Afrique avec 44 milliards de barils, loin devant le Nigeria (37,2 milliards) et l'Algérie (12,2). Les grandes compagnies présentes sont l'Italien Eni, le Français Total et les géants anglo-saxons BP, Shell et ExxonMobil. Les exportations d'hydrocarbures, ressources vitales pour le pays, devraient reprendre progressivement en cas de transition stable du régime, pour revenir à 50% de leur niveau d'avant-guerre en 2012 et à 100% en 2013, selon les scénarios d'analystes. Une production d'un million de barils par jour pourrait être envisageable en quelques mois. (...) Si l’on venait à recouvrer la totalité de la production libyenne après les six mois de guerre civile qui ont mis l’industrie pétrolière libyenne à l’arrêt, la plupart des experts prévoient que le baril de Brent pourrait même passer sous la barre des 100 dollars, poursuivant ainsi son cycle baissier. Les indicateurs macroéconomiques sur l’état de santé de l’économie américaine, qui affectent le prix de l’or noir, pourraient même accentuer cette tendance si la crise mondiale se confirme" (Lire ici l'article).

Plus concret encore, le Parisien.fr fait état "qu'après deux semaines extrêmement agitées, teintées de rouge, les Bourses ont repris leur souffle - mais timidement finalement - ce lundi grâce aux valeurs énergétiques portées par des espoirs de fin de conflit en Libye et à des chasses aux bonnes affaires" (Lire ici l'article).

Bref, le monde semble avoir enterré le régime libyen de Kadhafi. Néanmoins, RTL.fr notait mardi 23 août : "La rébellion libyenne, qui contrôle la majeure partie de Tripoli, a proclamé révolue l'ère de Mouammar Kadhafi, tandis que la communauté internationale se prépare à l'après-Kadhafi. Mais la situation reste confuse au cœur de la capitale, les combats se poursuivaient mardi entre les insurgés et les fidèles au Guide déchu. Le colonel Kadhafi serait toujours dans sa résidence. Deux de ses fils sont en liberté, contrairement à de précédentes informations. Saïf al-Islam - celui à qui on promettait la succession de son père - est venu narguer quelques journalistes occidentaux dans leur hôtel. Brandissant un poing triomphateur, il a affirmé que que le régime libyen contrôlait toujours Tripoli" (Lire ici l'article).

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