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Dijon / Bourgogne

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Billet de blog 24 février 2010

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Vidéosurveillance à Dijon : 26 caméras et pas une de plus

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L'Assemblée nationale a donné son feu vert mardi 16 février 2010 à un recours accru à la vidéosurveillance, renommée pour le coup vidéoprotection dans tous les textes législatifs. Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, espère multiplier le nombre de caméras en France par trois d'ici 2011 : de 22.000 caméras aujourd'hui nous passerions ainsi à 60 000. Qu'en sera-t-il à Dijon ? En attendant que le projet de loi soit examiné en mars ou en avril par le Sénat, dijOnscOpe fait le point sur la question avec Alain Millot, premier adjoint au maire de la ville.

A Dijon, si l'on multiplie les 26 caméras existantes par 3, cela donne 78 caméras... A quoi peut-on réellement s'attendre pour les années à venir?


"Que cela ne soit pas le cas chez nous ! Il n'est vraiment pas prévu d'ajouter une seule caméra quelque part, même si l'État nous donnait de l'argent pour cela. Il y aura seulement un ou deux endroits où nous déplacerons les caméras afin qu'elles soient mieux positionnées mais c'est tout, bien que les Dijonnais nous réclament régulièrement par courrier d'en installer ici ou là. D'une part, je pense que cela coûte cher et puis si nous avions pris l'engagement de mettre des caméras, nous n'avons pas l'intention de se laisser aller à en mettre partout. D'autre part, je pense que l'on ne règle pas tout avec la vidéoprotection... Bon, après on a installé des caméras dans des lieux où fréquemment on rencontrait des problèmes ; j'imagine donc que si une place ou une rue de Dijon devenait l'un de ses lieux, on y réfléchirait...

Afin de réduire les coûts de fonctionnement de la vidéosurveillance, les collectivités pourraient désormais sous-traiter certaines tâches à des opérateurs privés, qui visionneront le flux d’image en direct et non les enregistrements. Imaginez-vous faire appel à ce genre de service privé à Dijon?


Ah non, pas du tout. La ville a recruté sept opérateurs et ça fonctionne très bien comme ça. De plus, ce système a quelque chose d'effrayant pour la population donc je préfère que ce travail de visionnage reste au sein de la ville.

Sinon, le projet de loi ajoute "un cas d'installation de systèmes de vidéosurveillance sur la voie publique par les personnes morales de droit privé"... Autrement dit, des syndicats de copropriétaires par exemple pourront installer des caméras afin d’assurer la protection des abords de leurs bâtiments. Qu'en pensez-vous?


Si c'est bien le cas, je m'insurge. Car une fois de plus, il y aura un problème d'inégalité : seuls les gens qui auront les moyens financiers pourront payer tout ça...

Existe-t-il un bilan de l'impact des 26 caméras en place, installées depuis bientôt un an rappelons-le?


Non, il n'y a pas de bilan précis. Mais il n'existe pas une semaine sans que l'on constate que les images de la vidéoprotection sont utilisées par la police ou la justice. La plupart du temps, c'est l'un de nos opérateurs qui voit une scène et prévient la police. C'est le cas dès qu'il y a une rixe, une bagarre... Dernièrement, je pense qu'à plusieurs reprises des vies ont pu être sauvées ainsi. Et parfois, c'est la police qui nous appelle directement pour savoir si les opérateurs ont vu quelque chose ou quelqu'un sur leurs écrans.

Si la vidéosurveillance fonctionne bien, pourquoi ne pas en installer ailleurs qu'au centre-ville, dans les quartiers un peu "chauds" de Dijon?


Nous avons délibérément choisi de ne pas installer de caméras dans ces quartiers. Ça aurait donné l'image d'une population sous surveillance et puis cela n'aurait sans doute pas été efficace. On pouvait en effet se poser la question de la durée de vie d'une caméra... De plus, je crois sincèrement que cela aurait pu vexer les habitants, qui se seraient sentis ciblés. Et vous savez, lors de la dernière réunion publique sur le budget 2010 de la ville aux Grésilles, à aucun moment le problème de l'insécurité n'a été soulevé lors du débat avec le maire. Et puis il existe d'autres choses que la vidéoprotection : nous avons mis en place des médiateurs dans Dijon, les correspondants de nuit dont la ville est l'instigatrice, les opérations Harmo'nuits sur la prévention de la nuisance sonore... J'aimerais que l'on présente les choses autrement : la vidéoprotection, ce n'est pas la panacée mais simplement un outil."

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