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Dijon / Bourgogne

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Billet de blog 25 juin 2011

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Forêts de Côte-d'Or: "Il faut une politique globale!"

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En lien direct avec la décision des Nations Unies de faire de 2011 l'année internationale de la forêt, le Conseil général de Côte-d'Or organisait jeudi 23 juin 2011 une conférence départementale sur ce thème. En présence de François Sauvadet, président du conseil général, et d'Anne-Catherine Loisier, vice-présidente du conseil général et mairesse de Saulieu, les professionnels du secteur ont ainsi fait le point sur les enjeux forestiers en Côte-d'Or. En effet, la filière bois représenterait près de 4.000 emplois dans le département, qui serait l'un des plus boisés de France. Sylviculture, loisirs, tourisme : la forêt côte-d'orienne tente de prouver qu'elle est un enjeu territorial et économique de premier plan...

La forêt : un des principaux employeurs du département ?

Les Nations Unies ont fait de 2011 l'année internationale de la forêt. Déclinant au plan local cet évènement international, François Sauvadet, président du Conseil général de Côte-d'Or, et Anne-Catherine Loisier , mairesse de Saulieu et vice-présidente du conseil général, ont pris l'initiative d'une conférence sur la forêt, organisée à Dijon jeudi 23 juin 2011. Force est de constater qu'avec ses quelques 320.000 hectares, la forêt côte-d'orienne génère quand même près de 4.000 emplois - sylviculture, exploitation, transformation, commerce du bois - sur un total de 23.000 emplois en France. Dans le Morvan ou le Chatillonnais, les activités induites par sa présence concerneraient même 10% des emplois.

"Nous sommes au quatrième rang des départements les plus boisés, la forêt occupant 36% de notre territoire, faisant de lui le plus boisé de la région Bourgogne", se félicite François Sauvadet. Véritable enjeu territorial, la forêt de Côte-d'Or n'échappe pas à la problématique du changement climatique. "Pour optimiser la production de bois, nous sommes contraints de tenir compte du changement climatique en cours", avertit Olivier Rousset, directeur de l'Agence Bourgogne-Est de l'Office national des forets (ONF).

Faut-il plus de conifères ?

Les espaces forestiers du département se caractérisent par une large prédominance des arbres feuillus avec 85% du couvert contre 15% de conifères. Cependant, sous l'influence de l'activité humaine et des enjeux économiques, la composition des essences de la forêt côte-d'orienne évolue. "Du fait de la forte demande de bois de chêne mais aussi en résineux, il faut consolider leur présence", argumente l'agent de l'ONF. Pour autant, Olivier Rousset dit tenir compte également des enjeux d'ordre écologique. "Au plan environnemental, la forêt est un réservoir biologique de la diversité des espèces animales et végétales", reconnait-il.

Dans la pratique, reste donc à concilier les préoccupations des défenseurs de l'environnement, des acteurs économiques et des autres utilisateurs. Également espace de détente et de loisirs, la forêt est vraiment "multifonctionnelle", insiste Olivier Rousset. "La forêt est l'affaire de tous. D'ailleurs, lorsque l'on est en forêt, il faut bien avoir conscience que nous sommes toujours chez quelqu'un : l’État, une commune, un particulier", rappelle Anne-Catherine Loisier, maire de Saulieu et présidente de l'Association des communes forestières de la Côte-d'Or (Acofor 21).

Le besoin d'une politique globale

Sur les 32.000 hectares boisés que compte la Côte-d'Or, 51% appartiennent en effet à des propriétaires privés, 34% aux communes et 15% à l’État. Reste aussi à coordonner les actions de ces différents propriétaires, ce qui n'est pas une mince affaire, du fait notamment d'une certaine parcellisation, frein à une action plus globale.

D'après François Sauvadet, "pour que la forêt soit vecteur d'un développement du territoire, nous devons poursuivre les démarches entreprises - chartes forestières de territoire, plan de développement de massif forestier, actions de valorisation et de sensibilisation avec le Parc naturel régional du Morvan (PNRM), projet de parc entre Champagne et Bourgogne – en veillant à leur cohérence avec les politique de la filière bois".

Si les débats portent aussi sur le prix du bois, Arnaud Rochot, délégué général d'Aprovalbois - organisme regroupant tous les professionnels de la filière bois en Bourgogne -, estime que "l'important est de parvenir à une meilleure mobilisation de la ressource en bois car certaines parcelles sont trop difficile d'accès faute de routes tandis que certains propriétaires ne veulent pas vendre leur bois". Selon Anne-Catherine Loisier, "il manque surtout une grande politique forestière nationale de boisement qui prenne en compte à la fois les paramètres économiques, humains et environnementaux de l'espace forestier".

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