
Une enquête réalisée par l’institut CSA dans six pays de l’union européenne met en lumière les pratiques concernant les jeux d’argent. 2009 s’avère être une année record pour les jeux : En 2009, les Français ont laissé quotidiennement 59,1 millions d'euros dans les caisses de la Française des Jeux (FDJ), du PMU et des casinos. L’ouverture en juin prochain des paris sportifs et hippiques et du poker en ligne élargira encore la possibilité de jouer...
Européens et Bourguignons aiment jouer
Premier constat : les Européens sot nombreux à tenter leur chance aux jeux. En tête des pays les plus joueurs : le trio Pologne-Espagne-Italie, où 80% de la population déclare avoir joué ou parié dans les trois derniers mois. Britanniques et Français suivent de près avec respectivement 74% et 70% de la population concernée. Les Allemands sont les moins "joueurs" : seuls 52 % disent avoir joué récemment.
Si les chiffres concernant la Bourgogne sont inconnus, nous pouvons avoir quelques indicateurs grâce au Dijonnais Guy Lacôte, lui-même joueur assidu et auteur du livre "Au bonheur des jeux", publié aux éditions Baudelaire en décembre dernier : "J’ai constaté que la fréquentation des salles de loto a beaucoup augmenté en Bourgogne, surtout chez les plus jeunes. Les gains sont de plus en plus alléchants ; on trouve maintenant des sommes de 1.000 euros pour passer le permis ou encore des voitures à gagner. C’est une vraie manne pour les associations ; ça devient même une sorte de business. La mise est beaucoup plus accessible que dans les casinos. Beaucoup des joueurs qui fréquentaient les casinos fréquentent à présent les salles de loto."
L’enquête du CSA révèle aussi que quel que soit le pays, les hommes sont bien plus nombreux que les femmes à jouer aux paris hippiques et sportifs, ainsi qu'au poker. En France, selon l’enquête, seuls les jeux de grattage rassemblent une majorité de femmes (51 %). Selon Guy Lacôte, en Bourgogne, les femmes seraient majoritaires : "J’ai constaté qu’il y avait plus de femmes que d’hommes dans les lotos et casinos bourguignons."
Internet se joue des jeux d’argent
Le point de vente en "dur" (bureau de tabac, magasin dédié, etc.) reste encore le moyen le plus utilisé par les Européens pour jouer : de 75% à 94% des joueurs selon le pays. Mais internet s’impose peu à peu et occupe une 2ème position significative. Britanniques et Allemands sont respectivement 42% et 39% à jouer et parier via le web. Les Français suivent à 31%, un pourcentage qui devrait évoluer avec la prochaine ouverture du marché hexagonal des jeux en ligne.
Cette augmentation du nombre de joueurs en ligne est aussi constatée dans les provinces bourguignonnes par Guy Lacôte : "Les jeux en ligne sont de plus en plus pratiqués. Beaucoup de jeunes jouent au poker en ligne, c’est devenu très à la mode. Le risque de tout perdre et de rejouer pour tenter de tout regagner existe là aussi : c’est le cercle infernal !" D'après une étude de la Harvard Medical School, les joueurs de poker en ligne ont toutefois moins de risque de développer une addiction aux jeux. Mais ne nions pas qu’un risque de dépendance au jeu existe bien.
« Attention aux risques d’addiction »
Dans son ouvrage, l’auteur bourguignon rappelle que le jeu se doit d’être un plaisir et que le risque de devenir dépendant n’est pas minime : "Attention aux risques d’addiction ! On peut se laisser embarquer très facilement. Plus les personnes vont avoir de problèmes d’argent, plus elles vont se reporter sur les jeux avec l’espoir de gagner le jackpot ou le gros lot du loto. Quand on est joueur régulier, l‘aspect financier disparait très rapidement. L’ambiance du casino est feutrée, il n’y a pas de pendule, c’est calme : on se complait dans cet univers et on a très vite fait d’oublier le quotidien. J’ai connu le crédit revolving ; c’est très facile d’obtenir une somme qu’on ne rembourse jamais, les taux d’intérêt sont énormes et grimpent sans cesse : c’est un véritable engrenage !"
