
Les sujets seraient-ils en train de déserter le royaume Sarkozy ? A en juger par le nombre croissant de dissidents - souvent peu enclins aux méthodes sécuritaires du moment, la droite ne sait plus vraiment où elle habite... Encore moins le pauvre "Auvergnat" de Brice Hortefeux, Amine-Benalia-Brouch, militant d'origine maghrébine, rendu célèbre par la fameuse "blague carambar" du ministre de l'Intérieur lors de la dernière université d'été de l'UMP à Seignosse (Landes), en septembre 2009 : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes." (Voir ici les propos incriminés).
Sauf qu'en cette année 2010, les Roms ont remplacé les Auvergnats dans le cœur de Brice Hortefeux, ce qui est loin de plaire au jeune Amine-Benalia-Brouch - un tantinet jaloux qu'on lui vole la vedette ? En effet, ce dernier a annoncé lundi 23 août 2010 sur Facebook qu'il rendait tout bonnement sa carte de militant UMP (Lire ici) et a confirmé aussitôt l’information à l'AFP, qui l'a joint par téléphone (Ecoutez ici). "J'en ai ras le bol de cette politique menée par le gouvernement. J'en avais déjà marre avec le débat sur l'identité nationale puis avec l'arrivée à l'UMP de Philippe de Villiers, mais là avec les Roms, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase", a-t-il expliqué."J'abandonne l'UMP, j'abandonne Nicolas Sarkozy, sans tristesse mais avec une grande joie".
Et d'ajouter : "Je déteste cette politique qui consiste à monter les Français les uns contre les autres pour gouverner". Brice Hortefeux appréciera... Ultime pied de nez, Amine Benalia-Brouch a expliqué avoir décidé de rejoindre Dominique de Villepin : "C'est un homme de cœur. Il n'a jamais été élu. Il a toujours été dans l'ombre de quelqu'un mais il a dit non à la guerre en Irak et il a été dans l'ombre de Jacques Chirac et ça me va très bien". Après tout ça, Nicolas Sarkozy, philosophe, va devoir sans doute prendre un peu de hauteur...
Dominique de Villepin justement, continue tranquillement sa course pour les présidentielles de 2012. Contre la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy, l'ancien premier ministre de Jacques Chirac dénonce "une tâche de honte sur notre drapeau" dans une tribune publiée le 23 août 2010 sur Le Monde (Lire ici). Face à Jean-Michel Apathie au micro de RTL mardi 24 août 2010, le président du mouvement "République solidaire" qualifie la politique sur l'insécurité "d'indigne, d'inefficace et de dangereuse". Et d'ajouter : "Cette politique n'est pas la politique de la droite et ce n'est pas l'intérêt de notre pays !" (Écoutez ici).
Christine Boutin va-t-elle aller jusqu'au divorce avec l'UMP ? Pas très catholique tout ça ! Et pourtant, la question d'une séparation entre sa formation, le Parti chrétien-démocrate (PCD), et l'UMP semble se poser très sérieusement pour l'ex-ministre "pro-vie" du logement : "La question n'est pas tranchée mais tout est possible et tout est ouvert", précise-t-elle à l'AFP lundi 23 août 2010 (Lire ici). Et de poursuivre : "Il est vrai que c'est la première fois que j'ai des demandes aussi nombreuses de mes adhérents pour que nous quittions notre association avec l'UMP" - suite à la grogne affichée de son parti à propos de la politique française menée à l'égard des Roms.
Même Rachida Dati, l'ex-garde des sceaux, y va de sa petite critique : "Cessons donc d'opposer les Français les uns aux autres", condamne-t-elle dans une tribune publiée sur Le Monde le 24 août (Lire ici). Dans une interview parue le vendredi 06 août 2010 sur l'hebdomadaire féminin Grazia, la maire du VIIe arrondissement remarque que "quelque chose n'a pas marché" dans la politique du gouvernement menée en matière de lutte contre l'insécurité. Interrogée également sur la polémique autour des propos tenus par Brice Hortefeux à l'université d'été de l'UMP à Seignosse (Landes) en 2009, qui lui ont valu une condamnation à 750 euros d'amende pour "injure raciale", l'ancienne ministre de la Justice déclare : "J'ai été choquée. [...] On verra la version définitive mais si vous êtes condamné pour injure raciale, ça a un sens". (Lire LeFigaro.fr ici).
