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Dijon / Bourgogne

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Billet de blog 27 mars 2010

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Discriminations: En parler, c’est déjà lutter

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Le sexe, la couleur de peau, la préférence sexuelle, les choix politiques, les orientations religieuses… La discrimination envahit un nombre infini de champs et peut donc nous toucher tous, que ce soit pour trouver un emploi, accéder à un service, trouver un logement, être accepté dans un groupe. Tout simplement pour vivre en société. Dans le cadre de la semaine nationale de lutte contre les discriminations, la maison de quartier de la Fontaine d’Ouche a accueilli, mardi 23 mars 2010, le colloque "Agir contre les discriminations", organisé par la Ligue de l’enseignement et l’Antenne municipale et associative de lutte contre les discriminations (Amacod). Une initiative qui permet de constater la vitalité des acteurs impliqués, mais qui demande encore à gagner en notoriété...

Promouvoir l’égalité réelle des droits


Ce but était sans doute partagé par une bonne partie des personnes qui avaient fait le choix ce jour-là, au nom d’un engagement ou en recherche d’informations, de ne pas goûter aux premiers rayons de soleil du printemps. Parmi eux se trouve Alain Millot, premier adjoint au maire de Dijon, qui affirme la volonté de la municipalité de s’engager clairement dans la lutte contre les discriminations : "Pour mieux combattre ce phénomène, nous avons souhaité l’étudier afin d’y voir plus clair sur le problème. C’est pourquoi nous avons créé une commission extra municipale, qui est donc ouverte à des partenaires non élus issus du monde associatif, à des organismes de logement, à des juristes..."


La dite commission est quant à elle à l’origine de la création en juin 2009 de la structure co-organisatrice de l’événement : l’Antenne municipale et associative de lutte contre les discriminations (Amacod). "Cette antenne, poursuit Alain Millot, a une mission d’accompagnement. Il suffit d’appeler à un numéro et d’expliquer son cas. S’il relève bien d’une discrimination, un rendez-vous sera proposé rapidement. Puis, si la personne le souhaite, nous l’orientons vers une association ou un avocat."

Merci les associations!


La ville de Dijon peut compter sur des partenaires efficacement et durablement impliqués dans cette composante importante du mouvement social. Bruno Lombard, président de la Ligue de l’enseignement de Côte d’or, l’autre co-organisateur du colloque, indique la présence dans le département d’une vingtaine d’associations "dont le combat quotidien est de lutter contre les discriminations" et d’un grand nombre d’autres qui proposent essentiellement un accompagnement des publics qui peuvent être confrontés au problème. "Je serais même tenté de dire que toute association peut contribuer à son niveau à lutter contre les discriminations puisqu’elle peut être un lieu de rencontre de populations différentes."


La Ligue de l’enseignement est née en 1866 dans le mouvement de soutien à la création de l’école publique. "L’origine de ce combat, c’est la conviction que la discrimination à l’accès au savoir est une grave atteinte à la liberté du peuple", explique Bruno Lombard, lorsqu’on évoque les débuts de l’association qu’il préside. Il est donc assez naturel de la retrouver en première ligne en 2010 dans le combat mené pour l’égalité des droits. Son implication consiste déjà à étudier le phénomène : "Nous nous attendions à constater essentiellement des problèmes de racisme et effectivement, il y en a beaucoup. Nous avons été davantage surpris par la proportion importante des discriminations liées aux choix politiques et syndicaux, notamment sur le lieu de travail". Si ce dernier type de discriminations se résout généralement rapidement par un simple coup de fil, le problème du racisme reste difficile à traiter et nécessite surtout un gros effort d’éducation populaire.

Mais où est le public?...


Pour changer les choses, il faut donc mener des campagnes d’information car le combat est loin d’être gagné. "Depuis pratiquement un an, la commission n’a reçu que 25 personnes. Malheureusement, je ne pense pas que ce chiffre soit représentatif du problème dans le périmètre de la ville de Dijon", regrette Alain Millot, avant de souligner le manque de notoriété de l’Amacod, "une structure jeune sur laquelle il faudra encore communiquer". Une solution pour Bruno Lombard : "Il faut développer notre réseau de prescripteurs comme les MJC, les syndicats, les CCAS, les fédérations de parents d’élève... D’ailleurs, j’ai vu un certain nombre de ces acteurs au colloque." Objectif atteint partiellement, donc.


Ce constat est confirmé par les personnes que l’on pouvait rencontrer à Fontaine d’Ouche. "L’échange d’expérience" est le terme qui revient dans la bouche de Yannick Hoppe, chargé de mission et membre du Conseil fédéral de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), et David Montenot, président de l’association d’accueil des gays et lesbienne, Cigale. Pour ce dernier, l’événement a été plutôt positif : "J’ai trouvé les tables rondes du matin particulièrement intéressantes, tout comme le fait de pouvoir nouer certains contacts. Par exemple, j’ai rencontré des avocats. Je pense que leur présence ici montre leur intérêt pour ces questions. Ça peut être utile pour moi et pour Cigale de le savoir."


Reste à espérer que ce genre d’initiatives se multipliera à l’avenir, afin que chaque Dijonnais soit bien informé des outils en place pour lutter contre ce fléau social que sont les discriminations...

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