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Billet de blog 28 février 2011

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Électricité, gaz, fioul... Quel précaire énergétique allez-vous devenir ?

Les prix de l'électricité continuent de grimper et ceux du gaz pourraient bel et bien en faire autant : d'ici le 1er avril 2011, la facture de gaz devrait en effet augmenter d'environ 5%, après avoir déjà connu une hausse de 10% puis de 5% en 2010.

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Les prix de l'électricité continuent de grimper et ceux du gaz pourraient bel et bien en faire autant : d'ici le 1er avril 2011, la facture de gaz devrait en effet augmenter d'environ 5%, après avoir déjà connu une hausse de 10% puis de 5% en 2010. C'est en tout cas ce qu'a annoncé Le Figaro.fr mardi 22 février 2011, information nuancée dès le lendemain par Éric Besson, ministre de l'Énergie. Ces augmentations sont-elles vouées à s'éterniser ? Comment y faire face ? Éléments de réponse...

Les nouveaux précaires...

La précarité énergétique touche actuellement 13% des ménages français et d’après les données de l'Insee, 3,4 millions de ménages français peuvent être considérés comme pauvres d’un point de vue énergétique (En savoir plus ici). Mais étant donné le rythme des augmentations du prix des énergies, ils pourraient bien être de plus en plus nombreux... Selon EDF - qui s'est associé à Emmaüs fin janvier 2011 en Bourgogne pour justement lutter contre la précarité énergétique (Lire ici notre Fil info sur le sujet) - d'ici 2025, la précarisation pourrait toucher la frange basse de la classe moyenne. "La notion de précarité énergétique est récente. Apparue à la fin des années 90, elle est partagée depuis le Grenelle : "Est pauvre énergétiquement un individu qui consacre plus de 10% de son revenu en dépenses énergétiques d’habitation pour satisfaire un niveau de confort considéré comme normal dans son logement", note le premier producteur d'électricité mondial.

Et de préciser : "Les familles touchées par la pauvreté énergétique sont le plus souvent touchées par d’autres formes de précarité. La précarité énergétique s’inscrit dans un processus de précarité cumulative et agit comme un facteur d’aggravation. La majorité d’entre eux sont des propriétaires occupants vivant en maisons individuelles. On compte aussi un certain nombre de locataires du parc privé. Les locataires du secteur public sont un peu moins concernés grâce aux améliorations de l’habitat réalisées par les organismes publics. Les zones rurales sont impactées, aussi bien que les villes. Évidemment, les ménages modestes sont concernés, ainsi que les ménages âgés, majoritairement touchés".

Pourquoi ça augmente ?

Pourquoi une telle situation ? Si Éric Besson n'a pas voulu confirmer pour de bon l'augmentation du prix du gaz à compter du mois d'avril, Michel Thiollière, vice-président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), affirme pour sa part qu'il ne peut pas en être autrement, dans une interview publiée sur Public Sénat.fr : "Les pays émergents se sont développés, ce sont de gros consommateurs d’énergie, ce qui a pour conséquence de faire monter les prix. En France, nous sommes tributaires des marchés extérieurs car nous importons 98% du gaz. Nous n’en produisons que 2%. Et à l’échelle européenne, on produit peu de gaz à l’exception de la Norvège. D’où l’importance de la construction d’un marché européen de l’énergie et des contrats à long terme qui permettent de sécuriser et caler les prix" (Lire ici l'interview).

Si le gaz pourrait augmenter de 20% en une année, le prix de l'électricité n'est pas en reste : "Au 1er juillet, EDF sera en effet contraint de vendre le quart de son électricité nucléaire à ses concurrents (Poweo, GDF-Suez, Direct énergie...), à un prix qui pourrait être supérieur au prix coûtant afin qu'EDF puisse assurer la maintenance et le renouvellement de son parc vieillissant de centrales nucléaires", selon Le Télégramme.com (Lire ici l'article). Cette hausse pourrait se situer autour de 5% par an... Dans le même temps, "le prix moyen mensuel du litre de fioul domestique est passé de 0,663 euro à 0,839 euro", selon Les Échos.fr (Lire ici l'article). Soit une hausse de 20% également !

D'après LCI.fr, la Fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C) - qui représente notamment les distributeurs de fioul domestique - a même "demandé le rétablissement de la prime à la cuve concédée aux ménages non imposables. (...) "Pour l'année 2010, une remontée progressive du prix du baril est observée, qui atteint aujourd'hui 105 dollars, c'est-à-dire le même niveau qu'en mars 2008". (...) "Or, compte tenu des tensions actuelles qui règnent au Moyen-Orient, il est à craindre que les prix restent à un niveau élevé" (Lire ici l'article).

Comment faire face ?

Face aux multiples augmentations, mieux vaut privilégier les économies d'énergies. Noël Clergot, conseiller à Thermiconseil - bureau d’étude thermique national et indépendant pour particuliers et bailleurs -, révèle à dijOnscOpe les "petits trucs" qui font baisser les factures : "L'énergie la moins chère est celle que l'on ne consomme pas, c'est "le" mot d'ordre à garder en tête", indique-t-il. Ainsi, il ne faut bien entendu pas surchauffer son logement : "Réglementairement, la température d'une habitation doit être de 19°C. Chauffer a 20°C génère une sur-consomation de 7%. Et si vous chauffez une maison à 22°C, cela représente 21% de sur-consommation ! Alors qu'installer des robinets thermostatiques sur les radiateurs représente 7% d'économie".

Quant aux alternatives de chauffage, la seule vraiment valable, selon Noël Clergot, est la pompe à chaleur. "En terme de chauffage, il n'y a pas de réelles alternatives aux énergies classiques, le chauffage au bois n'étant pas une nouvelle énergie - nous nous chauffons au bois depuis des millénaires, seul le matériel est plus performant, estime-t-il. Le bois reste de loin l'énergie la moins chère. Quant au solaire thermique pour l'eau chaude sanitaire, il est également très intéressant mais son coût reste élevé : il faut en effet compter entre 7.000 euros et 8.000 euros". Enfin, le conseiller recommande d'isoler au maximum son logement, "en commençant par les murs, le plafond, le sol et en dernier par les fenêtres", et de changer "sa vieille chaudière pour un modèle plus performant".

Si l'affichage du diagnostic de performances énergétiques (DPE) a été rendu obligatoire le 1er janvier 2011 avant la vente ou la location d'un bien immobilier, les audits énergétiques réalisés par un bureau d'étude thermique sont plus précis et des recours juridiques sont possibles - contrairement au DPE : ces derniers calculent le niveau de consommation du logement, conseillant ainsi les travaux à réaliser et leur pertinence, ainsi que les économies pouvant être faites. Côté prix, la différence est encore plus concrète... Un DPE coûte entre 150 et 200 euros tandis que le prix d'une étude thermique s'élève à 600 euros voire 1.000 euros.

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