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Billet de blog 28 novembre 2009

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Des violences tout feu, toute femme...

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Elles n'étaient pas nombreuses, mercredi 25 novembre, devant le Palais de justice de Dijon pour défendre leur cause, celle des femmes battues. Un investissement bien loin de la réalité des chiffres. Mais une à une, elles ont cité les prénoms de ces femmes tombées sous les coups de l'être qu'elles aimaient … Tous les 3 jours, l'une d'elle décède de violences conjugales, soit 156 femmes décédées chaque année.

Une mise sous emprise


C'est donc une dizaine de femmes qui a fait le déplacement hier à l'appel de l'association Solidarité Femme présidée par Anne Joseleau." Pourtant, nous assure-t-elle, ce sont près de 600 dossiers qui ont été traités depuis le 1er janvier 2009, dont 515 nouvelles demandes venant à 90% de Dijon et du Grand Dijon." Des permanences délocalisées se tiennent chaque mois en milieu rural ou semi-urbain, dans les villes de Montbard, Beaune ou encore Saulieu, mais ce n'est pas assez pour créer ce lien de confiance indispensable dans ces moments.


Ainsi les 9 salariés de l'association doivent aider ces victimes à déculpabiliser pour ne plus légitimer les violences. Un travail qui s'étale sur le temps et qui doit permettre d'instaurer une relation saine pour effectuer une "thérapie" dans la douceur, tout en gardant en ligne de mire la question de la refonte psychologique de l'individu aussi bien dans sa vie de couple que dans la sphère familiale. 156 femmes sont mortes en 2008 et 675 000 ont été victimes de violences ces deux dernières années... Mais seuls 18 000 appels ont été enregistrés au 3919.

"Ce ne sont pas des mecs mais des tortionnaires"


"Aujourd'hui, nous précise une salariée de la structure, la femme est confronté à une multitude de types de violence". Par violence, explique-t-elle, il faut comprendre "un ensemble de systèmes mis en œuvre par une personne pour garder ou contrôler l'autre". Celle-ci peut bien entendu être physique mais aussi psychologique (cadenas sur le frigo), verbale (insultes quotidiennes) ou économique (contrôle des dépenses). L'absence de marques extérieures empêche la prise de conscience mais une fois traduit devant la justice, les chefs d'inculpation sont clairs : tortures et barbaries.


1 femme sur 10 est touchée par ce phénomène or combien osent le dire, combien brisent le tabou ? Très peu, trop peu qui, face à l'absence de soupçons de la part de leurs proches, ne parviennent pas briser cette loi du silence instaurée par l'amour qu'elles éprouvent envers leur désormais bourreau. En juillet 2008, le ministère de la Santé commandait une enquête sur les violences au sein de la famille. On y apprend que 40% à 70% des femmes victimes de meurtre ont été tuées par leur époux ou leur petit ami... Mourir d'aimer, ou mourir d'avoir espéré, d'avoir voulu pardonner.

La grande cause des femmes


Devant cette situation et dans le cadre de cette journée mondiale contre les violences faites aux femmes, François Fillon a déclaré que cette lutte contre les violences conjugales sera déclarée grande cause nationale en 2010. Une annonce venant en renfort de nouvelles mesures législatives instaurant notamment le délit de "violences psychologiques au sein du couple" ou encore de la probable généralisation du portable d'urgence testé en Seine-Saint-Denis depuis lundi 23 octobre.


Une question en pose une autre : celle du suivi des auteurs de violences. A Dijon c'est le rôle d'Althéa (Alternative Thérapeutique A la violence conjugale et familiale), qui se propose d'aider les auteurs de violences à franchir le pas par le biais de services thérapeutiques ou de formations.

Solidarité Femmes 21
4 rue chancelier de l'Hospital
21000 Dijon
Tél : 03 80 67 17 89
Fax : 03 80 38 27 90
solidaritefemmes21@wanadoo.fr

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