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Billet de blog 28 novembre 2009

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UMP : Jeune militant cherche campagne pour exceller

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Le visage vide, soupirant entre chaque phrase, Harold montre la conviction qui l'habite et la motivation qui le nourrissent dans son engagement. L'assistance l'applaudit... Les apparences sont parfois trompeuses : il ne s'agit pas d'une réunion des alcooliques anonymes mais bien d'une journée d'apprentissage réalisée par l'école de formation de l'UMP. Un tour de France des régions qui a fait escale à Dijon samedi 21 novembre pour former les militants en vue des échéances électorales prochaines...


Toulouse, 12 avril 2007. Devant 14.000 personnes, Nicolas Sarkozy prononce un discours entièrement basé sur l'héritage de Jean Jaurès qu'il citera 35 fois.
Saint-Quentin, 25 juin 2007. Nicolas Sarkozy, président de la République : "Je me sens l’héritier de Jaurès" annonce Nicolas Sarkozy dans un nouveau discours avant d'ajouter "Oui, je me reconnais dans Jaurès et dans Blum, dans Jules Ferry"
Dijon, 21 novembre 2009. Dimitri, animateur : "Quand Sarkozy sort une citation de Léon Blum, il faut en avoir ..."

Bienvenue dans la JUMP Academy...


A la JUMP Academy (Jeunes UMP), l'ambiance est studieuse et les élèves travaillent aujourd'hui autour du thème de la communication. Ils étaient plus de 120 en Côte d'Or, ils ne sont plus que 20... 20 jeunes pousses du parti, de 17 à 30 ans, 20 militants venus pour une journée entière dédiée à la formation et à l'apprentissage des techniques du militantisme. Souvent cantonnés au collage d'affiche, au tractage à la sortie des lycées, les militants reçoivent une formation qui revêt pour Stéphane Chevalier, le coach, une dimension toute particulière à l'approche des Régionales : "Les jeunes doivent aujourd'hui prendre une part active dans la réflexion du parti. Ils ont vocation à aider à la formation du programme par exemple".


Un engagement qui ne s'arrête pas là puisque, le secrétaire départemental le promet, il veillera personnellement à ce qu'une place leur soit réservée sur la liste de François Sauvadet. Menée par Mickaël Camilleri, cette "école" a pour vocation de repérer les jeunes pousses du parti, une "pépinière de talents". Et pour ce faire, différentes thématiques, orchestrées par le Belge Dimitri, étaient proposées : comment parler au public ou s'adresser à la presse ? Comment capter l'attention ? Comment introduire une intervention ? Des joutes verbales, des discussions, des conseils et des exercices pour progresser...

Place au plus bel organe


Alors, quand la prise de parole devient un véritable sport, certaines bases ou outils sont nécessaires. En duo, les militants doivent expliquer en même temps les sources et les raisons de leurs engagements. Une véritable cacophonie verbale et gestuelle s'instaure alors afin de voir laquelle des deux prestations retient le plus notre attention. Un moyen de mettre en valeur les petits plus d'un bon orateur, à commencer par la nécessité d'avoir "un bel organe". Comprenez par là un bon timbre de voix bien entendu !


Cet exercice donne ensuite lieu à la reconstitution d'un amphithéâtre, pas forcément acquis à la cause de l'interlocuteur, en y introduisant des parasites chargés de déstabiliser l'orateur. Le but ? Toujours capter l'attention de son auditoire et "canaliser l'énergie de sa colère afin de chercher au fond de soi des ressources pour exprimer ses idées et ses valeurs". Un exercice plus facile qu'il n'y parait et que l'on doit coupler à tout un panel de gestes sans pour autant tomber dans caricature du propos...

Souriez svp !


Troisième clé pour réussir : le sourire de circonstance. Là aussi, la pratique prime sur le théorie. Au tableau, 4 états fondamentaux : la colère, la peur, la tristesse, la joie. Muni d'une phrase, le militant doit choisir un état puis se mettre en condition. Regard, respiration, silence : il faut jouer la carte de la sincérité voire du pathos (crédo "traditionnellement utilisé par la gauche"), la sensibilité de l'interlocuteur étant directement visée. Un bon exercice pour Guillaume Ruet, qui n'est pas une fin en soi mais qui aura pour objectif de "donner un coup de pouce dans le renouvellement".


Aujourd'hui, seul 1% des jeunes sont engagé en politique et pourtant, ce sont eux qui, tous partis confondus, risquent d'être la clé des prochaines élections. En 1995, Jacques Chirac gagnait grâce à des distributions de pommes sur les campus notamment. Cette année, les différents partis encouragent les jeunes à coloniser les réseaux sociaux, à commenter les articles, à utiliser les wiki. Un engagement salué par les visiteurs du jour : François-Xavier Dugourd souligne "la forme de professionnalisation" d'une telle démarche. Quant à lui, Bernard Depierre se voit félicité par le formateur pour l'excellence de se prestation orale.


Ouf ! Un bon point avant une campagne qui, à l'image de celle de Barack Obama, promet d'être très 2.0. Avec un porte-à-porte aussi bien virtuel que réel, l'art de la communication et de la langue (pas forcément de bois) sera de mise...

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