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Billet de blog 29 juin 2010

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Club Villepin 21 : dans les coulisses du 19 juin...

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"République solidaire". Dominique de Villepin a tranché sur le nom de son mouvement politique, dont il a officialisé le lancement samedi 19 juin 2010 à Paris. A cette occasion, l'ancien Premier ministre a prononcé un discours de plus d'une heure devant plusieurs milliers de personnes. Appelé à remplacer le Club Villepin, qui revendique près de 15.000 adhérents, le parti devrait notamment avoir pour mission de préparer la campagne pour l'élection présidentielle en 2012... Manuel Demougeot, co-responsable du Club Villepin 21, a bien entendu participé à ce moment historique : quelle en était l'ambiance ? Quel en sera le futur ? Interview.

Manuel Demougeot, bonjour. La section côte-d'orienne du club Villepin était-elle présente à la Halle Fressiney (XIIIe) à Paris ? Quelle ambiance régnait sur place ?


"En tout, je crois que nous étions 4.000 ou 5.000 personnes. Mais venus de Côte-d'Or, nous avons croisé une dizaine d'adhérents avec Jean-Loup Coornart (co-responsable du Club Villepin 21) mais aussi des gens de Saône-et-Loire. En tout cas, nous avons tous vécu un très beau lancement. L'ambiance était festive ; nous avions l'impression de participer à un moment important : ce n'est pas tous les jours que se créé un parti. Dominique est arrivé, avec un peu de retard, au son de "Villepin président"... du mouvement pour l'instant !


J'ai noté que les gens étaient tous différents : en âge, en milieu social... Il y avait en effet beaucoup de jeunes, c'était surprenant, et certains visiblement des banlieues. Bien sûr, il y avait tous ceux de tradition gaulliste mais aussi des gens du centre et de gauche, déçus du socialisme. Avant le discours de Dominique de Villepin, certains sont intervenus pour parler sur scène.


Quelles idées fortes retenez-vous du discours tenu par Dominique de Villepin ? Avez-vous été satisfait de ses propositions ?


Dans la première partie de son discours, il rappelle l'Affaire Dreyfus, la Révolution française... Bref, un discours très fort en images avec une sorte de dramatisation. De plus, il a replacé les enjeux actuels au dessus des partis politiques, de leurs oppositions. Et puis il a tenu un discours de réconciliation avec les personnes d'origine immigrée et là, j'ai pensé qu'il allait vraiment dans le sens de l'histoire de France. Quand il parle de mémoire des immigrés qui se sont battus pour la France, je me dis qu'il a compris. C'est important que leurs enfants puissent se retrouver dans un mouvement politique. Bref, tout cela était assez fort : la salle alternait entre émotion et enthousiasme.


De la deuxième partie, je retiens notamment quelques idées qui pourraient être de droite mais aussi de gauche : la charte dans l'entreprise sur les salaires afin d'éviter les écarts trop grands. Cela, ce pourrait être une mesure de gauche. Mais quand il remet en cause les 35 heures, ça m'étonnerait que Martine Aubry (ndlr : 1er secrétaire du parti socialiste) le propose ! Sur l'éducation et l'égalité des chances, il y a également eu des propositions comme de renforcer les dispositifs actuels de réussite éducative et de former un corps particulier d'enseignants spécialisés pour les quartiers. J'ai aussi retenu la constitution d'un conseil de quartier élu, ses idées sur l'Europe qui visent à relancer l'axe franco-allemand qui a du plomb dans l'aile et puis cette phrase : "Je m'adresse aux orphelins de la République".


Ce week-end, différentes personnalités de l'UMP ont tenté de minimiser la création du parti de Dominique de Villepin. Quelles sont vos relations finalement avec le parti de la majorité présidentielle qui semble dire : "Même pas peur !" ?


Pour le coup, on ne se place pas vraiment par rapport à l'UMP même si beaucoup d'entre nous en sont issus. Nous savons où nous allons... Même pas peur ? J'en sais rien mais ils ne peuvent pas minimiser l'alternative aussi sérieuse qui se présente : un parcours crédible, une voix solide et armée et des positions de bon sens.


Que répondez-vous à François Bayrou (ndlr : président du Modem) qui, dans un article sur NouvelObs.com, demande : "Comment peut-on rester adhérent de l'UMP et prétendre créer un mouvement d'alternative ?", en parlant de Dominique de Villepin ?


Ce sont des histoires de subtilités politiques, de positionnement. Il faut comprendre que Dominique de Villepin recherche un mouvement de rassemblement au dessus des partis. D'autre part, j'imagine que cela doit être sécurisant pour les gens de droite que Dominique de Villepin soit encarté à l'UMP ; cela ne peut en rien lui enlever de la crédibilité.

L'actualité n'a pas joué en votre faveur... Dans un article, LeFigaro.fr écrit même : "J'ai bien écouté la radio ce week-end et je n'ai entendu parler que de l'affaire Anelka", assure-t-on du côté de l'UMP". Le regrettez-vous ?


Bien sûr que les médias auraient plus parler de République solidaire s'il n'y avait pas eu cette affaire. Mais j'estime que nous avons reçu une bonne couverture médiatique ; Dominique de Villepin a fait le 20 H de France 2... Et puis que retiendrons-nous dans quinze ans ? Je ne sais pas...

Pensez-vous réellement que Dominique de Villepin ait écarté tout rancune (ndlr : l'Affaire Clearstream) comme il l'a déclaré ?


Honnêtement oui, je le crois. Mais je ne suis pas son confident... Là, c'est une chose importante qui le porte. Je le sens habité par la création de ce mouvement. Maintenant, il faut que tout se mette en place d'abord au niveau national. Ensuite, cela sera décliné chez nous. Nous attendions le 19 juin pour nous mobiliser, vraiment ; nous allons changer d'échelle là. Voici venu le temps de l'action..."

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