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Dijon / Bourgogne

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Billet de blog 30 août 2011

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François Sauvadet: "Les socialistes sont hors-jeu!"

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Pas de sacs à dos sur les épaules mais une pile de dossiers sous le bras : les élus bourguignons de la majorité présidentielle ont fait leur rentrée avec quelques jours d'avance, lundi 29 août 2011. Finie l'heure où le tableau noir hantait son esprit ! Accompagné d'Henri de Raincourt, ministre chargé de la Coopération, François Sauvadet, ministre de la Fonction publique et président du conseil général de Côte-d'Or, réunissait ses troupes à Semur-en-Auxois (21). Et à l'heure où la cloche sonne, chacun y est allé de son petit programme… tout en réservant la primeur de certains tacles aux adversaires.

Entre action et danse du ventre...

Le programme de l'année 2012 s'annonce politiquement très alléchant. Entre les Législatives, les Sénatoriales partielles et la Présidentielle, la sphère politique va entrer en ébullition (Consulter ici le programme des élections). Et pourtant, ce n'est pas dans cette optique - du moins officiellement - qu'Henri de Raincourt, ministre UMP chargé de la Coopération, et François Sauvadet, ministre Nouveau Centre de la Fonction publique et président du conseil général de Côte-d'Or, ont rassemblé tous les conseillers généraux et régionaux de Bourgogne, qu'ils soient majoritaires ou minoritaires. Un moyen pour l'ancien maire de Vitteaux, en Côte-d'Or, de démontrer que "dans les temps difficiles, où nous avons eu à affronter une des crises les plus difficiles, le président de la République [ndlr : Nicolas Sarkozy] est resté à la barre tout comme l'ensemble des élus de la majorité présidentielle". Faisant allusion au week-end des 27 et 28 août 2011, où l'ensemble du Parti socialiste se réunissait à La Rochelle, en Charente-Maritime, pour les universités d'été (En savoir plus ici), François Sauvadet a expliqué vouloir laisser ses opposants "organiser des huis clos", lui préférant "amener des réponses aux Français"...

Pour deux des quatre départements de la région - la Nièvre et la Saône-et-Loire -, la majorité présidentielle évolue dans l'opposition. Une situation qui conduit à quelques échauffements, à l'image du climat politique régnant en Saône-et-Loire. "Cela fait du bien de parler d'avenir", répète André Accary, conseiller général UMP. "Dans notre département, nous sommes habitués à entendre parler uniquement de plaintes contre le gouvernement. J'aimerais bien que le débat revienne chez nous car tout tourne autour d'une seule personne, de son image et de ses futures élections au niveau national". En ligne de mire : le patron du département, le socialiste Arnaud Montebourg, un des six candidats pour la primaire du Parti socialiste, qui se tiendra les 09 et 16 octobre 2011. Elle l'opposera à François Hollande - député-maire de Tulle, en Corrèze -, Ségolène Royal - présidente du conseil régional de Poitou-Charente -, Manuel Valls - maire d'Évry et député de l'Essonne -, Jean-Michel Baylet - sénateur et président du conseil général du Tarn-et-Garonne -, ou encore Martine Aubry - maire de Lille et première secrétaire du PS. "La majorité présidentielle est unie dans sa diversité, martèle François Sauvadet. Il y a ceux qui s'agitent en se regardant le nombril alors que nous, nous avons la volonté d'être dans l'action".

"La Bourgogne, une région opaque !"

Pourtant, il n'est pas encore question de Présidentielle pour François Sauvadet : "Les socialistes ont d'autres préoccupations avec Martine [Aubry] et les autres. Ils sont hors-jeu. Le temps des élections viendra mais pour l'heure, il faut se concentre sur la rentrée". Selon lui, "l'échéance importante" reste la réorganisation territoriale : "La création du conseil territorial va naturellement conduire à une meilleure cohérence de nos politiques. Ce que je regrette aujourd'hui, c'est le manque de dialogue entre les départements et la région, qui se désengage." En ligne de mire cette fois : François Patriat, sénateur et président PS de la Région Bourgogne. Chef de file de l'opposition régionale, Emmanuelle Coint rebondit : "La Région est un des chefs de file de l'aménagement du territoire et nous pouvons juger les incohérences régulièrement". Au chapitre des polémiques, une passe d'armes avait déjà opposé en juillet 2011 François Sauvadet à François Patriat et François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon (Lire nos articles ici et ici)...

"Notre famille politique n'a pas peur de mesurer ses politiques et malheureusement, nous siégeons au sein d'une collectivité, la région Bourgogne, qui ne pense qu'à court terme !", poursuit Emmanuelle Coint. "Nous voyons une opacité au sein de la région car nous avons beaucoup de mal à accéder à un certain nombre d'informations comme la suppression des aides au photovoltaïque, le remplacement des trains par des bus, l'achat de matériel qui peut rouler à 130 km/h pour des lignes limitées à 60 km/h ou encore la Délégation de service public (DSP) sur le Wimax, qui bloque la Région sur dix ans et occulte toutes les capacités financières de la Bourgogne." François Sauvadet de souligner qu'en matière de transport, la Côte-d'Or est devenue, lundi 29 août 2011, le premier département français à mettre en place un paiement par clé USB sur son réseau de bus Transco (Lire le communiqué de presse ici).

"Nous, on travaille !"

"Pour cette deuxième réunion, il est très symbolique de réunir les conseillers régionaux et généraux", considère pour sa part Henri de Raincourt. "Ceci préfigure l'application et la mise en œuvre de la réforme des collectivités territoriales, dont le but est de clarifier la gestion et les compétences, de créer les conseillers territoriaux qui siègeront à la région et au département et rapprocher le couple département/région" (Lire nos articles ici et ici). Et le ministre d'ajouter "que la réforme n'est en aucun cas une punition mais bien une chance", allusion au bilan de Nicolas Sarkozy, qui permet selon lui de "s'adapter au nouveau monde qui est en train de surgir sous nos yeux". "Si la France est mobile, entreprenante et compétitive, nous pourrons préserver notre modèle de vie et notre modèle social. Ceci veut dire que le statu quo est impossible et interdit si on veut bien songer à l'intérêt général et supérieur du pays".

Associant sans les citer les socialistes à des "démagogiques", il ajoute que "ceux qui rentrent dans le statu quo ne rendent pas service au pays, mais le pénalisent et condamnent les générations futures à ce que la France n'occupe plus la place qui est encore la sienne aujourd'hui !". Pour André Villiers, président du conseil général de l'Yonne, l'engagement de chacun est "aujourd'hui primordial pour achever le mandat qui se présente" : "Il y a deux façons d'exister sur le plan politique : essayer d'enfumer le paysage ou ne pas afficher d'idéologie afin de faire en sorte d'être, pour l'intérêt général et dans une période ou l'argent se raréfie, au plus près des citoyens. [...] Il ne s'agit pas de brocarder le service public mais bien de le rendre le plus efficace possible. [...] Enfermés dans notre îlot hexagonal, nous ne sommes pas protégés de toutes les infamies et de toutes les attaques".

Se représentant la France telle une chaîne, Henri de Raincourt conclut en expliquant que "chaque maillon se doit de travailler pour faire un monde meilleur" : "Nos compatriotes attendent de nous que nous travaillions et quand on se demande si ceci à un lien avec la Présidentielle, j'ai envie de dire que le meilleur moyen est de travailler. Nous ne sommes pas là pour savoir qui va coller les affiches, qui va distribuer les tracts. Ce n'est pas une belle image, laissons-la à d'autres, qui donnent ce spectacle au quotidien alors que nous, on travaille".

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