La journée commence à 16h au cinéma de Sommières avec la projection de "All the things you are, Lee Konitz-Dan Tepfer" de Samuel Thiébaut. Ce film devrait donner des regrets à ceux qui comptaient sur le concert de ce duo. L'état de santé de Lee Konitz en a décidé autrement. Lee Konitz est un musicien important de l'histoire du jazz. Auditeur attentif de Charlie Parker, disciple de Lennie Tristano, il fut le seul à avoir l'audace en pleine explosion be bop, de créer sur le saxo alto un son nouveau, lisse et tranchant, différent de celui de Charlie Parker. La projection sera suivie d'un débat avec le cinéaste.
Le concert du temple de Junas à 18h réunit le duo Raymond Boni - Hamid Drake. Le guitariste Raymond Boni est un musicien reconnu internationalement qui a joué aux U.S.A. et sa rencontre avec Hamid Drake a engendré une complicité immédiate. Batteur majeur de la musique africaine américaine contemporaine, Hamid Drake est un batteur recherché qui accompagne de ses polyrythmies de grands noms du jazz contemporain.
A 19h30, dans les antiques carrières de Junas, dans le cadre du stage de journalisme organisé par l'Ecole Supérieure de Journalisme et Jazz à Junas, Edwy Plenel interviendra avec Marie-Laure Colson, formatrice du stage de presse écrite et qui travailla 20 ans à Libération, et Sébastien Rome, blogeur sur Mediapart, pour penser les transformations du métier d'Albert Londres : Y-a t'il une crise du journalisme ?
Le concert de 21h dans les carrières commence avec 2 artistes connus dans la région, Raphaël Lemonnier et China Moses. L'excellent pianiste nîmois a une vie musicale éclectique et on peut sentir dans son jeu les influences d'Erroll Garner, Oscar Peterson et Jaki Byard. Sa rencontre avec la chanteuse China Moses date de 2006 et a donné naissance à un très bon disque "This One's for Dinah" consacré à Dinah Wasington. China Moses, la fille de Dee Dee Bridgewater, s'est forgée un nom dès 1999 avec son disque "China". China Moses et Raphaël Lemonnier nous proposent d'aller à la rencontre des grandes dames du blues.

La soirée se terminera avec Tom Harrell, originaire de l'Illinois. Son quintet comprendra Wayne Escoffery au sax, Ugoma Okegwo à la basse, Dany Grissett au piano, Jonathan Blake à la batterie. Déclaré schizophrène jeune, Tom Harrell exprime sa riche personnalité à travers sa musique. Technicien exigeant de la trompette et du bugle, il manifeste une maîtrise permanente, un raffinement qui n'exclut pas une énergie forte. Son inventivité mélodique est servie par une sonorité tendre qui donne à sa musique une fausse apparence de simplicité. Sans aucun doute, un des plus intéressants musiciens de jazz de ces 20 dernières années.

Moussa Djouder
Article publié dans la Marseillaise Nîmes ce jeudi 21 juillet.