Plan large sur une autoroute d'accès à Chicago, saxophone et voix off.
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Le décor est planté pour La cité des vents de Gilles Corre, présenté avant-hier au cinéma de Sommières. Son documentaire appartient à la petite famille des films qui évoquent le jazz. Il soulève la récurrente question à laquelle est confronté le réalisateur : comment fixer sur la pellicule ce qui, par essence, est en perpétuelle évolution ?
Dans Un soir au club, le film tiré du roman de Christian Gailly (samedi au Venise), le réalisateur Jean Achache et le contrebassiste Michel Benita ont filmé les séquences musicales live. Le jazz est ici le ressort principal du film. Il révèle, plus qu'il n'accompagne comme le faisait la trompette de Miles Davis dans Ascenseur pour l'échaffaud.
Fiction et documentaire, deux genres différents et souvent un même parti pris, que résume Gilles Corre : « Je montre ce que je projette dans la musique ».
À cet égard, les réalisateurs participent à cette dynamique qui fait du jazz une musique vivante: comme les musiciens, ils se l'approprient pour créer autre chose, avec cette contrainte, reconnaît Gilles Corre, que « le jazz est l'art de l'oreille avant d'être l'art des yeux ».
Les films sur le jazz sont aussi des témoignages exceptionnels, à l'heure où les clubs ferment, où les festivals constituent l'essentiel de la scène. L'oeuvre du cinéaste Franck Cassenti, du portrait sensible Lettre à Michel Petrucciani au road movie Gnawa Music (au programme ce jeudi au Venise) parle pour elle-même.
Pascal Goetzinger et Eric Navarian
Stagiaires dans le cadre du stage de journalisme organisé par Ecole Supérieure de Journalisme de Montpellier et Jazz à Junas, sous la direction de Marie-Laure Colson.
Article publié dans la Marseillaise Nîmes ce vendredi 22 juillet.