
Chaque après-midi, la population de Junas gonfle d'un millier de personnes et passe à deux mille. Les festivaliers, programme à la main, déambulent du Temple protestant qui accueille les concerts gratuits de l'après-midi, aux carrières, la scène du soir. Sur le parvis du Temple, le contrebassiste Harrison Bankhead côtoie Christiane qui sert l'apéro. Bankhead est venu écouter le duo Hamid Drake/Raymond Boni. La veille, la salle était bondée (plus de 250 personnes) pour le swing de Smoky Joe Combo. Il y a un peu moins de monde, ce jeudi. « Il en faut pour tous les goûts », dit un couple qui s'éclipse. À l'intérieur, les applaudissements saluent le dialogue musical improvisé des musiciens de Chicago.

Au bout d'une route de terre, les carrières, la scène au cœur des falaises et les guinguettes. « Jazz et vins se marient bien », sourit une viticultrice des environs. Aux endroits stratégiques, des jeunes vendent chapeaux et tee-shirts aux couleurs de « Jazz à Junas ». Aux alentours, campings, chambres d'hôtes et hôtels sont pleins. Il y a les habitués que l'on reconnaît - « Le monsieur avec des petites moustaches, il vient chaque année ». Marc, qui travaille au Parlement européen à Bruxelles vient pour la première fois. Il a demandé un pass « pour réaliser un album photos sur les artistes du Festival ». Laurence, Viganaise d'adoption, vient depuis deux ans « pour la qualité de la programmation et la beauté du lieu ». Ce soir encore, les projecteurs s'allumeront un par un, jetant sur les rochers des taches multicolores, et pour la dernière fois cette année, les 1200 chaises trouveront preneur.

Eric Navarian et Pascal Goetzinger
Stagiaires dans le cadre du stage de journalisme organisé par Ecole Supérieure de Journalisme de Montpellier et Jazz à Junas, sous la direction de Marie-Laure Colson.
Article publié dans la Marseillaise Nîmes ce samedi 23 juillet.
