
Né dans la même ville que Ernesto Guevara (dit "che" par ses amis cubains, étant donné le "petit défaut de prononciation" attaché a l'accent argentin) Rosario (ou sont né également quelques psychanalystes célèbres et rugbymans réputés),Gato Barbieri (Gato, c'est "le chat" en espagnol) mena la guerrilla dans le domaine musical avec la même efficacité que son confrére dans le domaine politique. Saxophoniste ténor trés expressif, il fut l'un des acteurs les plus actif du "free jazz" et d'un élargissement de l'idiome jazz a des contrées inexplorées...
Son premier secteur d'influence ce fut la "free musique" (il avait horreur du terme "free jazz") qu'il dynamita consciencieusement avec son compére Don Cherry à la trompette. Un son ample et immédiatement reconnaissable, la naissance d'un volcan toujours en éruption...
Ce fut ensuite la collaboration avec Carla Bley et la réussite éclatante de "Escalator over the hill" ou sa participation fut décisive dans ce préquel du "jazz rock" (bien que publié bien aprés l'orchestre "jazz rock" de Miles, son esthétique est tout a fait différente) avec la participation de Jack Bruce, Linda Ronstadt, Sheila Jordan, Jeanne Lee, mais aussi des jazzman comme Don Cherry, Enrico Rava, Jimmy Knepper, Roswell Rudd, Howard Johnson, Leroy Jenkins, Don Preston, John McLaughlin, Sam Brown, Charlie Haden, Karl Berger, Paul Motian, etc.
Dans le même temps il participa également au "libération music orchestra" dirigé par Charlie haden qui réinterprétait des chants révolutionnaires venu des quatres coins du monde. Ci dessous le medley des chants révolutionnaires de la guerre d'espagne. Une musique qui fait irrésistiblement serrer les poings...
Mais l'explosion atomique ce fut "third word", une ouverture au monde, politique et sensible, soutenu par la basse véloce de Charlie haden et le toujours excellent Roswell Rudd au trombone (connu également pour ses collaborations avec Archie Sheep ou Steve Lacy. ) Il réinterpréte à sa façon un ensemble de classiques (d'Astor Piazzola à Quiroga, de Villa-Lobos à Dollar Brand Abdullah Ibrahim.)
Son grand succés "commercial" ce fut d'avoir composé la musique du "Dernier tango à paris" Il va ensuite souvent recourir à la facilité et aux relectures plus "commerciales" que réellement nécessaires...
mais il est permis de lui préférer des réussites plus secrétes comme ce "Brasil"(issu de "third word" dont je vous ai parlé) dont il fait un chef d'oeuvre... Composé par Ary Baroso sous le titre de "Aquarella do Brasil", c'est un standard de fait (il a servi également de théme au film éponyme de Terry Gilliam) dont il donne une interprétation étonnante et détonnante.
Sa carriére fut placée toujours sur le signe de l'ouverture et de la générosité. Il est décédé hiers à l'age de 83 ans. Disparait un grand musicien, reste sa musique. Gato Live !
