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Kevin Ayers était une personnalité atypique et attachante d’un certain rock anglais qui conjuguait le psychédélisme des groupes de canterburry (entre Soft Machine, dont il fut un des fondateur, Pink Floyd et son amitié avec le fou sublime Syd Barret) et le surréalisme assumé , rock brulant d’électricité et ritournelles déglinguées…
Kevin Ayers a ensuite entrepris une fructueuse carriére solo. Fructueuse sur le plan artistique, car sa façon de ne jamais faire de compromis n’a jamais été très payante au niveau du succés commercial. Mais le succés d’estime ne nourrit pas son homme. Il se retira pendant de longues années dans l’ile de Majorque, ou il passa vingt ans a paresser et à lutter contre une addiction à l'héroine...
Dans un monde plus juste, Kevin Ayers bénéficierait de la renommée d’un Chris Squire (du groupe Yes) ou d’un Steve Hillage. Il pourrait également figurer comme un de ces destins foudroyés comme Syd Barret ou d’un Nick Drake. Au lieu de cela, Ayers a taillé son propre chemin singulier & buissonnier, un air de défi discret apparemment destiné à rester sous le radar populaire. Son évolution musicale montre beaucoup d’imagination en même temps qu’une ferme direction vers son univers si particulier.
Les plus anciennes mélodies allient post-psychédélique et pastoralisme avec une menace voilée, voltigeant entre fantaisie nostalgique et expérimentation radicale. Dans les premiers ouvrages solo des années soixante-dix, l'écriture s’approfondit et mûrit, une pate sonnore pris consistance et densité. Au début des années soixante-dix, la célébrité a commencé à faire signe. Nullement impressionné par ses fausses promesses, et tempérament mal adapté aux rigueurs de l'auto-promotion, Ayers se retira lentement. Après une longue retraite dans une ile piégée (dont le confort et l’indolence le retenait prisonnier) ses derniers témoignages musicaux écrit a la fin des années 2000 montrent que le créateur avait du ressort. La faucheuse en a décidé autrement.