Billet de blog 3 mars 2012

Jean-Gabriel Busy

Abonné·e de Mediapart

Parler d'éducation, c'est comme parler des étoiles...

Jean-Gabriel Busy

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Puisqu’il me revient le privilège d’ouvrir le débat de cette édition participative, je vais tenter de le faire. L’éducation est globale et partagée, disons-nous en en-tête de ce lieu de débat. Bien plus, l’éducation « est l’affaire de tous », disent certains. Il convient, cependant, de préciser dès à présent que vouloir parler d’éducation, même des enfants et des jeunes (enfants au sens de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant – c’est à dire avant 18 ans, l’âge de la majorité reconnu dans nombre d’états) revient à « vouloir parler des étoiles ». En effet, voulons-nous parler d'étoiles, entités du système cosmique, de points qui brillent au firmament, d'étoiles de mer ou d'acteurs de cinéma ?

Aussi, vais-je m’attacher, dans ce premier article, à défricher plusieurs pistes de réflexions et d’échanges possibles dans le cadre de cette édition. Bien entendu, ce billet introductif n’a nullement vocation à prétendre à quelque exhaustivité que ce soit. Il ne se veut qu’ouvrir un débat qui, nous l’espérons Philippe et moi-même, sera le plus large possible.

Évoquer l’éducation, même de la manière dont nous, Philippe et moi-même, souhaitons le faire ici, mérite quelques précisions conceptuelles et idéologiques. Tout d’abord, dire que l’éducation est globale, c’est dire qu’elle n’est attachée ni à un instant, ni à un lieu particulier. Ensuite, dire que l’éducation est partagée, c’est dire que l’éducation est l’affaire de plusieurs intervenants, certains affirment : « l’affaire de tous » et d’un ensemble d’influences différentes et variées, voire contradictoires. Nous avons choisi, pour cette édition de nous concentrer sur le temps libre des enfants, c’est à dire sur ce temps particulier, qui, comme son nom l’indique, devrait être le temps le moins contraint. Il s’agit du temps, des moments, les moins inévitables, au sens obligé du terme. C’est à dire de ce(s) temps pendant lequel (lesquels) les enfants devraient pouvoir exercer l’emprise la plus forte sur ce qu’ils vivent. Cependant, une telle emprise sur leur vie, en termes de participation, de choix, voire de décision, est-elle réellement laissée aux enfants, ceux qui de notre point de vue devraient être acteurs, à défaut d’auteurs de leur vie ?

Les enfants, humains d’aujourd’hui, sont-ils bien acceptés comme les citoyens qu’ils pourraient, pour ne pas dire devraient, être ? Les enfants sont-ils associés, voire président-ils, aux décisions qui les concernent, qui influent sur leur vie de tous les instants ?

Le temps libre ne pourrait-il pas devenir l’espace-temps dans lequel les enfants pourraient devenir, les auteurs accomplis de leur vie ?

Il ne s’agit que de quelques pistes...

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