La gauche, quand elle est apparue (1793), a annoncé la couleur : le rouge. On a commencé par le roi et la reine, bien sûr, ça mangeait pas de pain, ça faisait plaisir à certains. Puis on a continué. Comme le péché originel était pas mort avec dieu, le fils de huit ans à la mort de ses parents mourra lui aussi, de mauvais traitements. Ensuite, on s’est pas contenté des aristos. De toute façon, y en avait pas tant que ça, hein ? Inventer une machine à décerveler exprès, c’est pas pour la mettre au musée une fois la hiérarchie décapitée. Donc on a continué. Loi des suspects. Seront massacrés, non seulement les partisans de la monarchie, mais les gens suspectés de l’être. Et depuis ça n’a jamais arrêté. Cela tient à deux traits de la psychologie humaine : la cruauté et la sottise. Comme jadis on massacrait et torturait au nom de dieu, à présent c’est au nom du bien, de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, qu’on décapite, génocide, massacre, fait périr de diverses manières. Plus ou moins artisanales, plus ou moins industrielles. À la Pol Pot, à la Staline, à la Trotski, à la Mao. Façon S-21 (Tuol Sleng), façon goulag, façon Kronstadt, façon laogai…
https://www.youtube.com/watch?v=3WvfEeiCNJA
Maintenant que le RN est dédiabolisé, il faudrait s’atteler à un autre chantier. Après avoir éradiqué le diable, il est nécessaire d’éradiquer dieu. Car les idéologies de gauche (wokistan ou ultra-libéralisme maastrichien) se sont autoproclamées de droit divin : moral et rationnel. Grand remplacement : le « progrès » et la « raison », la moraline, ont remplacé les anciens puritanismes, un dieu libéral-marxiste a pris la place du dieu chrétien. Avec le même projet apocalyptique, acceptez d’en chier, de souffrir, d’être engoulagués, rééduqués, c’est pour votre bien. Pour « le plus grand bien », comme dirait Grindelwald. Mourez mystiques, car l’espoir fait vivre. Et surtout, n’en croyez pas vos yeux. Écartez les faits, écartez le réel, condamnez la logique et le raisonnement, embrassez l’idéal, croyez contre vents et marées. L’ignorance, c’est le savoir.

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Il éveilla des doutes dans l’esprit de Bouvard, et d’abord sur le péché originel.
— Si Dieu a créé l’homme peccable, il ne devait pas le punir, et le mal est antérieur à la chute puisqu’il y avait déjà des volcans, des bêtes féroces. Enfin ce dogme bouleverse mes notions de justice.
— Que voulez-vous ? disait le curé, c’est une de ces vérités dont tout le monde est d’accord, sans qu’on puisse en fournir de preuves ; et nous-mêmes, nous faisons rejaillir sur les enfants les crimes de leurs pères. Ainsi les mœurs et les lois justifient ce décret de la Providence, que l’on retrouve dans la nature.
Bouvard hocha la tête. Il doutait aussi de l’enfer.
— Car tout châtiment doit viser à l’amélioration du coupable, ce qui devient impossible avec une peine éternelle ; et combien l’endurent ! Songez donc, tous les anciens, les juifs, les musulmans, les idolâtres, les hérétiques et les enfants morts sans baptême, ces enfants créés par Dieu, et dans quel but ? pour les punir d’une faute qu’ils n’ont pas commise !
— Telle est l’opinion de saint Augustin, ajouta le curé, et saint Fulgence enveloppe dans la damnation jusqu’aux fœtus. L’Église, il est vrai, n’a rien décidé à cet égard. Une remarque pourtant : ce n’est pas Dieu, mais le pécheur qui se damne lui-même, et l’offense étant infinie, puisque Dieu est infini, la punition doit être infinie. Est-ce tout, monsieur ?
[…]
— Adorons sans comprendre, dit le curé.
— Soit, dit Bouvard.
Il avait peur de passer pour un impie, d’être mal vu au château.
(Bouvard et Pécuchet ; je suis en train d’écrire un texte sur la connerie. En fait, Bouvard et Pécuchet sont loin d’être cons. Le con est le curé, ici. Il nous explique bien ce qu’est une jurisprudence, et Bouvard nous montre ce qu’est le bon-sens).
Ce dieu-là, qui faisait proférer de telles conneries, et qui imposait une telle servitude intellectuelle, est mort. Mais il en reste d’autres, qui bien sûr cherchent à prendre sa place. Notamment un, à l’affut depuis la mort de l’autre en 1793. Celui qui possède un catéchisme fait de quelques mots, et une idole à joli buste. Marianne et un lexique comme viatique pour un chemin de deux-cents trente-deux années déjà.
Marianne, le « bien » de l’humanité, les « droits de l’homme », le « progrès », la « liberté » et « l’égalité » et la « fraternité », la « citoyenneté ». Autant de tromperies, autant d’impostures. Mais cette mythologie est chouette. Peu importe l’imposture. Ça fait du bien d’y croire. Au fond, comme avant : ça meublait, le christianisme. Surtout, les hommes en avaient fait quelque chose de buvable. Y avait des saints et des jours fériés, des madones et des mater, et peu importe qu’elles aient été dolorosa. Y avait des crèches avec des ânes et des bœufs. Des santons. Des carillons. Des angelus. Et tant pis s’il y avaient trop souvent des tocsins et des glas. On s’y faisait.
Pareillement, on s’y est fait, à la « démocratie ». Y a eu des élections. Les bistrots puis la TV ont joué un grand rôle. Y a eu des tournois, des joutes, des jeux, un decorum. Des rites. Quinquennaux ou autres.
Mais un autre dieu s’est glissé entre les pattes du dieu républicain. Le dieu Gauche. Le dieu Fo ? Il a surgi d’entre les autres partis en brandissant le masque de la vertu nouvelle et l’étendard de la « Révolution ». Et il a rencontré de nombreux succès. Il était tellement puissant qu’un carriériste talentueux fut obligé de lui faire allégeance, au sortir de Vichy et de la quatrième république, pour construire son avènement. Aidé par une certaine déliquescence de la droite oligarchique, et par la rusée diabolisation dont je parlais tout à l’heure, il a pu lui damer le pion à plusieurs reprises, et a finalement accouché d’un Foutriquet.
Deux sectes se sont alliées tout récemment, la gauche caviar et l’islamo-gauchisme se faisant élire mutuellement en partousant avec l’extrême-centre macronien. Les épousailles de l’Empire du « Bien » et du Cercle de la « Raison ». « Bien » très mauvais, collabo, racialiste raciste, féministe voilé, antisémite, bordélisant. « Raison » du plus con, anti-dialectique, déraisonnante.
On a descendu l’ancien dieu, il faut abattre, à présent, ces deux-là. La « République » doit donner naissance à un système auquel il faut trouver un nom, celui de « république » étant pollué.
Et dans un premier temps, c’est en abattant le grand Charlatan, j’ai nommé la Gauche, que toutes ces belles choses renaîtront sans guillemets : bien de l’humanité, droits de l’homme, liberté, égalité, fraternité, progrès, citoyenneté…