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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
17 août 2022

Des conséquences du réchauffement climatique , prévisibles mais non anticipées : nous atteignons aujourd'hui les prévisions pour 2030.
Depuis des décennies, malheureusement tout est mis en œuvre pour en arriver à ce constat :
La moitié des zones humides en France a disparu entre 1960 et 1990, alors qu'elles sont le meilleur moyen de stocker l'eau, ce sont des “ éponges à retardement ” que nous avons sacrifiées.
La défiguration des cours d'eau et rivières par leur recalibrage, la destruction des ripisylves (arbres des bords de rivières), l'urbanisation, et l'artificialisation des sols qui l'accompagnent sont un frein à l'écoulement naturel des eaux dans les sols.
Ces modifications, associées au remembrement, au drainage qui assèche les sols pour irriguer en masse des territoires agricoles toujours plus gourmands en eau, ne font qu'accentuer les pénuries d'eau et les dégâts écologiques et humains qui en découlent.
« L'eau circule trop vite pour être absorbée et filtrée vers les nappes phréatiques, et nous assistons en parallèle à une augmentation des températures. Nous ne pouvons plus satisfaire les besoins en eau pour maintenir des niveaux d'étiage suffisants : nos rivières et cours d'eau, sans ce seuil de débit minimum biologique, se meurent, leurs écosystèmes avec ».
Une ressource en eau qui n'est pas inépuisable, il faut revoir nos besoins et nos modes de pensée.
À ceux qui ne respectent pas les mesures d'interdiction et la solidarité amont-aval, rappelons que certains habitants et troupeaux des Hautes-Pyrénées consomment, par le jeu de interconnexions des réseaux, l'eau potable venant des Pyrénées Atlantiques.
À ceux qui pensent que l'eau des rivières ne sert qu'à irriguer, rappelons que les retenues de montagne côté Neste contiennent l'eau potable de l'agglomération d'Auch pour une année, soit environ 15 millions de m3. Lorsque l'eau est prélevée, en aval le niveau baisse, la température augmente et sa potabilisation devient de plus en plus difficile. De plus, il est indispensable de maintenir certains débits pour la salubrité et la dilution des rejets des stations d'épuration.
À ceux qui voient « LA solution » dans la mise en œuvre de retenues ou “ bassines ”, rappelons que dans ces dispositifs de stagnation, l'eau s'évapore et sa température augmente considérablement : plus de 6 degrés entre entrée et sortie de certaines retenues. Les conséquences sur les écosystèmes en aval sont nombreuses : faune piscicole et micro-organismes menacés, manque d'oxygène, accumulation d'algues, voire de cyanobactéries, condamnent tous les usages.
Rappelons aussi que plusieurs années peuvent être nécessaires au remplissage de certains lacs, ainsi, pouvons-nous réellement nous permettre de remplir des retenues ? De plus pour des raisons de calendrier elles ne peuvent avoir de rôle d'écrêteur de crues, et la mise en œuvre du multi-usages dans leur élaboration reste aujourd'hui une promesse non tenue.
Les associations environnementales continuent d'alerter :
sur la nécessité de rétablir l’équilibre en restaurant les écosystèmes.
sur l'inadéquation de certaines cultures en été, un effondrement des rendements est inévitable.
sur une nécessaire mise à plat de nos méthodes de cultures face aux changements climatiques, comme de la consommation.
« Lorsque l'irrigation représente 80% des besoins en eau en période d'étiage, alors que nous avons du mal à maintenir les niveaux des cours d'eau à leur seuil de débit minimum biologique et que l'eau potable pourrait manquer, c'est l'ensemble de la société qui doit réfléchir et s'adapter rapidement. »
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