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Billet de blog 23 janvier 2024

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Je suis attentif à la défense de la dignité et de son expression, par la démocratie, le dialogue et la paix et tente de comprendre les ressorts profonds qui meuvent les événements.

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« Sauvons l'hôpital B2B » ou l'historique d'une victoire à l'arraché

C'est grâce à vous, grâce à nous tous, grâce à nos mobilisations, à la ténacité de la population du Haut-Adour qu'un peu d'espoir pointe à l'horizon concernant la santé publique que nous sommes en droit d'obtenir.

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Je suis attentif à la défense de la dignité et de son expression, par la démocratie, le dialogue et la paix et tente de comprendre les ressorts profonds qui meuvent les événements.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

le 21 avril 2022, à Bagnères-de-Bigorre (B2B) s'est tenu le premier Conseil d’Administration de l'association « Sauvons l'hôpital de B2B ! »...

Simultanément, un courrier demandant une rencontre était adressée à la Sous-Préfète de Bagnères, au Préfet et à l'ARS Occitanie, afin de communiquer les exigences de l'association.

« Sauvons l'hôpital de B2B » avait en effet fait circuler une pétition dans la ville et au marché du samedi, qui avait réuni près de 1500 signatures et avait débouché sur une manifestation de masse le 14 mars.

➜ le 5 mai 2022, le directeur de l'hôpital « ne semblait pas prendre la mesure de la gravité de la situation » : les urgences ont commencé alors à être fermées la nuit (!) conjointement à la poursuite des fermetures dans les services, comme par exemple, les 40 lits fermés en rééducation.

Une invitation à écrire au directeur de l'hôpital, au préfet et à l'ARS fut lancée pour que chacun·e leur signifie son droit commun à une prise en charge digne et à des soins rapides.

                                                                     * * *

Le ton était déjà assez haut, marqué par des négociations déjà longues et jamais prises en compte par le gouvernement :

➜ le 14 septembre 2021 avait déjà été diffusé par l'USD Santé et de l’Action Sociale CGT 65 un appel (très suivi par la population) à manifester devant la préfecture des Hautes-Pyrénées, afin de lutter contre les mises à pied sèches pour refus de vaccination et la situation catastrophique de l'Hôpital public français :

« L’hôpital public et tout notre système de santé sont en danger et sont au bord du burn-out »

et afin d'organiser une riposte syndicale unifiée :

« Vaccinés ou non, nous sommes tous dans le même bateau qu’ils sont en train de faire couler. Encore une aubaine pour fermer des lits et des services. ».

Il faut rappeler que le gouvernement avait transgressé toute la législation qui protégeait le droit du travail :

« Dans la fonction publique hospitalière, le déni de nos droits n’a jamais été aussi violent. Jusqu’à ce jour, pour être suspendu sans salaire, il fallait être passé en conseil de discipline et avoir une sanction. »

.

                                                                      * * *

14 mai 2022

’” Sauvons l'hôpital de B2B” s'interroge et questionne les habitant·e·s : « Après notre belle matinée de manifestation pour la santé publique le samedi 14 mai, il est nécessaire de faire le point. Des centaines de participants ont marqué leur mécontentement mais cela n'a pas permis de faire bouger les lignes. Le rapport de force était-il à la hauteur ? »

Illustration 1
20220514 Manifestation devant l'hôpital de Bagnères © AB

« Nous avons quitté la salle vers 12h 30 en ayant été écoutés sans être entendus, mais nous pouvons noter que les interventions des usagers et de la population ont quelque peu perturbé l'équipe dirigeante. »

➜ le 19 juin 2022, « Sauvons l'hôpital de B2B » alerte la population :

« les autorités se dirigent progressivement » sur tout le territoire vers une limitation d'accès aux urgences en mettant en place un système de régulation par l'intermédiaire d'appels sur le 15. Dans certains départements, c'est déjà le cas. Ce qui veut dire que les pathologies moins graves seront dirigées vers la médecine de ville.

Nous pensons que ce tournant est très grave. Le 15 sera vite saturé avec de plus les difficultés pour certains patients (stressés ou paniqués ) d'expliquer leur problème de santé. Les médecins de ville, quant à eux, ne sont plus en capacité de recevoir des patients dirigés vers eux par la régulation. En effet, déjà, les médecins de ville ne peuvent plus prendre des patients supplémentaires dans leur cabinet. C'est le cas à Bagnères.

Cette évolution est un recul inquiétant dans un pays riche économiquement.

Par courrier, nous avons alerté le Procureur de la République que d'éventuels drames qui pourraient malheureusement se produire ne pourront pas rester sans suite.

Nous le répétons, cette situation vient de loin. Ce n'est pas une surprise. Aucune mesure, aucune anticipation n'a été prise en compte depuis de très nombreuses années.

Au contraire, les fermetures de lits ont continué après les alertes des soignants y compris pendant la crise du Covid.

En conséquence, notre association ayant tout son sens doit continuer son combat pour limiter la casse, nous allons convoquer une nouvelle Assemblée Générale le jeudi 30 juin 2022. »

➜ le 15 septembre 2022

De quelle abondance notre Président de la République parle-t-il ? 1

pour culpabiliser les Français sur un trop plein de consommation dès qu’une crise arrive ?

• Des masques et des tenues de protection qui manquaient lors de la première vague de l’épidémie de Covid ?

• Des lits de réanimation qui ont fait défaut et qui continuent à être en nombre insuffisant dans les hôpitaux ?

• Des salaires des personnels de santé qui restent toujours maigres malgré le fameux Ségur de la Santé ?

• Lorsque les budgets des hôpitaux ont été rognés depuis des années avec le fameux « trou de la Sécu » sciemment créé pour enchaîner les plans d’économies ?

• Ou alors s’agit - il des Ehpad avec leur abondance d’agents !!!

• Dans les services d’urgences fermés la nuit pour certains, fermés totalement pour d’autres ?

Puis, quelle est cette désinvolture des dirigeants généraux d’ARS

• qui ferment ici un service, là un hôpital,

• tout en octroyant des autorisations d’ouverture de cliniques ou d’Ehpad à but lucratif ?

Que penser de ce ministre de la santé qui , avec le plus grand aplomb considère que

• la régulation de l’accès aux soins en composant le 15 remplace un service d’urgence ? Il emploie le terme d’ « urgences réorganisées », en clair ça veut dire « fermées !»

Cette mission flash organisée par le gouvernement pour justifier les fermetures des services d’urgence est un échec complet :

La régulation par le 15 est de plus en plus saturée et les médecins de ville ne peuvent pas remplacer les urgences hospitalières. En composant le 15, les délais d’attente de « décrochés » s’allongent sans cesse mettant en danger les patients les plus graves.

Disposer d’un hôpital avec un service d’urgences ouvert 24 heures sur 24 à moins de 30 minutes de son domicile constitue un droit pour tous les citoyens, droit inscrit dans la Constitution. Avec le nouveau mode de fonctionnement des urgences initié par la mission flash, ce droit n’est pas respecté.

A l’hôpital de Bagnères, l’abondance, elle est où ?

Comme dans tout le territoire national, l’hôpital de Bagnères se trouve dans la même situation.

Elle est où l’abondance à l’Hôpital de Bagnères lorsque les suppressions de lits se poursuivent, le service des urgences toujours fermé la nuit avec impossibilité d’être accueilli après 18 ou 19h heures pour une fermeture à 20 h ?

De plus, la population rencontre un manque de disponibilité notoire des pompiers et des ambulances occupés dans des déplacements de plus en plus longs vers Tarbes surtout le week end.

Elle est où l’abondance dans un hôpital non doté d’un directeur normalement chargé de développer l’offre de soins et l’égalité des soins pour tous ?

Aujourd’hui, les nouveaux soignants recrutés à Bagnères démissionnent régulièrement :

En effet, face aux mauvaises conditions de travail et au manque de formation sur les différents postes, ces personnels ressentent un mal-être les conduisant au départ.

Devant tous ces manquements, notre association a alerté le procureur de la République pour désigner les véritables responsables de cette organisation dangereuse pour les populations du Haut Adour dans un secteur touristique et difficile d’accès sur certaines zones montagneuses.

Nos exigences sont claires :

- Revenir sur un service d’urgences 24 heures sur 24

- Rendre pérenne un service de cardiologie à Bagnères

- Maintenir un service radio et échographie

- Se doter d’un Scanner

- Renforcer la rééducation fonctionnelle

- Nommer un Directeur et une équipe dirigeante spécifique à l’hôpital

- Rénovation du bâtiment de la rue Gambetta

- Transparence sur le budget de l’hôpital

Mobilisons-nous en soutenant la journée nationale d’action pour la santé publique, jeudi 22 septembre 2022 : Rassemblement devant l’hôpital de Bagnères de Bigorre à 10h30

29 novembre 2022

A notre demande, nous avons rencontré le nouveau préfet Jean Salomon le mardi 29 novembre 2022 en fin de matinée à la préfecture de Tarbes.

Le 17 mai 2022, nous avions déjà rencontré le précédent préfet ainsi que la directrice de la délégation départementale de l'ARS concernant nos préoccupations sur l'hôpital de Bagnères et plus particulièrement la situation des urgences. Nous avions également rencontré à des dates différentes l'ARS ainsi que le Directeur des 3 hôpitaux ( Tarbes, Lourdes et Bagnères )

Depuis toutes ces sollicitations, la situation de notre hôpital s'étant aggravée, il nous a semblé naturel de rencontrer le nouveau préfet pour lui en faire part, mais aussi pour lui remettre plus de 2000 signatures de la population du Haut Adour très sensibilisée par le manque d'offres de soins sur la vallée.

.

➜ L’hôpital unique de Lanne, un outil coûteux pour diminuer les dépenses de santé et l’offre de soins.

➜ 4 décembre 2022

Alors que les études de financement se poursuivent et que le projet avance, toujours aucune concertation avec la population et l’ensemble des élus.

Aucun débat sérieux avec la population.Il s’agit bien d’une poignée de grands élus, de dirigeants de l’hôpital ou de l’ARS qui ont décidé de tout sans consultation.

• Les surcoûts liés à l’assainissement, au transport, les questions environnementales, la question des terres agricoles supprimées sur le site méritent débat et discussions avec les citoyens.

• L’hôpital unique de Lanne, c’est la fermeture de celui de Lourdes, de Tarbes et la diminution des moyens de celui de Bagnères.

Ce projet a été présenté comme un outil de modernisation tenant compte des évolutions technologiques pour l’hospitalisation de demain.

Cette logique ne peut être contestée. Mais pourquoi s’entêter à vouloir le faire sur un autre site que l’hôpital de Tarbes.

La vérité, c’est qu’au nom d’une modernisation utile pour les patients, les décideurs du projet sacrifient l’Hôpital de Tarbes, celui de Lourdes et diminuent les moyens de celui de Bagnères de Bigorre.

Pour Bagnères, les conséquences sont lourdes.

L’hôpital a versé 6,5 millions d’euros en 2020 par l’emprunt pour 12 lits d’un service d’éveil à Lanne qui n’est pas sorti de terre. À quoi a servi cet argent ?

Le projet de l’Hôpital unique de Lanne, c’est également la fermeture de places d’hospitalisation de jour dans le service de rééducation de Bagnères pour les transférer à Lanne.

Ajoutés au transfert d’une vingtaine de lits d’hospitalisation spécialisée en neurologie, cela va sérieusement modifier les capacités d’accueil de notre hôpital.

Enfin, le service des urgences est toujours fermé la nuit alors qu’une solution était envisageable en son temps. Peu de volonté a été manifestée par la direction de l’Hôpital pour la mettre en oeuvre.

La fusion administrative de l’Hôpital de Lourdes et de Tarbes ainsi que l’absence d’un directeur à Bagnères sont de très mauvaises nouvelles :

Toutes ces décisions laissent penser que l’avenir des structures de proximité est en grand danger.

Aujourd’hui, les patients du territoire de Bagnères et ses environs sont en grande difficulté liée à des prises en charge trop tardives : en effet, les pompiers, Samu, ambulances sont trop souvent occupés à des déplacements sur Tarbes qui pourraient être évités. Qu’en sera-t-il avec un hôpital à Lanne ?

Si l’hôpital de Lanne voit le jour, ce sera la disparition à Tarbes de l’hospitalisation publique ouvrant en grand la marchandisation de la santé pour les cliniques privés.

Il est également important de souligner que si l'hôpital de Lanne voit le jour, la tendance sera une augmentation forte de l'hospitalisation de jour ambulatoire certes nécessaire mais au détriment de l'hospitalisation complète pour des pathologies conséquentes. En le disant vite, on fera de la bobologie dans notre département.

Ce qui veut dire que les patients devront être transportés selon la gravité à Toulouse ou à Pau ce qui pourrait se faire à Tarbes avec une autre politique de santé publique.

Notre département de 230 000 habitants environ et une ville de plus de 40 000 habitants ne serait pas doté de moyens efficaces pour des pathologies lourdes.

Cet acharnement, dans notre département comme dans d'autres, c'est la volonté de réduire

drastiquement les dépenses publiques sur le dos des usagers.

Une rénovation sur site, moins coûteuse qu’un projet neuf.

Ce qui se fait de plus en plus ailleurs devrait pouvoir se faire aussi à Tarbes : en effet, selon plusieurs études, les projets neufs se font de plus en plus rares pour des raisons de coûts.

Actuellement, les rénovations ou constructions sur site se développent de plus en plus comme à Saint-Lô, à Lyon ( vaste projet de modernisation sur site ), Laval ( rénovation complète ), Argenteuil (projet de modernisation sur site ). Plus près de nous, l’Hôpital de Bayonne a procédé lui aussi à sa rénovation complète avec succès.

L’hôpital de Tarbes possède des atouts pour envisager une rénovation complète en terme de surfaces et de foncier. De plus, des dépenses ont déjà été engagées pour de la rénovation partielle.

Avec le projet actuel de Lanne, qui va payer la facture ? Les Tarbais et Hauts-Pyrénéens ? Les 210 millions de l’Etat et l’aide de la Région ne suffiront pas (déconstruction du site actuel, aménagements routiers, reconstruction à Lanne, etc…)

Enfin, allons-nous connaître sur le site des projets immobiliers sur un patrimoine public ?

Au final, avec le projet actuel, ce sera une diminution de l’offre de soins, de lits et de personnels. 2»

3 mars 2023

Assemblée Générale « SAUVONS L'HÔPITAL B2B » du 03 mars 2023

Intervention préliminaire

Notre association a un an d'existence. A l'origine, sa création a été motivée par la fermeture des urgences la nuit mais aussi la multitude de fermetures de lits et de postes.

La situation de notre hôpital n'est pas unique. Dans tout le pays, nous pouvons relever le même constat de dégradation des établissements de santé publique. Très régulièrement, dans les territoires, des services d'urgence ferment la nuit ou complètement. Il semblerait que 150 services d'urgences sont en danger de fermeture. Dans tous les départements les fermetures de lits deviennent la règle.

On nous vend le manque de soignants pour répondre aux besoins mais

• le gouvernement a bâti un budget de la sécurité sociale inférieur de 4% à l'inflation.

21 000 lits ont été fermés depuis 2017

• et seulement 8500 étudiants par an sont formés alors qu'il en faudrait 12000 pour répondre aux besoins.

La réalité n'est pas que le manque de soignants, c'est la volonté de l'exécutif de diminuer les dépenses publiques pour répondre aux sollicitations européennes que le gouvernement soutient.

Nous venons d'apprendre qu'un rapport présenté à l'académie de médecine suggère de fermer une centaine de maternités faisant moins de 1000 naissances chaque année. Dans le passé, les maternités faisant moins de 300 naissances étaient en danger.

Aujourd'hui, ce rapport propose d'aller plus loin pour ne garder que les grosses structures que l'on pourrait appeler des usines à bébé avec peu de relations humaines avec les futures mères.

Encore un exemple de la volonté de certains se disant experts avec comme feuille de route de diminuer la dépense publique de santé.

Enfin, nous vivons en ce moment un mouvement social de grande envergure qu'est la réforme des retraites. Même si nos objectifs et nos missions sont plus éloignés que le champ syndical, repousser l'âge de la retraite aura des conséquences lourdes pour la santé de la population.

En effet, travailler plus longtemps , c'est être malade plus souvent, se blesser plus souvent au travail, aller plus souvent chez le médecin et à l'hôpital. Je vous laisse imaginer la situation des hôpitaux si les salariés vont au travail jusqu'à 64 ans ou plus .

Tous les établissements sanitaires et toute la profession médicale seront impactés si cette réforme voit le jour.

16 mai 2023

« Depuis les difficultés de l'hôpital d'Astugue liées au manque de médecins ( A ce jour, 1,5 médecins en poste) cet établissement est en très grand danger. 22 lits ont été supprimés. Un problème supplémentaire s'étant greffé à l'hôpital de Bagnères par la fermeture de 40 lits en rééducation pendant la période d'été.

Une action syndicale que notre association a soutenue a pu avoir lieu ce lundi 15 mai 2023 autour de 10h du matin, au moment où se tenait une réunion sur ce sujet avec la participation de la direction de l'hôpital, l'ARS, et la préfecture. Au sein du rassemblement, trois maires étaient présents ainsi que momentanément la députée de la circonscript

La participation a été d'environ 200 personnes.

Dès le début de la réunion, une délégation s'est invitée dans la salle avant que l'ensemble des participants à ce rassemblement y pénètre également.

Ces décideurs chercheraient des solutions pour pallier au manque de médecins d'Astugue.

Les représentants syndicaux d'Astugue et le personnel ont exprimé leurs craintes sur l'avenir de leur hôpital  et « face aux réponses du directeur, ont dû intervenir sur des fausses informations données » :

La fermeture des urgences la nuit à Bagnères depuis deux ans et des craintes pour les plannings à partir de juin et tout l'été.

• Cette situation du manque de médecins n'est pas la seule raison des difficultés rencontrées mais aussi une politique globale de la santé publique organisée pour diminuer les dépenses.

Un maire a pu pointer les liens entre la diminution des moyens et des activités sur Astugue et Bagnères et l'aberration du projet de l'hôpital unique de Lanne 3 4 * qui pourrait passer par des économies sur les hôpitaux de proximité :

En effet, des sommes financières importantes de l'hôpital de Bagnères ont été versées pour le projet de Lanne qui n'est pas sorti de terre alors que des travaux pour la radio, les urgences et l'hospitalisation de jour à Bagnères prévus depuis 2019 n'ont pas vu le jour.

Les représentants syndicaux d'Astugue et le personnel ont exprimé aussi leur colère de ne pas avoir été reçus par l'ARS depuis le mois de mars :

«  les personnels sont toujours écartés des décisions prises mettant en danger la population.  »

Illustration 2
20230515 devnt la sous-préfecture de Bagnères.jpg © AB

➜ Le 15 septembre 2023, Sauvons l'hôpital B2B se prépare à une action très forte :

« Après la mobilisation réussie du 06 septembre, le directeur général de l'ARS Occitanie s'est subitement déplacé à Bagnères pour une réunion des autorités sanitaires avec des élus. Le but de Mr Jaffre, directeur de l'ARS a été de rassurer personnels, élus, usagers. Une belle opération de communication relayée par la presse.

Au final, les urgences seront fermées ce dimanche 17 septembre sans que

la population en soit informée après les 4 jours de fermeture du début septembre.

Nous apprenons qu'au mois d'octobre, les urgences seront fermées 11 jours.

Visiblement, la machine à fermer ce service définitivement est en route si nous nous en préoccupons pas avec force.

En conséquence, une mobilisation de grande envergure est en préparation. la date vous sera communiquée très rapidement. »

La décision est donc arrêtée de mobiliser massivement l'ensemble de la population, y compris les commerçant·e·s de Bagnères :

.

« HÔPITAL en danger, population sacrifiée

➜ Mercredi 04 octobre Bagnères ville morte

Illustration 3
Bagnères sauvons les urgences ! © AB

A la suite de notre mobilisation exceptionnelle du mercredi 06 septembre pour dénoncer la fermeture complète du service des urgences pendant 4 jours du 03 au 06 septembre, une nouvelle fermeture des urgences a eu lieu le dimanche 17 septembre alors que le maintien du service ouvert ce jour-là était possible selon nos informations. C'est inacceptable.

Pourtant Mr Jaffre, directeur général de l'ARS Occitanie s'est déplacé en express pour rassurer la population sur la pérennité des Urgences. C'est l'inverse qui se produit. Nous assistons de la part des autorités sanitaires à des opérations de communication mensongères de plus en plus insupportables.

Depuis 2021 les urgences sont toujours fermées la nuit et actuellement de plus en plus le jour.

Contrairement aux déclarations de Mr Jaffre et ses collaborateurs locaux, il n'y a pas de problème majeur pour trouver des médecins. Mais il faut la volonté de les utiliser avec fermeté.

Au mois d'octobre, 11 journées ne seront pas assurées selon Mr Jaffre.

La vérité est que la volonté première est de diminuer les moyens de la santé publique pour des raisons économiques afin de satisfaire les consignes européennes.

La fermeture définitive des urgences, c'est pour quand ?

Cotiser toute sa vie pour ne plus être soigné à un âge avancé, c'est l'avenir ?

Pour toutes ces raisons, nous appelons l'ensemble de la population, des élus, des commerçants, des milieux associatifs, syndicaux et autres à participer à une manifestation de la plus grande envergure possible pour exiger un service de soins à la hauteur d'une société moderne.

le mercredi 04 octobre à 10h 00 devant l'hôpital

avec un défilé jusqu'à la sous préfecture

Faisons de Bagnères une ville sans vie ce jour-là »

Illustration 4
20231004 une foule motivée et interrompue de manifestants dans les rues de Bagnères.png © https://linsoumission.fr/2023/10/04/urgences-bagneres-de-bigorre-fermeture/

Extrait de la vidéo : https://linsoumission.fr/2023/10/04/urgences-bagneres-de-bigorre-fermeture/

titre : Opération « Ville morte » à Bagnères-de-Bigorre : plus de 3000 personnes manifestent contre la fermeture des urgences – L'insoumission

Et les gens des vallées, des villages alentour étaient présents, près de 2000 selon les estimations, du jamais vu à Bagnères !

Des agriculteurs, des éleveurs, de nombreux commerçants qui avaient baissé le rideau de leur boutique, de leur échoppe, une foule ininterrompue de personnes venues de partout, pour défendre les droits de chacun·e – constitutionnels mais non respectés ! – à des soins dignes et accessibles.

Le défilé des manifestant·e·s était impressionnant, immense, et compact, de l'hôpital à la place de Strasbourg, et des Coustous à la sous-préfecture, concentré et plutôt silencieux, laissant émerger les voix des intervenants dans les mégaphones … chacune et chacun était venu·e témoigner de son engagement pour la survie possible, dans une région montagneuse où seule la solidarité institutionnelle peut secourir quiconque, dans des conditions humaines indispensables.

Sur les pancartes, la révolte intérieure grondait :

« Sans urgences, tous sacrifiés » ,

« J’ai 9 ans, ma vie vaut plus que vos profits »


Illustration 5
20231004 Opération "Ville morte" dans les Hautes-Pyrénées où 2 200 personnes défilent pour le maintien des urgences.png © Régis Cothias-France 3 Occitanie

https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/hautes-pyrenees/tarbes/operation-ville-morte-dans-les-hautes-pyrenees-ou-2-200-personnes-defilent-pour-le-maintien-des-urgences-2850308.html © Régis Cothias-France 3 Occitanie

titre : Opération "Ville morte" dans les Hautes-Pyrénées où 2 200 personnes défilent pour le maintien des urgences

Et c'est cette détermination ferme, actée, qui a dû impressionner le plus le préfet : en effet, suite à l'entrevue accordée par ce dernier, « Sauvons l'hôpital B2B » a pu noter ce changement de cap :

12 octobre 2023

A notre demande et suite à la grande manifestation du 04 octobre 2023, le Préfet des Hautes-Pyrénées nous a accordé un rendez vous dans des délais record. Il n'est pas habituel d'obtenir une entrevue aussi rapidement.

Probablement que les autorités préfectorales et sanitaires ont pris la mesure des mobilisations de la population depuis plusieurs mois et surtout depuis celle du 04 octobre associée à l'opération symbolique ville morte.

Nous étions une délégation de 4 personnes et avons été reçus par Mr Salomon, Préfet des Hautes-Pyrénées accompagné de Mme Moynier, sous préfète de Bagnères de Bigorre et Mme Mordelet, Directrice de la délégation départementale 65 de l'ARS.

Si jusqu'à présent, les rendez vous avec l'ARS, la direction de l'hôpital, et le Préfet se soldaient par des réunions de politesse sans avancées sérieuses et concrètes avec la même rengaine sur le manque de médecins, nous avons senti qu'aujourd'hui le ton a changé. Le Préfet a pris en main seul la réunion.

Nous avons pu débattre sereinement du malaise récurrent dans le management des médecins, de la mauvaise ambiance aux urgences de Tarbes qui génèrent des difficultés des plannings pour les urgences de Bagnères. Nous avons pu faire comprendre que les urgences ne peuvent plus être, par des fermetures le jour, la variable d'ajustement de l'hôpital de Tarbes.

Cela pose la question d'une certaine autonomie de notre hôpital. Pour la première fois, les problèmes concrets de gestion du personnel médecins ont pu être abordés pour qu'un fonctionnement des plannings puisse enfin s'organiser.

Il a également été évoqué par Mr le Préfet la recherche de nouveaux médecins avec des salaires convenables.

Les annonces

Sur les annonces, Mr Salomon nous a assurés qu'il n'y aura aucun projet de fermeture de l'hôpital , encore moins des urgences et qu'on pourra travailler à la réouverture de celles ci la nuit dans le futur.

En effet, selon Mr le Préfet, « moins il y a de déplacements, mieux c'est pour le patient ».

En attendant une meilleure organisation, Mr le préfet nous a assurés que les fermetures ponctuelles le jour devront être très limitées jusqu'à obtenir un mode d'organisation des plannings normal.

Dès que le Directeur de Tarbes / Lourdes sera en fonction au 1er décembre 2023, la recherche d'un directeur dédié à l'hôpital de Bagnères se fera.

Concernant le scanner, la demande va se faire avec la possibilité d'y ajouter par la suite l'IRM dès que le nouveau directeur sera en poste.

Le Préfet a été à notre écoute, conscient que la médecine de ville a également besoin de ces outils modernes.

Pour la rééducation fonctionnelle, Mr Salomon a pu souligner que ce service est un fleuron de l'hôpital, sans évoquer les suppressions de lits actuels.

Changement de cap

Globalement, l'état d'esprit de cette réunion nous a paru positif. Ce changement de cap nous laisse quand même perplexes. Nous en prenons acte mais nous serons très vigilants pour que ces annonces ne soient pas données pour calmer nos ardeurs et celles de la population.

Quoi qu'en pensent celles et ceux qui ne croient pas aux résultats des mobilisations et que d'autres s'emploient à dire que « c'est pas la rue qui gouverne », force est de constater que c'est bien grâce à vous, grâce à nous tous, qu'une lueur d'espoir voit le jour pour notre hôpital.

Nous espérons ne pas être trop enthousiastes face à notre ressenti à la sortie de cette réunion .

Nous comptons sur vous pour la suite car ce combat est loin d'être terminé. »

10 et 19 janvier 2024

Votre engagement depuis plusieurs mois aux côtés de l’association « Sauvons l’hôpital B2B » a été déterminante :

Depuis plusieurs mois, peu à peu nos actions pour défendre cet hôpital ont trouvé une dimension bien plus forte que nous avions imaginé : progressivement, vous avez répondu présents à toutes nos sollicitations en participant de plus en plus nombreux aux actions organisées depuis que l'hôpital se détériore.

Depuis cet été, l'implication de la population dans des initiatives pour défendre notre service public de proximité a grandi fortement avec notamment notre belle manifestation et opération ville morte du 4 octobre 2023 que nous avons tous en mémoire.

Des résultats positifs ont pu être gagnés grâce à votre ténacité et vos mobilisations.

Rentrons dans les détails :

À la suite de nos dernières mobilisations et surtout de la dernière, le préfet nous a garanti par écrit :

• la nomination d'un directeur dédié à Bagnères à plein temps.

• la mise en place d'un scanner avec possibilité d'y adosser un IRM à plus long terme

• la pérennité d'un service d'urgences en soulignant oralement que la réouverture la nuit est un objectif

• le maintien et le développement de l'ensemble des activités de soins

• une meilleure prise en compte de la gestion managériale des plannings des médecins urgentistes

L'ARS a également confirmé la plupart de ces décisions par écrit.

Sachez que ces décisions ne sont pas arrivées par hasard ou par une subite volonté des autorités sanitaires. Par le passé, la tendance de ces derniers était contraire au maintien et au développement de cet hôpital.

C'est grâce à vous, grâce à nous tous, grâce à nos mobilisations, à la ténacité de la population du Haut-Adour qu'un peu d'espoir pointe à l'horizon concernant la santé publique que nous sommes en droit d'obtenir.

Ceci dit, restons sereins sur les promesses. Restons vigilants sur les réalisations concrètes de ces bonnes nouvelles. Les combats devront se poursuivre.

En effet, si nous devons savourer des points positifs, tout n'est pas rose.

Le service de rééducation fonctionnelle est en grande difficulté avec la suppression de 50 lits par manque de médecins partis pour des raisons diverses ( retraite, maladie, etc ). Ce service de grande qualité à la réputation incontestable doit constituer aujourd'hui notre priorité au même titre que les urgences.

Depuis le début de l'année, une solution partielle et provisoire pendant 6 mois a pu être trouvée pour ouvrir 20 lits en rééducation gériatrique en attendant des jours meilleurs en terme de recrutement de médecins formés.

Cette situation provoque de grandes inquiétudes du côté des personnels qui ont pris des initiatives en direction de leur hiérarchie ces dernières semaines.

Pour revenir aux urgences, si nos interventions et nos combats ont permis de limiter les fermetures le jour, la situation est toujours fragile dès qu'une difficulté de planning apparaît à Tarbes. C'est toujours l'hôpital de Bagnères qui devient la variable d'ajustement des difficultés de Tarbes : ce fonctionnement devenant insupportable a été évoqué chez Mr le Préfet.

Pour cette raison, la question de l'autonomie totale de notre hôpital se pose. Avec un Directeur dédié à Bagnères, nous espérons avancer dans ce sens.

Ceci dit, nous veillerons que le nouveau directeur qui devrait arriver prochainement ait la totale maitrise de l'établissement en ayant les mains libres y compris sur la gestion financière de l'établissement. Sa mission devra être le maintien et le développement des services de l'hôpital dans le strict respect des décisions prises ces dernières-semaines.

Nous veillerons également que le scanner puisse arriver dans des délais convenables.

Celles et ceux qui proposent un pôle départemental des urgences se trompent lourdement sur son efficacité. Partout ailleurs, avec un tel fonctionnement, ce sont les hôpitaux publics de proximité qui sont les premiers privés des moyens humains nécessaires pour fonctionner correctement. C'est pour cette raison que l'hôpital de Bagnères doit obtenir la maîtrise totale de la gestion des urgences et des autres services avec les budgets correspondants. Un pôle départemental, c'est la porte ouverte à la santé privée et à la concentration des moyens sur un hôpital central loin de tout.

Je ne vais pas faire plus long. Ce soir nous sommes réunis pour apprécier des succès et marquer l'utilité de nos initiatives, mais aussi pour montrer que nous ne lâcherons pas l'affaire tant que les décisions préfectorales et de l'ARS ne seront pas concrétisées dans les faits. Pour la suite de nos combats, nous comptons sur l'implication de tous qui a déjà fait ses preuves, c'est le seul chemin efficace pour obtenir des victoires.

C'est pourquoi, ce soir nous devons valoriser ces succès par plus de convivialité que d'habitude :

Illustration 6
Banderole Sauvons l'Hôpital B2B.jpg © AB

Nous tenons à remercier tous les acteurs de ces derniers combats"{ la population de Bagnéres et des environs, les commerçants, les élus du Haut Adour, les personnels hospitaliers, les syndicats et associations ) en offrant un vin chaud symbolique permettant de passer un bon moment ensemble avec de la motivation pour la suite.

En effet, si nos luttes sont souvent difficiles, elles doivent rester joyeuses. Ce soir, c'est le sens de notre appel. En attendant d'autres initiatives, nous vous souhaitons un bon moment de convivialité autour d'un verre.

Le rassemblement convivial initialement prévu le 1er décembre 2023 ayant été annulé en raison d'une météo très défavorable a été reporté au vendredi 19 janvier 2024 sur la place des Coustous. Pour la circonstance, un chapiteau a été dressé par les services de la mairie de Bagnères...

Ortiz Aïtor »

Et pour l'occasion, nous avons été accompagné·e·s de façon festive par le groupe local «  eths amics ».

Illustration 7
Chants de lhets amics.jpg © AB

Voici le lien vers leur site, réjouissant et joyeux, tout en ayant des chants engagés, profonds, tels celui-ci : « La mina » de Maria Luisa.

« A l'instar de nos voisins Béarnais et Basques, le chant est pour nous en Bigorre un mode d'expression toujours présent. Il n'est pas un repas de famille, une fête de village, un après match autour d'une table joyeuse ou un coin de comptoir au cours duquel ne fusent quelques chansons.

Nous espérons maintenir vivant cet élément de la culture populaire qu'est le chant en l'ouvrant au plus grand nombre. » inscrivent-ils sur leur site … après les avoir offertes généreusement.

À suivre, attentivement.

Illustration 8
il y avait beaucoup de monde sous le chapiteau, malgré le froid ! © AB

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1https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/prix-des-carburants/video-labondance-cest-surement-la-situation-que-vit-le-president-de-la-republique-avec-ses-amis-mais-ce-nest-pas-la-realite-de-millions-de-citoyens-selon-philippe-martinez_5325382.html «  L’abondance "c’est sûrement la situation que vit le président avec ses amis mais pas celle de millions de citoyens", selon Philippe Martinez » 25 août 2022

2« Le nouvel hôpital commun qui se veut plus opérationnel est jaugé à 442 lits - soit un peu moins que la capacité totale des hôpitaux qu'il remplace - et le personnel nécessaire pour travailler.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/hautes-pyrenees/tarbes-lourdes-on-vous-en-dit-plus-sur-le-futur-hopital-commun-prevu-en-2029-2419474.html

3cf. plus haut : Hôpital unique de Lanne, (note 1 pages 2 à 5)

4Dès novembre 2025, le chantier devrait commencer … Cet énorme projet de 270 M € devrait être opérationnel en 2029. https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/hautes-pyrenees/tarbes-lourdes-on-vous-en-dit-plus-sur-le-futur-hopital-commun-prevu-en-2029-2419474.html

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