Je vous prie de m'excuser pour ce mauvais jeu de mot, mais la question se pose aujourd'hui. La plupart des commentateurs sportifs ont choisi et l'Australien semble déjà condamné. Cependant si l'on regarde les chronos des deux dernières éditions, on remarquera que les qualités de rouleurs des principaux rivaux d’Evans sont encore un peu courtes pour crier victoire.
À l'exception du chrono à Rennes pendant le tour 2006 de Denis Menchov (-5''), tous les autres résultats sont à l'avantage de l'ex maillot jaune. Menchov, le meilleur contre la montre perd 2'16 à Albi l'année dernière,
Carlos Sastre perd 21'' à Rennes et 3'07'' à Albi, Franck Schleck perd 3'26'' et 3'34'' soit un temps similaire à celui perdu cette année sur le chrono de Cholet (1'16'' sur une distance deux fois plus courte), Vandevelde, réputé bon rouleur, perd 1'24 à Rennes et plus de 9' à Albi mais son tour est joué à ce moment, Kohl perd 8'33'' l'année dernière mais là aussi son tour est joué, il a cependant perdu 1'20 à Cholet ce qui peut se traduire en 3'-3'30 minimum sur un chrono de plus de 50km. Cunego et Valverde sont déjà loin et leurs temps de référence ne sont pas meilleurs!
Alors avec un retard maximum de 8'' sur Franck Schleck et 30"-40" d'avance sur Menchov et Sastre, il me semble difficile de retirer à Evans son costume de favori. Suivont donc l'analyse de Roberto Damiani, son directeur sportif, pour dire que Evans, paradoxalement, à peut-être gagné son tour hier. (merci à M. Brunel de l'équipe pour la citation et une partie de l'analyse)
J'ai donc furieusement envie de rester sur ma position, de placer Cadel Evans comme favori de ce tour 2008.
Car, il faut aussi prendre en compte que l'étape d'hier courue sous la pluie et le froid, n'était pas favorable à l'Australien. De plus les coureurs de la CSC vont être les hommes à abattre maintenant, et Evans va se retrouver de facto l'allié de circonstance des Menchov (quoique) Valverde, Cunego et autres Kohl! Il ne devra plus défendre un maillot face à la meute mais juste suivre les meilleurs et gérer, rôle qui lui convient à merveille.
Alors, les analyses des journalistes cèdent-elles à la facilité, aux sirènes du suspense et du drame dans un tour entaché, encore, par les affaires de dopage ?
Il est vrai que l'histoire de la fratrie Schleck paraît bien plus vendeuse que le mutisme de cet Australien bougon.