Ou comment, aux autres échappées, il n'a pas fait une fleur, Dessel...
Hier à Jausiers, Cyril Dessel a célébré la grande tactique du dernier virage abordé en tête. Les finisseurs Massen, Nijdam et à présent Cancellara (Compiègne l'an dernier) connaissent la partition : mettre un éclat juste avant le dernier virage, enrhumer le peloton moins habile, baisser la tête et ne pas se retourner avant la ligne d'arrivée passée.
En montagne, le dernier virage est également stratégique. Aujourd'hui c'est l'Alpe, le grand jour du Tour, l'occasion de rappeler le doublé de Gianni Bugno en 90 et 91 à l'Alpe D'Huez dont les lacets étaient devenus une province des Pays-Bas. L'italien, par deux fois, décrocha ses compagnons d'échappée en attaquant très fort le virage à gauche. L'autre spécialité italienne à l'Alpe c'est le portrait photo : Guerini gagne la grande étape après s'être emplafonné un spectateur-photographe manquant de profondeur de champ.
Le virage décisif en montagne c'est également Morzine 2000. Virenque, échappé avec Heras, insiste pour que l'espagnol prenne enfin un relais en descente. Roberto passe tout droit à en louper le virage et Virenque, après 2 ans d'exclusion, signe son retour sur le Tour avec la Polti à vapeur (qui avait réhabilité la stratégie du point d'appui en engageant Pascal Hervé pour Ritchy).
Au programme en ce mercredi : points d'appui entre les cols et sur la rampe finale, nul Beltran qui fait dérailler le train bleu en bas de l'Alpe, giclettes et peut-être, je l'espère, une belle mine posée dans le dernier virage.