Bon ben voilà, ça se termine. Malgré tous les pronos, l'Espagnol Sastre conserve le maillot jaune et empoche le Tour. Cadel Evans n'est vraiment pas fait pour la gagne, incapable de saisir le destin comme d'attaquer quand ça grimpe. Tout ça n'est pas folichon, surtout quand on voit Bjarne Riis se pointer pour faire son malin. Mais le grimpeur ibère trimballe sa moyenneté depuis six ans maintenant. Honorable jusque-là, il fait un vainqueur logique pour une cuvée comme celle-ci. Un tour normal, avec un podium un peu bof, c'est ça aussi le (semi) renouveau... Heureusement qu'il y a les Champs pour se régaler une dernière fois. Pour terminer cette Grande Boucle' 2008, "Chasse-patate" se remémore les plus belles arrivées royales...
La plus belle demeure sans doute le kilomètre lancé d'Eddy Seigneur en 1994 (visible sur le site de l'Ina, en cliquant ici). Autre grand moment, le magnifique geste de panache d'Alexandre Vinokourov, quand le Kazakh dopé depuis s'en était allé grignoter une place au général sur les pavés parisiens en 2005 (visible en cliquant ici). Et que dire de la victoire du Blaireau Hinault, au sprint et en jaune? L'aboutissement du panache écrasant ...
Dans le genre "esthétique de la dramatique", on ne peut pas mieux faire que le duel Lemond/Fignon de 1989, chrono haletant se jouant à 8 secondes, et qui a convaincu les organisateurs de ne pas retenter l'expérience du "contre la montre" ultime, trop douloureuse pour l'intello du peloton et traumatisante pour les jeunes supporters dont je faisais partie...
Mais le bouquet final, la plus belle des arrivées, qui contient tout ce qui fait la beauté du Tour, sa violence et son intense beauté, c'est la chute du sprinteur ouzbèque Djamolidine Abdoujaparov. "L'ogre de Tashkent", victime d'une bavure policière, se ramasse sur les Champs, laissant la gagne à l'usurpateur Konyshev. Et les cris du regretté Patrick Chêne au micro d'Antenne 2 résonnent encore à nos oreilles...