7000 ! M. Valls a compté 7000 manifestants dans les rues de Paris contre l'augmentation de la TVA et pour une révolution fiscale. Donc les 3000 manifestants provinciaux (2 très longues files de 60 bus, avec 50 militants en moyenne, payant cher en argent et en temps leur engagement) assureraient quasis la moitié de la manifestation et seulement 4000 parisiens et banlieusards se seraient déplacés pour défendre leur pouvoir d'achat. M. Valls doit penser que les dixaines de milliers de manifestants qui ont défilés devant le ministère des finances (au moins 2h, temps pendant lequel, des marches de la salle omnisports de Bercy, j'ai dominé la manifestation) allaient faire leurs emplettes de Noël.
Nier les mécontentements ne les supprime pas. Même avec le black-out des médias avant la manifestation et la sous-estimmation de la police après, M. Ayrault, vous ne ferez pas disparaitre le mécontentement. Il vaudrait pourtant mieux arrêter le massacre du pouvoir d'achat des Français avant qu'il n'enfonce l'économie française dans la recession dûe à la diminuation de leur consommation. Après le 1er janvier il sera trop tard, petit à petit, avec son application, l'augmentation de la TVA, catalisera l'ensemble des Français, contre ce gouvernement et ces soutiens. Alors leur indignation s'exprimera dans les urnes avec la lamination du PS et le triomphe de l'extrème droite. Qu'elle légitimité leur restera-t-il pour gouverner ?
Comment ce gouvernement peut-il être aussi suicidaire? M. Ayrault et ses ministres ont perdu la mémoire avec le pouvoir. Il savent parfaitement les conséquences désastreuses de l'augmentation de la TVA puisqu'ils nous les ont démontrées contre la TVA "Sociale" de Sarkozy. Comme aide-mémoire de leurs arguments, ils devraient écoutez l'excellent rappel aux archives fait par la Parisienne Libéré de Médiapart : la TVA et son contraire (indispensable, à écouter et diffuser d'urgence le plus largement) :
http://www.laparisienneliberee.com/la-tva-et-son-contraire/
Aucunes rustines (de renoncements, d'aménagements fiscaux, ou de complexification de l'usine à gaz des taux de TVA) cèdées aux différents secteurs en crise, parce qu'ils manifestent le plus violemment ou le plus spectaculairement, ne les sauvera de la récession économique.
Les transporteurs routiers bloquent les routes contre l'écotaxe, ils ont raison. Telle qu'elle est conçut, elle plombe encore plus leur "compétitivité", pour laquelle, soit disant, les contribuables doivent se sacrifier. Elle taxent les routes nationales au lieu des autoroutes où circulent pourtant les principaux pollueurs, les transporteurs étrangers. Par exemple, ce dimanche (jour de circulation interdite), sur les parkings de l'autoroute des dixaines de camionneurs, polonais, roumains, slovaques... laissaient leurs moteurs tourner en continu pour chauffer la cabine de leur camion qui leur sert d'hotel. A partir de minuit (donc lundi) un défilé continu de camions sur l'autoroute vide de voitures. La concurrence déloyale du dumping social des compagnies étrangères ou même françaises, qui employent des chauffeurs exploités qui campent dans leur camion et ne rentrent chez eux que tous les 2 ou 3 mois, coulent le secteur routier français. Le "plombier polonais" de la directive Bolkenstein à fait beaucoup de petits, les chauffeurs routiers, les ouvriers des chantiers de la construction immobilière ou des chantiers navals, les cueilleurs, les vendangeurs... La suppression de l'écotaxe, souhaitable, ne sauvera pas pour autant ce secteur.
De partout surgissent de multiples revendications des secteurs qui veulent sauver leur peau dans le désastre général de l'économie. Les centres équestres veulent que leur soit appliquée une TVA plus base que celle appliquer aux transports en communs (pourtant bien plus vitaux à des millions de salariés que ce sport de riches qu'est l'équitation). Le gouvernement va probablement leur cèder d'importantes contre-parties fiscales et donc choisir de satisfaire cette minorité au détriment de la majorité. Même s'il est vrai que la brusque augmentation de la TVA ruinerait plus d'un centre équestre, ne vaut-il pas mieux que ce soit la filière cheval qui souffre, plutôt que fermer des lits d'hopitaux ou des crèches. Encore ce matin sur France Inter, M. Caseneuve nous a confirmé des "économies massives" sur les services publics et un budget drastiquement "diminué de 15 milliards d'économie sur 2014", soit plus que sous Sarkozy.
Manipuler les chiffres, toujours, surtout ceux du chômage. Obliger les chômeurs à prendre des emplois aidés précaires, (sous la pression de pôle-emploi avec la menace de couper les indemnités de survie) ne peut pas cacher que sous la faible baisse des chômeurs n'ayant pas du tout travaillé, ce cache l'augmentation plus importante des chômeurs à mi-temps, les travaillleurs pauvres, n'ayant travaillés que quelques heures ne leur permettant pas de vivre décemment. Il est toujours possible de tricher avec les chiffres, mais les Français connaissent leurs situations et celles de leurs proches et gobent de moins en moins les mensonges de nos gouvernants et en tirent les conséquenses sur toute leur crédibilité.
Mais nos ministres garderont leurs oeillères, continuront de tricher sur les chiffres et de nous imposer cette augmentation de TVA. Ils nous feront une "rèforme fiscale", en fait , une contre-révolution fiscale, qui camouflera toujours plus de rigueur et de sacrifices, derrière une soit-disant négociation avec le Medef et la droite. Ils amplifieront la redistribution à l'envers, prendre l'argent des pauvres pour le donner aux riches. Mais tricher est un mauvais calcul pour leurs avenirs politiques, et malheureusement, aussi pour l'avenir économique de la France.