Billet de blog 11 septembre 2013

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Dans la rue ou dans les urnes, où exprimer le mécontentement général ?

Les manifestations ont été moindres que contre celles de la réforme de 2010. Outre que le rejet de Hollande n'est (pas encore) au niveau du rejet de Sarkozy, est-ce surprenant ? Est-ce anormal, quand les syndicats n'ont pas compris l'essence même de notre société : la PRÉCARITÉ.

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Les manifestations ont été moindres que contre celles de la réforme de 2010. 
Outre que le rejet de Hollande n'est (pas encore) au niveau du rejet de Sarkozy, est-ce surprenant ? Est-ce anormal, quand les syndicats n'ont pas compris l'essence même de notre société : la PRÉCARITÉ.


En continuant de croire que faire la grève est le seul moyen d'exprimer son mécontentement pour les salariés, ils n'ont pas compris ce qu'est la PRÉCARITÉ (qu'ils denoncent) et qu'elle est dans la tête de tout salarié du privé. La peur du chômage paralyse toute action au niveau de l'entreprise. Chacun sait bien que s'il fait grêve, ou même simplement, s'il est syndiqué, il risque sa place. Alors lui demander de risquer son emploi pour infléchir une loi est completement inconscient. Les salariés ne sont pas suicidaires.


Les directions syndicales n'ont pas compris l'évolution de la société. À l'heure du chômage  de masse, avec 5 millions de chômeurs qui s'offrent en concurrence des salariés en postes, elle s'arqueboutent sur des réflex de 1936, où le plein emploi à permis la paralysie de l'économie et les grandes avancées sociales de notre législation. Comment peuvent-elles négocier les futures lois sociales avec le gouvernement, alors qu'elles ne comprennent pas l'évolution de la société ? Après elles s'étonnent de la désyndicalisation.


Au lieu de chercher d'autres modes d'expression et d'action, moyens légaux ou plus offencifs. Comme le seraient des manifestations ou des sitting plus macifs le week-end, des campagnes de boycott, des pétitions sur internet, ou des actions symboliques pour alerter les citoyens à travers les médias (à la Greenpeace), ou, aux degrés d'exaspération  plus grand, par la déobéisance civile : occupation de locaux officiels (Assemblée, administrations, locaux de partis politiques) ainsi que des blogages financiers (ex : péages). Au lieu de rėfléchir avec notre temps, ils continuent de croire à l'action au niveau de l'entreprise pour faire pression au niveau national, sur les législateurs, au risque de couler entreprises et emplois.


Et les chômeurs ? Ils n'ont pas à faire grêve et sont libres de manifester ? C'est ignorer que les difficultés de la recherche d'emploi et de la lutte pour la survie avec de faibles moyens, ne leur laissent pas forcement la posibilité matiérielle de manifester. Mais c'est, surtout, ne pas comprendre dans quel état psychologique le chômage plonge un ex-salarié. Le chômage fait perdre toute confiance en soi. Non seulement ont lui dénie toute capacité professionnelle, mais la société et même son entourage, désigne le chômeur à la honte publique et lui font porter la reponsabilité de son état, alors qu'il se démène pour en sortir et pour survivre. Dans ces conditions, se montrer dans une manifestation, même sans se revendiquer comme chômeur, il ne s'en sent pas le courage, ni même le droit. N'étant plus rien dans la sociètè, comment pourraitt-il oser prendre le droit de revendiquer ?


Ce n'est qu'après une évolution difficile, une réflexion sur lui même et sur notre société qu'il peut remettre en cause les valeurs et l'organisation de la société et vouloir l'exprimer. Tous n'y parviennent pas, beaucoup tombent dans la dépression et certains se suicident même. Une fois le désir de changer l'ordre des choses acquis, il lui reste à trouver comment et avec qui le faire. Ce n'est pas facile, ce n'est pas avec les syndicats de salariés qu'il peut se sentir représenter. Ceux-ci sont uniquement tournės (quoique qu'ils en disent) vers la défense des avantages acquis des salariés et ne comprennent pas la situation des chômeurs. Les chômeurs ayant atteint ce degré de lucidité étant rares, leurs associations sont encore plus rares (en plus elles n'ont pas le sous, comme leurs adehérents). Aussi les chômeurs qui veulent manifester sont condamnés à le faire seuls, ce qui demande encore plus de courage.


C'est seulement quand les syndicats auront compris la précarité gėnéralisée et la détresse des chômeurs, quand ils les défendront vraiment, que les chômeurs pourront être une force qui pourrait être immense : 5 millions.
Notre gouvernement EX-socialiste, a-t-il raison de se réjouir de cette incapacité de la rue à exprimer le mécontentement général ? Non, car celui-ci s'exprimera par le rejet de la démocratie, par abstention et le vote FN. 

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