L'état va acheter 14% du capital de PSA pour "créer des emplois en France". Le chinois Dongfeng y entre aussi pour 14% et la famille Peugeot baisse sa participation à 14% pour ne plus avoir la main mise sur la gestion. Est-ce un avenir radieux pour les salariés, pour PSA et pour la France ou un jeu de GO à la chinoise ?
Après les engagements de Hollande sur les économies massives à faire sur le budget public, il a fait ses choix. Il va falloir rèduire drastiquement, services publics, dépenses de santé, aides sociales (baisse des prise en charge des déficits, de la Secu, de l'Unedic, baisses de l'APL, des allocations familliales, du RSA, de l'ASS, suppression des subventions aux assos, aux communes, diminutions des prud'hommes, ispecteurs du travail, médecins du travail etc...) mais nous pouvons nous payer 800 millions d'euros de prises de participation minoritaire dans PSA.
Mais rassurez-vous braves citoyens! "ça ne coûtera pas d'argent aux contribuables" nous affirme Arnaud Montebourg, puisque, "nous avons 71 participations dans des grandes entreprises françaises" "nous avons décidé d'en vendre à dose homéopathique dans un certain nombre d'entre elles pour réinvestir dans PSA"!
Bref, on vend les bijoux de famille pour acheter du canard boiteux. Ou plutot un canard boiteux, maintenant, mais qui pourrait devenir très profitable assaisonné à la sauce chinoise. En effet pour rendre PSA profitable, le chinois Dongfeng compte bien s'en servir de cheval de Troie pour transformer ses pièces détachées chinoises en voitures "made in France". La participation de l'état aura sauvé l'actionnariat de Peugeot, les pertes d'effectifs de PSA seront peut-être stoppées, mais une cascade de sous-traitants vont disparaitre avec la bénédiction de l'état actionnaire.
Il ne faut pas croire que les voitures fabriquėes en France le seront pour le marché chinois comme on nous le fait miroiter par ce contrat. Dongfeng saura trés bien profiter des bureau d'études français et transférer ses technologies pour fabriquer en Chine pièces détachées et voitures complètes pour le marché asiatique. A moins que les syndicats ne signent "des accords de compétitivité" imposant aux salariès des conditions chinoises de travail, les usines françaises se contenteront d'être assembleuses de pièces détachées importées. Ainsi un beau logo "made in France" permettra le "patriotisme économique" à la mode Montebourg et évitera, frais de transports et taxes douanières supportés par les voitures importés.
Paralèllement, cet accord risque, non seulement, d'être un marché de dupes pour les salairiés mais aussi pour les dirigeants français. En effet, dans cette histoire la famille Peugeot perd son leadership sur la gestion et les avantages qui vont avec. (Cependant ils n'ont pas d'inquiètude à avoir, en tant qu'actionnaires, ils auront toujours leur part de gateaux des bénéfices.)
Mais cette perte de postes de direction devrait faire réfléchir les grands patrons, si soucieux de toujours plus délocaliser. Cet exemple montre qu'a ce petit jeu des dėlocalisations et des ventes de participation, ce pourrait bien être leurs postes de PDG qui disparaissent. Quand il n'y aura plus d'entrepreprises françaises, il n'y aura plus de patrons français, ils devront devenir chinois ou indiens. Faisons le pari que dans quelques années le patron de PSA sera chinois et règnera sur le marché automobile à la Lakmi Mitta sur la sidérurgie.
Dans notre monde de compétition exacerbée, sans règles, l'occident a le rôle du perdant, des perdants ! Non seulement les systèmes sociaux et les salariés vont perdre. Mais de plus en plus le capital et ses exécuteurs des hautes oeuvres, les PDG et autres membres des conseils d'administration vont devoir, d'abord partager, puis céder toutes les juteuses rentes pour lesquelles ils nous sacrifient.
Quand nous auront vendus tous les bijoux de notre démocratie sociale ( protection sociale, droits syndicaux, entreprises, savoirs faire, technologies, marché de consommateurs...) nous auront tuėe la poule aux oeufs d'or et nous sombrerons tous dans la survie, la lutte du chacun pour soi, pauvres ou ex riches. Chacun contre tous, dans la concurrence libre et non faussée rêvée que Hollande et Merkel nous imposent.
ps : Montebourg était mieux inspiré quand il prônait la démondialisation et le protectionnisme européen que j'ai concrétisès dans la Taxation des Machines et des Polluants :
http://blogs.mediapart.fr/blog/pourlavenir/310512/proposition-de-financement-alternatif-de-la-protection-sociale-et-de-li