Billet de blog 27 mars 2014

pourlavenir (avatar)

pourlavenir

Abonné·e de Mediapart

Quand la radio de service public oublie le service du public

Marine Le Pen, une Nème fois sur France Inter, ce matin. La radio de service public est devenue le porte-parole du FN. Pourtant France Inter est financée par les deniers publics pour permettre l'information des contribuables et, en principe, leur donner des éléments non partisans pour exercer leur citoyenneté.

pourlavenir (avatar)

pourlavenir

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.


Marine Le Pen, une Nème fois sur France Inter, ce matin. La radio de service public est devenue le porte-parole du FN. Pourtant France Inter est financée par les deniers publics pour permettre l'information des contribuables et, en principe, leur donner des éléments non partisans pour exercer leur citoyenneté.


Dans tous ce qui est du constat, MLP exprime parfaitement les indignations et le rejet, de la politique de F. Hollande. Elle sait très bien analyser ses conséquences pour les Français. Elle dit se que pourrait dire M. Mélenchon, si M. Cohen l'invitait. Mais, n'entendant ce qu'ils veulent entendre, que du seul FN à qui tous les médias (dont France Inter) donnent largement la parole, ils relaient dans les urnes ces critiques. Le rejet de cette politique d'austėrité et de sacrifice est si fort qu'ils en oublient de voir que le FN n'a pas de solutions. 


Le FN promait tout et son contraire, même le plus éloigné de ces fondamentaux. Ainsi MLP affirme que les maires FN élus vont "réconcilier" les populations, tout en ayant des programmes de suppression de budgets aux associations qui permettent de mieux vivre ensemble. Elle dénonce les effectifs plétoriques des mairies mais promet qu'il n'y aura aucun licenciement d'agents municipaux. De même les promesses de baisses d'impôts sont compatibles avec la multiplication des caméras de surveillance et des policiers municipaux. 


M. Cohen tend toutes les perches à MLP pour habilement exposer son argumentaire, mais quand, par exception, il invite M. Mélenchon, ce n'est pas pour l'interroger sur la politique française, c'est pour tenter de le mettre en difficulté sur sa position sur Poutine (alors que MLP le défend bien plus, mais à elle, on ne lui en fait pas grief). Le résultat est là, la dédiabolisation médiatique a parfaitement fonctionné, le FN va tenir ou participer à la gestion de nombreuses villes. Pourtant, là où l'opposition de gauche était représentée par une union de la vraie Gauche (Front de Gauche, écologistes et société civile) comme à Grenoble, le mécontentement a su s'exprimer de manière constructive. 


La leçon n'a pas suffit, depuis le premier tour, les représentants du FN défillent sur le service public et c'est la concurrence entre les médias pour lui ouvrir leurs micros. On attend toujours le droit d'expression des représentants du FdG avant le 2ème tour. Le moins que la radio publique puisse faire, serait d'inviter J-L Mélenchon le même nombre de fois que Mme Le Pen.


Pour rétablir l'équilibre des temps de parole, largement déficitaire pour le FdG (2% du temps d'antenne sur les municipales), France Inter doit donner largement la parole aux représentants FdG pour les Européennes. Rétablir l'honneur du service public ne se fera qu'à cette condition.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.