Billet de blog 2 février 2009

dthomas

Sociologue de formation, chef d'entreprise

Abonné·e de Mediapart

jeux de pouvoir et éthique du journalisme

dthomas

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je fais partie du Comité de soutien à Florence Hartmann et ne suis donc pas neutre ni objective.
Néanmoins je voudrais amorcer ici une réflexion sur l'éthique du journaliste confronté aux jeux de pouvoir des politiques.

Journaliste au Monde, spéialiste des Balkans et parlant le serbo-croate, Florence Hartmann suit pour le quotidien les conflits de l'ex-Yougoslaviie et en particulier les massacres de Srebrenica que la Cour Internationale de Justicequalifiera plus tard de génocide.

Elle participe à la découverte des charniers et décide de s'engager plus avant. N'étanr pas juriste, elle rejoint le Tribunal pénal internaiional de La Haye comme conseillère pour les Balkans et porte parole de la procureure Carla del Ponte.

Elle sera limogée quelques mois plus tard, reprend son statut de journaliste et écrit un libvre "Paix et châtiment" publié en 200! chez Flamarion.

Dans ce livre elle rctonte les difficultés auxquelles se heurte la justie internationale confrontée aux pessions des différents ÉTats qui tentent d'interférer au nom d'une logique qui n'est pas et ne devrait pas être celle de la justice internationale.

Elle cite en deux pages sur plus de 300 un épisode qui a particuli§rement suscité l'indignation de ceux - nombreux- qui en ont eu connaissance : sous la pression de la Serbie, des magistrats de ce Tribunal acceptent de classer confidentiels des documents remis par la Serbie dans le cadre du procès de Milosevic. Ces documents sont des minutes de réunions du Conseil de défense de la Serbie, qui permettraient d'établir le lien direct entre Milosevic, la Serbie et les Serbes de Bosnie dans le conflit qui déchire la Bosnie, et dans les massacres de Srebrenica en particulier.

Ce classement aura pour conséquence la non divulgation de ces documents à l Cour Internationale de Justice chargée d'instruire une plainte de la Bosnie contre la Serbie. De fait la CIJ ne pourra établir ce lien e la Serbie ne sera donc pas condamnée.

Pour ces deux pages (et un artcile paru en anglais sur le site du Bosnian institute) Florence hartmann est inculpée d'entrave. Elle risque 7 ans de prison et/ou 100 000 € d'amende. Le procès commence le 5 février et les audiences préliminaires se passent très mal.

À titre personnel, je me suis fortement engagée dans un mouvement qui vise à la défendre car il nous semble que :

- en tant que journaliste et auteure il était de son devoir et en tout cas de son droit d'évoquer pour les analyser ces évènements ;

- ces documents, leur contenu et leur traitement étaient discutés sur tous les forums et dans les journaux qui s'intéressent à ce conflit et à l'ex-Yougoslavie , son seul crime étant de les mettre par écrit dans un livre .

Je voudrais avoir l'avis de journalistes sur cett affaire. Il me semble que c'est la liberté de la presse qui est ici en cause, et que les magistrats cherchent à décourager toute tentative de rendre réellement cause de leurs décisions.

Pour ceux que cela intéresse, je vous renvoie au site créé par le Comité de soutien (site bilingue) et sur lequel nous avons mis en ligne une pétition de soutien :

http://www.preserverlajusticeinternationale.org

Mais je suis également très intéressée par vos avis sur ce qu'un journaliste doit ou ne doit pas faire, peut ou ne peut pas faire.

Merci de vos commentaires

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