Billet de blog 10 novembre 2008

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En finir avec au moins trois exceptions qui confinent parfois à l'hypocrisie

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Les entreprises de presse n'ont jamais brillé par leur capacité à proposer des niveaux de salaire moyens très incitatifs par rapport au marché. La motivation extra financière est bien une réalité mais elle à ses limites.


Ces états généraux de la presse pourraient être l'occasion de mettre à plat les minimas salariaux. Et ça devrait commencer par la fin de la déduction des 7.650 € au titre de pseudos frais professionnels (allocation pour frais d’emploi forfaitaire). Une justification vraiment bien hypocrite qui permet de légitimer une politique salariale qui tire plutôt vers le bas. En contrepartie, la branche professionnelle intègrerait dans les minimas salariaux l'avantage financier que représentait le défunt abattement. Assurément de la science fiction...

Une autre exception concerne les clauses de cession. La déontologie est cette fois avancée pour justifier que des journalistes puissent quitter leur entreprise dans des conditions intéressantes , minimum un mois de salaire par année d'ancienneté, si celle-ci est rachetée par un repreneur dont ils ne partagent pas le projet. Le tout avec un soupçon d'hypocrosie déontologique parce que c'est bien souvent l'intérêt financier qui motive la sortie. Surtout celle des seniors. Un excellent moyen de fluidifier le marché de l'emploi dans un cadre collectif. Le tout en favorisant le développement de projets "sponsorisés" en partie par les Assedics.

En 2007, le groupe ETAI (Editions Techniques pour l'Automobile et l'Industrie) a racheté le groupe de presse professionnelle GISI (320 salariés). Une clause de cession a été ouverte et certaines rédactions ont été particulièrement impactées comme l'Usine Nouvelle où 50% des 50 salariés ont quitté volontairement l'entreprise. A la Tribune, après le rachat par NextRadioTV, le groupe d'Alain Weill, une clause a été ouverte en février 2008. En 4 mois, 35 des 130 journalistes de la rédaction ont préféré partir.

Il ne faudrait pas supprimer cette exception mais au contraire l'étendre à toutes les branches d'activité. Un excellent moyen de mesurer l'adhésion du personnel à l'évolution de l'entreprise puisque l'employeur ne peut refuser le départ de quelqu'un dans le cadre d'une clause. Bien plus intéressant que la rupture conventionnelle qui est loin de garantir un mois de salaire par année d'ancienneté et qui peut en plus être refusée par l'employeur. Voilà une exception qui rime avec le droit pour le salarié de ne plus adhérer.

La troisième exception qu'il faudrait éradiquer est celle de la pige. Quel employeur serait en effet défavorable à la généralisation d'un CDI aussi flexible ?

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