Point de vue d'une lectrice sur les "Etats Généraux de la presse"

J'expose ici mon point de vue de simple citoyenne, loin du macrocosme médiatique, comme on dit, cherchant au quotidien à être informée des évènements du monde..Je souhaite être informée des activités des élus, représentants du peuple et délégués par lui,.Je souhaite être informée de l'utilisation des deniers publics,.Je souhaite savoir, plus prosaïquement, qu'elle est la qualité de ce que je mange et de l'air que je respire….Il est de notoriété publique que pour que je puisse disposer de toutes ces informations, les journalistes doivent être indépendants de tout pouvoir : politique et mercantile..D'entrée, la "convocation" des patrons de presse à l'Elysée nous met dans l'ambiance. Le Président "veut" ! Tout le monde obtempère, doigt sur la couture du pantalon.Modifier les seuils de concentration... Nous y voilà... Déjà que les principaux groupes existants appartiennent à des fabricants/marchands d'armes et que l'on a pu lire, par exemple, quelques informations sur la manie qu'a Serge Dassault d'entretenir une relation téléphonique quotidienne avec Le Figaro... .On comprend vite que l'indépendance rédactionnelle n'est pas la préoccupation essentielle de ces "Etats Généraux" déjà pas mal malmenée cette indépendance, surtout dans la presse écrite ! Il est maintenant des journalistes obligés de créer leur propre organe de presse pour pouvoir y publier leurs articles car il dérangent ailleurs, un comble ! (mais une chance pour les lecteurs comme moi !).Le Président nous explique également que sur Internet, l’information ne peut être que gratuite ! Là, je ne peux que traduire : ce sont les annonceurs qui, de fait, vont payer le travail des journalistes… Donc, fini l’indépendance vis-à-vis des pouvoirs mercantiles ; quand de plus ceux-ci sont de connivence avec le pouvoir politique, l’affaire est « emballée »..Dernière remarque : Bruno Frappat, président du directoire du groupe catholique Bayard Presse et également directeur de publication de La Croix, dirige un groupe de travail sur le métier de journaliste. Je ne remets pas en cause ses grandes qualités professionnelles, mais cela m’apparaît très « connoté », comme on dit… .Voilà, j'ai essayé d'expliquer, avec mes mots, pourquoi je suis très inquiète pour Ma liberté d’Etre informée demain…J’espère que la mobilisation de cette noble profession : journaliste, sera à la mesure des enjeux qui s’annoncent ; J’espère que la mobilisation des lecteurs pourra apporter son aide en revendiquant haut et fort une information honnête, indépendante et crédible.