Billet de blog 20 octobre 2008

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RodolpheHelderlé

Responsable éditorial du MiroirSocial.com

Abonné·e de Mediapart

Google n'est pas le Graal de l'information

Le Off qui m'intéresserait vraiment serait 100% axé sur les enjeux, les interrogations, les usages du numérique dans la chaine de valeur de l'information et la place des "médias", intermédiaires, passeurs, filtreurs, catalyseurs, veilleurs, animateurs,...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le Off qui m'intéresserait vraiment serait 100% axé sur les enjeux, les interrogations, les usages du numérique dans la chaine de valeur de l'information et la place des "médias", intermédiaires, passeurs, filtreurs, catalyseurs, veilleurs, animateurs,...

Les Etats Généraux élyséens vont se focaliser sur les aides financières et la refondation de la distribution / fabrication. A ce sujet d'ailleurs, pas besoin de revendiquer une TVA à 5,5%. Si les médias en ligne ont besoin de ça pour faire la différence, l'affaire est mal barrée.

N'est ce pas plutôt du côté de la valeur ajoutée de l'information et des services associés qu'il faut concentrer l'énergie ?

Un Off qui n'aurait vraiment de sens que sur un blog participatif dédié (pas besoin d'en faire 3 tonnes / "suffit" de préstructurer les rubriques), non cannibalisé, où un maximum de "médias" (au sens large...des plus micro au plus macro...et peu importe qu'il y est ou non des cartes de presse derrière) feraient remonter des retours sur leur expérience en ligne. Une bonne occasion de formaliser et de partager des usages très itératifs entre des supports très différents (généraliste / spécialisé / participatif / communautaire / abonnement / publicité /...). L'opportunité de mieux identifier des complémentarités. Le tout en y associant les "communautés" respectives dans les échanges. Voilà pour la théorie pour mutualiser des expériences mais aussi, peut-être, des développements fonctionnels ;o)

Nous avons cherché sur le Miroir Social à intégrer au maximum le participatif et le communautaire dans la stratégie éditoriale. Un exemple, lorsqu'un membre du Miroir Social est cité dans un article, son témoignage s'agrège automatiquement dans son espace perso dont le lien est à l'affiche du contenu L'annuaire permet d'explorer tous les profils avec de multiples clés de recherche. Cela nous alimente mais cela répond tout autant aux stratégies d'information des membres. Partant pour contribuer d'une façon ou d'une autre.

Et ça donne quoi du côté des usages chez MédiaPart ?

J'ai vraiment du mal avec l'argument selon lequel les pages d'accueil des médias n'ont plus aucun intérêt à cause des vénérés moteurs de recherche et de Google en général. Oui, le lecteur est moins fidèle et compose et recompose ses bouquets d'informations avec des sources différentes. C'est lui qui donne du sens au mogmat ambiant.

Mais tout le monde cherche à fidéliser et à guider le lecteur tout en lui laissant la main ou en lui en donnant l'illusion. Or la dimension communautaire contribue à donner du sens à l'information et à son mode de recherche. Et ce ne sont pas sa taille, son volume, son poids qui vont permettre de mesurer la valeur d'une communauté. Une communauté de 1 million de membres aura, au doigt mouillé, définitivement moins de poids que 1000 communautés indépendantes de 1000 membres qui vont mutualiser ce qui peut l'être.

En attendant, on se balance des millions de visiteurs uniques à la vue mais, hormis des chiffres sur le trafic, pas grand chose à se mettre sous la dent. Analyse des temps passé, fidélité, lien sortant, lien entrant,..

On parle, on "markete" du communautaire, du participatif, on ouvre aux commentaires et aux discussions mais sans véritable intégration dans une stratégie éditoriale globale. Il y a manque de retour sur ces sujets pourtant essentiels pour donner du sens à l'information.

Le numérique rime d'ores et déjà avec une information incarnée qui mélange allègrement sources et passeurs, fond et forme. A fond la forme pour fidéliser des communautés d'acteurs de l'information qui vont faire vivre le bouche à oreille, le networking 2.0 par excellence.

Merci les moteurs de recherche, merci les agrégateurs automatiques (encore bien brut de fonderie) mais ce ne sont pas les seuls moyens d'accès à l'information. Ce ne sont surtout pas des outils de fidélisation. Ils ne permettent pas de faire la distinction entre l'information que l'on va retrouver partout et celle qui sera vraiment originale avec une valeur ajoutée spécifique.

En ligne, il y a une tendance à vouloir d'abord ratisser large, sans déterminisme particulier, avec un cadre très flexible afin de laisser les usages s'inventer et pour ensuite faire émerger des communautés mais sur la base d'une même plate-forme à l'instar des YouTube, DailyMotion, FaceBook, LinkedIn, Viadeo. A la base, ces acteurs n'étaient pas considérés comme des médias.

L'approche média classique en ligne est beaucoup plus pré structurée. On cherche à donner un sens dés l'ouverture. De l'artisanat en somme. A quand des distributeurs de packs de contenus et de services associés payants émanant de sources différentes dans des bouquets qui agrègeraient et mettraient en scène ? Un nouveau métier.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.