Billet de blog 9 juin 2008

Michaël Hajdenberg (avatar)

Michaël Hajdenberg

Journaliste à Mediapart

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Bleus pâles

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Toute la France du foot était partie tôt du boulot. Et voilà le résultat: on a travaillé moins, pour gagner moins. Ou pareil selon les plus optimistes qui font remarquer qu'en 2006 aussi on avait aussi débuté par un piètre match nul. Seulement, au comptoir, pas un supporter n'a omis de remarquer que cette fois, c'étaient les Pays-Bas et l'Italie qui se profilaient. Pas la Corée du Sud et le Togo.

Plus encore que le résultat, c'est la manière qui frustre. Comme si les joueurs se contentaient de ce résultat. Comme si l'entraîneur, en remplaçant Benzema (un attaquant) par Nasri (un milieu), s'y résignait. Que dit la vox populi, dont nous nous faisons ici l'écho? Elle réclame Evra (à la place d'Abidal). Nasri (à la place de Benzema), mais se rend compte que quand celui-ci rentre en jeu, cela ne va pas mieux pour autant. Enfin, elle s'interroge sur ce système sans meneur, ni d'homme ni de jeu, qui donne un résultat triste et sans saveur.

L'inénarrable Franck Leboeuf a fait remarquer que la Roumanie fermait le jeu. C'est vrai. Mais c'était à la France de l'ouvrir. De mettre le feu. De jouer vite touches et coups-francs. S'il y a, selon la célèbre formule, de bons et de mauvais 0-0,on ne demandera malheureusement pas 107 ans dans quelle catégorie il faut ranger celui-ci. Ou s'il faudra en créer une nouvelle: les excécrables. On ne s'est réellement enflammé qu'une seule fois: quand Gomis a failli récupérer seul la balle aux six mètres. Il s'agissait d'un effet d'optique.

C'est quand même fou les poules. Et comme toujours, on ne sait plus bien qui est l'oeuf: à l'origine, ces mini championnat à quatre équipes avaient peut-être pour but de favoriser l'attaque, une défaite n'étant pas réhdibitoire. Mais aujourd'hui, le système accouche de rencontre fermées, où il faut avant tout ne pas perdre. Que ce soit en ligue des champions ou en championnat d'Europe, combien de matchs fades, de matchs où personne ne fait le forcing pour gagner, en se disant qu'il sera toujours temps plus tard de jouer son va-tout? Non, vraiment, vivement la formule à élimination directe. A condition que la France y parvienne.