C’est agaçant à la fin. On suit le foot pourtant. Des milliers de matchs décortiqués depuis l’enfance. Un cerveau qui s’encombre de noms (allez : Philippe Fargeon, Carmelo Michiche…), que même leurs amis d’enfance ont oublié. Des statistiques (Tenez : Halilhodzic, 13 buts en 86-87) que les principaux intéressés eux-mêmes ont évacué.
Mais aussi des titres de presse, des rumeurs de transferts, des rumeurs de cœur (Sassus/Olmeta) ; des déclarations insignifiantes, des insultes à entraîneurs, des sponsors de maillots à l’extérieur. Dans les placards, des vignettes panini, des écharpes, des maillots taille 8 ans, des autographes, des posters qu’on se trimballe encore des années après. Et pour toute culture générale, des villes auxquelles on ne peut s’empêcher d’accoler un club (essayer de dire Neuchatel sans Xamax pour voir), des noms de clubs dont on ne peut citer la ville d’origine (avouons : Everton), des pays dont on serait incapable de citer un ressortissant en dehors de la sphère footballistique ou même sa capitale si elle n’avait remporté un titre de champion (on exagère à peine).
Bref, on vit football, on joue football, on dort football. Et puis viennent les grandes compétitions. Enfin une occasion de briller en société! Alors, comme tous les deux ans, vous organisez les paris. Les amis, les collègues, la famille: les joueurs varient, mais pas votre résultat. Nul. Absolument nul.
Tenez-vous bien : depuis le début de la compétition et hormis la victoire de l’Allemagne (le sort est vraiment cruel), que même Paco Rabanne avait pronostiquée, je n’ai pas trouvé un seul bon pronostic. Pas un seul ! Et sur ma boîte mail, quasi quotidiennement, je reçois les messages d’une ancienne collègue, qui se vante de trouver non seulement les résultats, mais les scores exacts des rencontres. Insupportable. Et pas pour les 10 pauvres euros que je vais devoir lui verser. Non. Pour l’ego.
Si mes souvenirs sont bons, la plus grande vainqueur de l’histoire du loto sportif (jeu auquel j’ai dû gagner trois pauvres fois en 829 tentatives), est une retraitée qui avait coché les résultats de sa grille au hasard. A la rentrée, c'est décidé: je passe au PMU.