Il nous avait tout fait. Choix hasardeux, changements incompréhensibles, répliques pitoyables. Il nous avait aussi habitué à répondre à côté des questions. Jamais content des mots employés par les journalistes. Toujours à commencer ses réponses par « ce n'est pas le problème » ou « la question n'est pas de savoir ». C'en était devenu épuisant.
Alors quand hier soir, un journaliste de M6, avec moults précautions, lui demanda ce qu'il répondait à ceux qui - les ingrats - demandaient sa démission, on ne s'attendait pas à grand chose. Derrière l'échec il ya le chèque : cela fait bien longtemps que les entraîneurs ne démissionnent plus.
Mais Domenech, le roi du contre-pied, alla beaucoup plus loin dans l'analyse du match : il demanda Estelle en mariage. Encore plus fort que Sarkozy dans la peoplisation et le mélange des genres!
Contre les Pays-Bas, Domenech avait fini le match en réclamant une main (sur un tir de Henry). Contre l'Italie, faute d'erreur d'arbitrage, il a préféré demandé une autre main : celle de sa compagne. Pensant peut-être qu'en prenant des millions de téléspectateurs à témoin, il ne pourrait se la voir refuser.
Le jour de sa nomination comme sélectionneur, Raymond et surtout Estelle avaient accouché d'une fille, prénommée pour l'occasion Victoire : c'était douteux. Hier, il a bouclé la boucle et flingué lui-même sa carrière de sélectionneur : un minimum de dignité aurait dû le conduire à se présenter marri. Pas mari.