
Engagement, retraite à Grenade, évocation du poète Federico Garcia Lorca : The Future is Unwritten, le beau documentaire réalisé par Julian Temple dévoile Joe Strummer, avec les Clash ou en solo, empreint de culture latine. Issue de la scène alternative ibérique et proche de Manu Chao, Amparo Sanchez est visiblement sensible au leg social et artistique transmis par le rocker.
Entourée justement par Gérald Casajus, percussionniste de Radio Bamba, et par Kaki Arkarazo, de la formation basque Kortatu, la chanteuse espagnole sort un deuxième album solo qui assume l’héritage… C’est évident sur le morceau titre, un reggae acoustique écrit par la chamane mexicaine Margarita Abuela. La voix de Amparo Sanchez est ample et profonde. Un timbre trainant, presque blues qui se marie impeccablement aux rythmes de Pulpa de Tamarindo et de Vieja Pasion, le morceau lumineux que cette dernière chante en duo avec le cubain Mane Ferret. L’album prolonge l’expérience menée il y a deux ans avec Tucson-Habana, son premier opus. La guitare slide électrifiée de Par Ti, répond au duo opéré avec Calexico, les tenants de la scène dite Américana. Et La Flor de la Palabra insère une séquence rap surprenante offerte par « Ari » Puello. Avec Alma de Cantaora, Ampara Sanchez dévoile une âme habitée. Le pendant espagnol du continent latin. Son album est à ce titre un carnet de voyage des plus précieux. Avis aux oreilles aventurières…
Alma de Cantaora Kasba Music / PIAS
Amparo Sanchez, en concert parisien vendredi 8 février 2013 à l’Alhambra, dans le cadre du festival Au fil des voix.
Vincent Caffiaux