Billet de blog 28 nov. 2013

geneviève Baas
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Un café-débat pour prendre acte de la place grandissante du numérique

Etonnante soirée organisée ce soir par le « Monde » : une soirée, version café-gâteaux, ou presque, donc « ancien style », pour débattre des liens entre l’e-citoyen et la société en général, la démocratie en particulier, donc  du « nouveau style »de communication . Environ 70 personnes y participent, de tout âge, jeunes et moins jeunes.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

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Etonnante soirée organisée ce soir par le « Monde » : une soirée, version café-gâteaux, ou presque, donc « ancien style », pour débattre des liens entre l’e-citoyen et la société en général, la démocratie en particulier, donc  du « nouveau style »de communication . Environ 70 personnes y participent, de tout âge, jeunes et moins jeunes.

La soirée se déroule en 3 temps :

D’abord une présentation des problématiques par 3 intervenants : c’est Armel Le Coz, co-fondateur de « smartGov » et créateur de « Parlement  et citoyens » qui commence : très impliqué dans le numérique, il expose tous les champs possible pour l’e-citoyen, comme se former, s’organiser, communiquer, partager ; pour lui, c’est une évidence, hors internet pas de salut ! il a d’ aileurs entrepris un tour de France pré-munincipales pour voir comment les candidats s’approprient cet outil et pour leur donner, à la demande, des conseils.. Yves Eudes, journaliste au « Monde » poursuit : il se positionne en faveur d’une « démocratie participative » via internet, va jusqu ‘à envisager des referendums quotidiens pour solliciter les citoyens à être les acteurs -les seuls ?- de la vie politique ; tout texte politique, ou débat devrait être rendu public sur internet. Mais il n’élude pas les limites, voire dangers du système : le profilage, sur les réseaux sociaux notamment, pourrait se confondre avec une surveillance de masse, inconnue jusqu’ici.

Enfin, Laure Belot, elle aussi journaliste au « Monde », pose la question  de la déconnection du monde politique et des élites, qui semblent absents de cette révolution numérique ou du moins qui l’ont mal adoptée. Elle souligne aussi certaine failles, rappelant que dans certains cas, comme à Nice par exemple, des milliers de signatures soutiennent une personne , mais seuls quelques uns participent à la manifestation qui suit : décalage entre la réaction immédiate -un coup de clic- et la démarche qui suit. Existe aussi un problème générationnel : les jeunes vivent avec le numérique, ne conçoivent pas leur vie sans être en permanence connectés ; les élites , d’une autre génération, n’ont pas cette approche. Enfin, elle mentionne que la déconnection n’est pas due qu’au numérique, mais sans doute aussi au fait que notre monde, plus grand, plus large, ne peut plus fonctionner comme lorsque le territoire était plus étroit. Comment y remédier ?

Commence alors le 2° temps : le  débat : nous sommes répartis en 10 groupes de 5 à 6 personnes, de façon aléatoire, pour mieux favoriser les échanges, et devons, en 20mn, discuter d’abord sur « démocratie participative directe, transparence intégrale : plus de démocratie ou nouvelle tyrannie ? » puis pendant 20 autres mn sur : « que faire pour reconnecter le monde politique ? ». d’une table à l’autre, les débats, à l’ancienne mode, c’est-à-dire en parlant et non en « twittant », sont vifs, les groupes se mélangent pour le 2° débat, puis chaque groupe rend sa copie. Pendant que les intervenants « corrigent » les copies, on passe aux gâteaux et boissons en continuant les débats.

3° temps : la synthèse : les journalistes présentent les principales pistes de réflexion : elles reprennent beaucoup de points déjà évoqués ou qui le seront ailleurs, dans le Forum « in ». Entre autres, la crainte de la manipulation par internet, le manque de maturité de la population pour bien utiliser l’outil, le problème de ceux qui n’ont pas accès à inernet et de ceux qui refusent toute participation citoyenne. Evoqués aussi , la « tour d’ivoire » des politiques qui ne savent plus communiquer ou communiquent par langue de bois., peut-être faudrait-il les remplacer par des plus jeunes ? Ils apprécieront !

Ce Mond’café, qui pourrait sembler désuet dans sa formule, a ici atteint son but : réunir des citoyens, les informer, les pousser à la discussion et…les sustenter ! Un comble pour évoquer l’omni-présence du numérique, et donc l’absence de dialogue direct, dans notre société.

Geneviève Baas

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