Le 3 octobre 2024, Claudia Sheinbaum a présenté à la presse les sept articles de la Constitution modifiés par décret pour garantir l'égalité réelle entre les femmes et les hommes. Cette réforme aborde trois piliers fondamentaux : l’Éducation, la Santé ainsi que la Tranquillité publique. Elle fixe un horizon égalitaire aux six années du mandat présidentiel, mais aussi à l’avenir de la société mexicaine d’une manière beaucoup plus large puisque l’article 4 prévoit désormais que l’État garantisse « le plein exercice du droit à l’égalité substantive (réelle) des femmes ».
Première présidente sur les 200 ans d’histoire que compte la république du Mexique, Claudia Sheinbaum Pardo entend ainsi élargir la brèche qui s’y est entrouverte depuis plusieurs années pour les femmes (depuis 1953, les citoyennes y ont le droit de voter et d'être éligibles).

Agrandissement : Illustration 1

Vers une culture plus égalitaire
Pour mieux combattre les violences envers les femmes et garantir l'égalité réelle entre toutes et tous, le gouvernement table sur plusieurs réformes.
Notamment en matière d’Éducation, − que soit remis un cartable spécialement consacré à l'histoire et aux droits des femmes à chaque enfant, par exemple −, ou sur le plan de l’empreinte numérique, − avec un texte prévoyant des sanctions spécifiques pour lutter davantage contre le cyberharcèlement des femmes, par exemple.
Ces lois consacrent l’engagement du nouveau gouvernement mexicain envers les femmes et accompagne la réforme constitutionnelle présentée dès le début du mandat de la présidente Sheinbaum.
Ainsi, chaque jeudi, le gouvernement présente également le programme « Mujeres en la Historia », une leçon qui revient sur les mexicaines dont le parcours précurseur a permis d’ouvrir des brèches à leurs paires dans les domaines de la connaissance, des arts, des sciences, etc. (exemple : Las amotinadas de Miahuatlán).
Réduire les écarts de salaire jusqu'à l’éradication de la brèche salariale
L’article 123 érige désormais en norme constitutionnelle l’égale rémunération des salarié‧es travaillant à compétences égales, « sans tenir compte du sexe, du genre ou de la nationalité ».
Parallèlement, l’article 41 oblige les administrations, de l’échelon municipal aux échelles fédérales comme nationales, à ajuster les recrutements dans le but d’atteindre la parité.
La reconnaissance des violences structurelles envers les femmes et la nécessité de les protéger
L’article 21 prévoit que les institutions garantes de la sécurité et de la tranquillité publiques soient régies par « des principes d’égalité, d’objectivité, d’efficacité, de professionnalisme et d’honnêteté, ainsi que par la perspective de genre et le respect des Droits humains reconnus par la Constitution ».
Comme « toutes les lois du pays doivent prendre en compte les particularités des femmes », l’État s’engage aussi à constituer des tribunaux spécifiques, notamment pour les violences de genre. L’article 116 prévoit notamment que ces juridictions puissent mener des enquêtes.
Ceci implique donc de flécher des moyens budgétaires destinés à délivrer des formations adéquates aux fonctionnaires.