Ils sont cultivateurs, éleveurs, arboriculteurs, bergers ou écopastoralistes et œuvrent chaque jour pour une agriculture respectueuse des sols et des élevages en symbiose avec les éléments naturels. Ce sont les « nouveaux paysans » qu’Oliver Dickinson, le réalisateur franco-britannique de Bienveillance paysanne, a choisi de présenter à travers des portraits croisés. Ils y racontent leurs façons de travailler avec un naturel si simple et évident que l’on ne peut douter des bienfaits des actions qu’ils entreprennent. Un documentaire qui se regarde comme un film d’aventures.

Christophe Bitauld, arboriculteur et éleveur à Saulnières en Ille-et-Vilaine, a organisé la gestion de ses vergers en complète collaboration avec ses animaux : « Je me suis rendu compte que les pommiers qui étaient implantés où les poulets se déplaçaient n’avaient plus d’anthonomes, un petit vers qui détruit les floraisons, et il n’y a plus de pommes véreuses ». Aussi, il s’est lancé dans la production de poules noires de Janzé qu’il revend à l’international, mais les considère comme des collaboratrices indispensables : « les moutons gèrent la tonte de l’herbe, et grâce aux poules, ils n’ont plus de tiques, alors que nous n’utilisons plus aucun insecticide ni vermifuge sur nos animaux ».

Avec ses moutons de Belle-île et ses vaches Froment du Léon, Caroline Chatriot, éleveuse en Loire-Atlantique confie à son âne l’éloignement des renards, des chiens et de leurs insectes, et compte l’utiliser pour le binage de la terre où elle fait pousser les légumes qui nourriront ses brebis. « La première année, les agneaux n’ont pas de défense contre les parasites. J’ai eu l’idée de faire venir des poules sur la ferme avec un poulailler mobile. Les agneaux vont de parcelle en parcelle et le poulailler va suivre les agneaux au même rythme. Les poules vont gratter les crottes, le sol, et vont manger les œufs des parasites. Le rôle des poules, c’est aussi de déparasiter les parcelles pour que les agneaux soient en meilleure santé. »
Pour lutter contre les incendies qui ravagent chaque année moult hectares de forêts de pins en Gironde, les brebis landaises et les chèvres pyrénéennes de Jean-Michel Lecorre, berger écopastoraliste, nettoient les sols forestiers. Thomas Lesay et Chantal Alvergnas, éleveurs en Aveyron avec 300 brebis et 15 vaches ne craignent pas les vautours. Ils leur livrent même les brebis mortes et vantent cet équarrisseur gratuit. Ludovic Callu, à Baillou dans le Loir et Cher, raconte, les yeux brillants « mon père était cultivateur, il est devenu agriculteur. Aujourd’hui, je suis exploitant agricole et j’espère que demain, je serai paysan. » Il a entrepris la plantation de 1 000 arbres sur 50 hectares, soit l’équivalent de 70 kilomètres de haies. Quant à Benoit Biteau, éleveur de races locales et député européen, il en est convaincu « l’arbre, c’est le couteau suisse de la nature ».
Pour préserver son indépendance, Oliver Dickinson a choisi de financer personnellement la réalisation de son film et d’assumer aussi sa diffusion en organisant le maximum de ciné-débats. Si vous souhaitez voir le film et le partager, n’hésitez pas à le recommander autour de vous : salles de cinéma, établissements scolaires, mairies... Vous ne le regretterez pas !
1h35 - Sortie nationale le mercredi 15 mars 2023… sauf en Bretagne !
http://www.bienveillancepaysanne-lefilm.com

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