2008 est partie pour être la pire des années depuis 1995 d’après les statistiques de NYSE Euronext pour les Introductions en Bourse (IPO = Initial Public Offering).
C’est une longue traversée du désert amorcé fin 2007 que subissent actuellement les financiers de la place de Paris. Bien loin est le temps des privatisations d’entreprises publiques ou les mises en bourse de sociétés télécoms / Internet.
En montants placés sur le marché (augmentation de capital et cession lors de l’introduction en bourse), l’année 2008 peut être qualifiée de ridicule. Voici le détail depuis le 1er janvier :
- Immobilière Frey (15 M€)
- 2 petites sociétés chinoises (2 x 5 M€)
- 1 société du secteur Internet : referencement.com (2,5 M€)
- Proventec (transfert technique du marché libre vers Alternext)
Montant total placé à début juin : moins de 30 M€ . Ceci est à comparer à une moyenne annuelle d’au moins 1 800 M€ sur les 15 dernières années (hors gros deals, cf fichier détaillé).
C’est donc la pire des années pour la place de Paris. Cette catastrophe pour les opérateurs de marché s’explique principalement par la volatilité et la crise de confiance créées par la crise financière provenant des Etats-Unis qui impacte les niveaux de valorisation à la baisse.
Concrètement les entreprises et leurs actionnaires ne souhaitent pas initier d’opérations (introductions en bourse, augmentations de capital, projets d'acquisitions etc) tant que la visibilité n’est pas meilleure.
Autre explication : la manque de culture financière des dirigeants de PME qui n’arrivent pas passer la vitesse supérieure et à s’organiser, le manque de dynamisme et d’accompagnement sérieux par les banques qui ne rêvent que de faire des coups à court terme pour boucler des budgets déterminés « au doigt mouillé » comme on dit.
Le doigt en l’air, les banquiers verront dans quel sens le vent tourne avant l’été.