Nous avons appris avec émotion la mort de l'écrivain et journaliste martiniquais Tony Delsham hier 16 juillet à Schœlcher (Martinique) à l'âge de soixante dix-huit ans. Écrivain prolifique, il laisse une œuvre abondante dans les champs du roman et du théâtre, peinture des maux sociaux et existentiels de la Martinique contemporaine. De son vrai nom André Pétricien, ses romans truculents et imagés ont fait de lui au fil des années l'un des écrivains les plus lus et appréciés en Martinique, depuis Le Salopard (premier roman en 1971), en passant par Lapo Farine (1984), L'Impuissant (1986), L'Ababa (1987) et de grandes sagas, Le Siècle (en cinq tomes dans les années quatre vingt-dix) et Filiation (en trois tomes, dans les années deux-mille).
Par sa carrière de journaliste, Tony Delsham a été le témoin et commentateur privilégié des évolutions de la société antillaise, qu'il a pu observer au premier plan, aux commandes de deux hebdomadaires qui ont marqué la presse martiniquaise, Le Naïf puis Antilla, fondé en 1981 par Henri Pied. Il avait réalisé pour Antilla en 2004 un entretien avec Édouard Glissant, qu'on pourra retrouver ici. Il avait également fondé les éditions MGG (Martinique Guadeloupe Guyane) en 1972, devenues Martinique Éditions en 1999. Nous vous recommandons, sur le site « Île en île » de Thomas C. Spear, ce dossier consacrés à l'écrivain, ainsi que cet entretien qu'il avait accordé à Thomas Spear en 2011 :
L'Institut du Tout-Monde présente ses sincères condoléances à la famille de Tony Delsham.