
Tout récemment, France Culture a rediffusé l'entretien qu'Édouard Glissant avait accordé à Alain Veinstein en 2010 dans son émission "Du jour au lendemain". Parmi les nombreux entretiens de l'écrivain diffusés sur France Culture, celui-ci, moins connu, est très dense et porte sur la publication de10 mai, mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions et de l'anthologie de la poésie du Tout-Monde, La terre le feu l'eau et les vents.
À écouter, ou à réécouter :
Présentation France Culture : Edouard Glissant explique le concept du Tout-monde, le travail sur l'identité d'une relation différente avec des intellectuels et artistes venus de tous horizons. Il évoque les différents auteurs regroupés dans l'anthologie La terre l'eau le feu et les vents. Il voit la poésie comme moyen de perception du monde et les relations entre les humanités différentes : "Nous apprenons de plus en plus à lire les poètes, les philosophes, les romanciers chinois, indiens, japonais, mayas ou aztèques, etc. Mais il nous manque la relation entre tout cela. Et cette relation nous ne pouvons l'aborder que sous l'aspect du chaos [...] Il faut l'aborder avec la démesure du monde. Le monde est démesuré, les sociétés humaines sont démesurées, nous ne pouvons imposer de l'ordre rhétorique à tout cela." Il détaille certains textes contenus dans l'ouvrage 10 Mai, mémoire de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions et insiste sur l'importance de les regrouper pour donner de la force et de la lucidité aux lecteurs. Il explique que ce livre a été possible grâce aux écrits de poètes, de politiques, d'hommes de loi, de philosophes, mais aussi de simples citoyens.