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Billet de blog 17 août 2015

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Enquête du souvenir

Les souvenirs s’estompent, les visages s’évanouissent  Pourquoi nous souvenons nous de certains détails et pas d’autres. Notre mémoire est-elle fidèle à la réalité ? Ne réinventons nous pas nos souvenirs ?

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Illustration 1

Les souvenirs s’estompent, les visages s’évanouissent  Pourquoi nous souvenons nous de certains détails et pas d’autres. Notre mémoire est-elle fidèle à la réalité ? Ne réinventons nous pas nos souvenirs ?

Je n’ai que de lointains souvenirs du Tonton

Une silhouette en bleu de travail dont j’ai oublié le visage, alors que je me souviens très bien de celui de la Tata, dont je revois la moustache, et ce curieux mouvement  permanent des  lèvres qu’elle contractait  comme si elle s’apprêtait toujours à dire quelque chose et qu’elle se retenait.

Le Tonton (en fait je devrais dire « le grand tonton » parce que mari de la sœur de ma grand-mère) venait nous chercher à la gare avec sa Traction noire. En ces temps-là, pour aller passer les vacances chez la Mémé, toute la famille voyageait en train (valises enregistrées, changement de train, casse-croute, pochon en plastique et bonbon à la menthe si jamais…).

J’ai un souvenir bien net, je me revois assise à l’arrière de la Traction noire, et pour rester droite dans les virages, ma main agrippait  un cordon à pompon. C’était un cordon doré semblable à ceux qui  accrochaient les rideaux (vous savez un peu comme ceux, que quelques touristes indélicats, parait-il,  ramènent du Château de Versailles comme souvenir chez eux,  chaque année).

Quand j’examine ce souvenir, j’ai comme un doute, parce qu’il n’y avait guère de virages entre la gare et la ferme de ma grand-mère … et puis un pompon de voiture…

Dans cette histoire, il y d’autres choses à savoir. C’était la tradition, le Tonton après nous avoir attendus à la gare,  mais avant de nous ramener,  allait boire un coup, au café de la gare avec mon père, nous laissant tous, ainsi que  ma mère, attendre dans la Traction. Quand j’avais 6 ans, pour moi le Tonton était très rigolo. Quand la Mémé l’invitait à manger, il parlait très fort à table et racontait des histoires de chasse. Et puis quelquefois il arrivait très en retard, d’autres fois il allait dormir dans la Traction à la fin du repas, (sûrement pour digérer, parce que la grand-mère elle faisait bien à manger !)  et puis quand il était parti,  il y avait ces drôles de regards des femmes de la maison, des regards désapprobateurs. Pas moyen de savoir ce qui n’allait pas. Forcément c’étaient des grandes, elles n’aimaient pas rigoler !

Et puis quand on allait le voir à vélo, pendant les vacances, le Tonton il nous offrait le quatre-heures : un vrai casse-croute royal : saucisson ramolli, bleu d’auvergne (avec souvent quelques asticots) grenadine pour les enfants, et petit verre de rouge pour les hommes. Il avait un immense jardin, et il nous donnait des légumes. Il criait un peu sur la Tata mais c’était de sa faute (à la Tata), elle ne sortait pas assez vite les verres et la grenadine pour les invités, et elle ne disait que des bêtises qu’il disait le Tonton. Quoique je ne sois pas sûre que « bêtises » fut le terme exact employé…

Cette histoire de s’accrocher au cordon dans la traction, vous allez me dire c’était peut-être parce que j’avais peur d’être conduite par le Tonton (les  campagnes de prévention routières étaient bien discrètes à cette époque) Va savoir… Ah mais, c’est que vous ne savez pas qu’il y avait pire que le Tonton ! D’autre fois c’était le Pépé qui venait nous chercher avec la charrette attelée au cheval. Et là c’était l’horreur, il fallait monter là-haut, là-haut, là-haut sur la charrette et à chaque pas du cheval, résister  à la peur de verser, même si j’étais bien au milieu du siège, coincée par le frère et la sœur. Etait-il bien raisonnable de  faire confiance à cette bête !

Illustration 2
© olala


Mais je vois que je digresse, revenons à nos moutons pompons, et la question centrale de mon histoire demeure : Y avait-il un pompon dans la Traction de Tonton ?  Alors, avis aux collectionneurs ou aux amateurs de vieilles voitures, qui pourront  me renseigner, et merci d’avance pour ce détail de l'HISTOIRE  ! 😉

Avertissement : Les  esprits chagrins, férus de passementerie, auront bien remarqué, que ce que je désigne comme  pompon dans cette histoire est en fait un gland. Après avis de mon psychanalyste, je continuerai à faire semblant de ne pas le savoir.

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