
J'avais 6 ans, j'errais souvent par ci, par là. Ce qui m'amenait régulièrement sous les quais de la gare, sis sur la ligne de sceau à la croix de Berny. L'œil et l'âme attirés par ces grands trains vus d'en bas. Ces grandes roues surmontées de wagons m'impressionnaient, arrivant par ces perspectives fascinantes que sont les rails. Sous le quai, j'y tenais presque debout. J'y entraînais mon meilleur ami.
Je crois que mes parents ne l'ont jamais su.
Environ 1 an plus tard, je fus placé dans différentes familles d'accueil et autres pensions (au sens le plus péjoratif), nous nous perdîmes de vue. Je me rappelle encore son nom.

Un autre ami, avec qui je jouais souvent en bas de l'immeuble, jaloux de ma nouvelle voiture à pédale et trouvant que je ne lui prêtais pas assez vite, me poussa dans un massif d'orties. Je ne portais qu'un short et je me rappelle encore de la sensation !
J'ai oublié son nom.
Je me souviens du nom de mon meilleur ami de l'époque, mais pas de celui qui devint mon meilleur ennemi.
La même année je fus exclu de la classe de primaire (et donc de l'école publique), qu'à l'époque on appelait la 11ème et qui correspond au CP (Cours Préparatoire), pour "incompatibilité d'humeur" avec la maîtresse, pendant 1 an ... Je ne m'en rappelle pas ; cela m'a été raconté. Je ne me souviens bien sûr pas du nom de l'institutrice. Peut être parce que ce n'était pas une amie ?! Cela m'a toujours paru, pour le moins, surréaliste.
On m'a pourtant assuré que j'avais été un petit garçon bien sage ? En tout cas rien d'un anarcho-autonome précoce ...