Billet de blog 2 février 2011

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Polar-café

Ce rêve, c'était une petite boutique, dans une rue d'une ville moyenne. Je n'avais pas de grands objectifs, juste vivre au milieu des polars.

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Ce rêve, c'était une petite boutique, dans une rue d'une ville moyenne. Je n'avais pas de grands objectifs, juste vivre au milieu des polars.

Je voyais bien le truc. Des bouquins partout, mais que des romans policiers. Des étagères remplies de livres, et au milieu, quelques tables basses, quelques fauteuils, pour déguster du café, du thé et des petits gâteaux, tout en choisissant tranquillement son achat, quitte à le commencer sur place, pour se donner une idée. Bien évidemment, un gros chat roux (ou gris) serait endormi au soleil derrière la vitrine.

Mon collègue de bureau, lui, son rêve, c'était une boutique de lingerie fine. Nous avions décidé de les mettre côte-à-côte nos deux rêves, et nous imaginions bien les clients passer d'une boutique à l'autre, acheter, essayer, discuter le prix ou la qualité. Qui sait ? Un mari, un amant, passionné de lecture et de lingerie, aurait pu être notre meilleur client...

Puis, un accident de voiture, par une belle journée d'été a mis fin aux deux rêves.

Une librairie sans lingerie fine à côté, c'était pas possible...

Et je reste avec une envie de faire partager ma passion des romans-policiers... Avec quelques titres, je vais me permettre de vous proposer une pâtisserie, et un bon café.

C'est parti ?

Je fréquente régulièrement le salon du livre de Fuveau. J'y ai rencontré une grande dame du polar français, Maud Tabachnik.

J'ai commencé à lire ses livres il y a presque vingt ans.

Des héros récurrents, le lieutenant de police Sam Goodman et la journaliste Sandra Khan dans le « Festin de l'araignée », « Gémeaux », « un été pourri » ou encore « le tango des assassins » .

Mais pas que. Une écriture sans dentelles, sans fioritures, on pourrait dire une « écriture d'homme »

mais je pense qu'elle n'aimerait pas du tout.

Ses polars sont sans comparaison. Elle les situe le plus souvent en Amérique, parce que « là-bas, tout peut arriver » dit-elle.

Son tout premier, La vie à fleur de terre (1990) décrit la rencontre de Lucas, avec ce qu'il y a de pire (et aussi de meilleur) chez l'homme. Lucas doit fuir après avoir vu ses amis tuer un "black" juste pour le plaisir.

Son tout dernier, Ne vous retournez pas (2010) est un grand polar, digne des meilleurs du genre :

Un des flics les plus brillants de New-York, Stan Levine, voit sa vie détruite : Nichols enlève et assassine sa fille. Il essaye malgré tout d'avoir une existence normale, jusqu'au jour où il semble que le tueur en série ressurgit. Dans une Amérique traumatisée par les attentats, un bras de fer haletant, qui vous fait garder les yeux ouverts toute la nuit, jusqu'à la dernière page...

Par contre, je le trouve moins dérangeant que Ciel de cendres ou immanquablement, même s'ils ne sont pas recommandables, on s'attache à ces trois hommes, cheminant vers la même ville d'Ukraine, et dont le sort est lié à Tchernobyl.

Ces livres ont toujours un fond de politique. Sur Israël, sur les Etats-Unis. Je ne saurais pas vraiment dire où elle se situe par rapport à ça.

C'est juste une grande dame, Maud Tabachnik, n'hésitant pas à discuter avec les lecteurs, dédicaçant toujours avec sympathie et sourire, et surtout, qui reconnaît ses fans, dans les salons.

Je vous la recommande... avec un bon café serré, un arabica avec une pointe de robusta, un goût d'épices, pour accompagner une tranche de moelleux au chocolat, ou bien... un Paris-Brest !

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