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Octobre 2016, de Paris à Athènes ou voyage entre deux visages de l'humanité
En ce début d'après-midi du 7 octobre 2016, les rues athéniennes ont la couleur, l'odeur et la qualité d'un été qui ne veut pas s'en aller. Alors que, quelques jours auparavant, je marchais dans une ville dont l'urgence semble décrire, depuis bien trop longtemps, le seul état collectif envisageable, ici l'état qui se partage ressemble à celui du flâneur ou peut-être tout simplement de l'habitant. C'est-à-dire du sujet qui habite un espace et, ainsi, le dessine au fil de ses usages au lieu d'accepter que l'espace, devenu suffoquant, ne puisse plus se vivre qu'en se déshumanisant : raser les murs, disparaître ou n'apparaitre que si l'on a la bonne couleur des murs blancs. Je suis blanche mais, depuis plusieurs années maintenant, je ne peux plus habiter à Paris. Cela n'est pas la directe conséquence de ce qui a valu, à quantité d'autres, l'expulsion du territoire français ou son équivalent contemporain et paradoxal : l'assignation à résidence. Assigner ou comment expulser quelqu'un de la condition d'habitant au même moment où on lui demande de n'être plus que cela : un résident de son habitat. Privé évidemment. Car le danger se tient là, dans l'espace public, l'espace que l'on habite en public, comme public, comme pluralité et, en résumé, comme « peuple ».
Je ne peux plus habiter à Paris non pas parce que j'en aurais reçu l'interdiction ou l'assignation forcée – ce qui aurait pu arriver car, en de nombreux cas, il aura fallu de beaucoup moins pour «parquer » quelqu'un, que ce que mon collègue Etienne Tassin et moi-même avons eu l'honneur de recevoir, en mars dernier, de Bernard Cazeneuve, alors ministre de l'intérieur : une lettre d'accusation nous reprochant notamment notre manière de concevoir les espaces et leurs assignations ; nous reprochant d'assigner le terme « ville » et civilité à ce que l'on nomme « jungle » de Calais et de placer le centre de Calais sous le signe de ce qui ne peut que mettre fin à toute forme de cité et d'habitat partagé : la peur de l'autre qui bien vite devient sa haine1. Haine de l'autre, haine de la possibilité d'être avec l'autre, haine de soi comme étant aussi « l'autre » d'un autre, haine de cette forme d'existence qui se nomme : peuple. Je ne peux plus habiter une ville et un pays qui, peu à peu, et sans résistance massive se dé-peuple.
Cela est sans doute la seule véritable raison d'un exil choisi, et non imposé, vers une localité, la Grèce, où, précisément ce qui fait espace commun est avant tout le commun. Vivre en commun, marcher en commun, occuper en commun, résister en commun contre un pouvoir qui veut faire de l'espace européen – espace commun comme espace de chacun de ses pays membres – un comme Un. Comme Un seul pays plutôt que comme paysage hétérogène, fluctuant, aux frontières non encore dessinées dé-finitivement ; comme une seule Nation plutôt que comme composition inter-nationale pour laquelle la singularité de chaque nation est une richesse en même temps qu'une possible frustration. Seule, repliée sur soi, la nation s'appauvrit et appauvrit alors que c'est lorsqu'elle entre au contact d'une autre que ce qui fait sa spécificité passe du statut de « propriété » à celui du « gagné ». En rencontrant l'altérité je gagne en connaissance, je découvre des aspects et des histoires que, en propre, je ne possède pas au même moment où mes propres histoires deviennent ce que l'autre gagne et découvre grâce à moi. C'est dans la tension vers l'autre, dans l'articulation et la composition des différences que chacun dépasse ses propres acquis et voit, dans ce dépassement, une richesse politique véritable.
Mais c'est pourtant cette forme d'une nation repliée, d'un sujet national crispé qui voit l'autre non comme richesse mais comme menace de perdition - il va me prendre et me faire perdre mon pain, ma femme et mon vin – qui fait de plus en plus « front » en Europe, localement et globalement, et « nous » confronte à la possibilité même d'exister comme « nous ». Car de quelle « nous » s'agit-il lorsque celui-ci ne peut plus se définir que « contre » un « eux » ? Que comme ce qui affronte l'altérité et, par là-même, perd ce qu'il y a de puissance dans toute « con-frontation » : le petit préfixe apparemment insignifiant du « cum » : l'avec ? Faire avec l'autre, se faire avec les autres : cela semble être devenu l'impossible d'un espace de plus en plus frontiérisé au sein duquel toute possibilité de composition hétérogène – composition qui, pourtant, est caractéristique de tout « peuple » - est sans arrêt « démantelée ». En ce mois d'octobre, dans le pays que je suis en train de quitter, cet impossible se manifeste justement sous ce nom : démantèlement. « Il faut démanteler le camp de Calais. »
Bien sur on pourrait voir là un geste positif et nécessaire visant à mettre fin à cette modalité de l'existence contemporaine mondiale qui, comme le rappelle très justement Michel Agier, suit la logique de l'encampement2. On encampe les populations exilées au lieu de chercher une véritable solution politique, une manière de repenser et recomposer la « polis », la cité, à partir de ses nouvelles composantes que sont la multiplicité des sujets migrants et réfugiés. Le camp consiste avant tout à tenir en écart, en périphérie des centres de nos villes et de nos espaces « civilisés », ces « autres » qui nous sont fondamentalement étrangers. La dite « jungle » de Calais, dans sa nomination même, semblait raconter une telle exclusion, son démantèlement ne pourrait-il pas signifier, précisément, l'effacement d'une telle ségrégation au profit de possibilités de relation ? Peut-être, mais pour cela il faudrait autoriser ce qui, précisément, est rejeté : le contact, la confrontation, l' « avec » d'un rapport amorcé. À l'inverse, il va s'agir ici de « décamper » et surtout de faire décamper : évacuer le camp en répartissant ses occupants au sein de divers centre d'accueil et d'orientation éparpillés sur le territoire français. Aucune considération n'est portée à ce qui, au sein du camp, existait en termes de relations, de compositions de communautés et d'affinités extracommunautaires ; aucune attention n'est donnée à ce qui, malgré des conditions matérielles déplorables, s'inventait comme forme de vie en commun capable de transcender l'hétérogénéité des langues, des coutumes et des histoires pour, ensemble, se redonner un peu de dignité. On préfère conserver et transmettre l'imagerie d'un nom - « jungle » - et l'imaginaire négatif qu'il convoque pour justifier la destruction et rendre inenvisageable ce qui pourrait aussi s'en suivre comme reconstruction de vie en commun entre résidents du camp et habitants de la ville. Plutôt que de rapprocher, de ramener les marges au centre, on va marginaliser encore plus et faire des « centres » non plus des espaces de croisement mais des points d'exclusion à degré varié : des CAO aux centres de rétention, il n'y a peut-être qu'un pas...
D'une marginalisation à l'autre, des marges des villes aux marges de l'Europe : le mensonge des procédures de démantèlement et de la supposée ouverture que l'on pourrait y voir, se révèle encore plus violemment dans ce qu'il y a, en effet, d'ouvert pour les migrants arrivant aux frontières grecques : des prisons. Prisons à ciel ouvert que sont devenues tout particulièrement les îles grecques et les hotspots de Lesbos, Chios, Samos... dont les conditions ont empiré depuis le fameux accord signé entre l'Union et la Turquie en mars 20163. Face au traitement inhumain et allant contre un ensemble de droits fondamentaux qu'inflige aux migrants l'administration grecque – pilotée en réalité par les décisions de l'U.E – un ensemble d'associations se mobilisent non seulement pour dénoncer mais pour, directement, proposer des solutions à une crise considérée comme collective. Il ne s'agit pas seulement de mettre en place des initiatives pour « s'occuper du cas des migrants » mais il s'agit de s'occuper ensemble du tort qui est fait, à partir d'un cas singulier, à l'ensemble de l'humanité. Il s'agit de ne pas s'en tenir à ces imageries du « nous » et du « eux », ou à ces géographies des « centres » et des « iles » dont le caractère d'excentrées devrait rimer avec invisibilité, mais il s'agit à l'inverse de (se) rendre visible ce dont il est véritablement question dans la politique migratoire telle qu'elle est exercée par l'Union Européenne : le remplacement d'une politique par une police supra-étatique et, par là-même, le piétinement indécent de chacune de nos existences en tant que sujets politiques. Collectifs comme singuliers.
C'est d'une telle occupation que témoigne celle qui depuis Avril 2016 se fait connaître sous le nom d'Hotel City Plaza et dont, en ce 7 octobre 2016, je visite l'une des Assemblées Générales dont, étonnamment, le thème premier porte le nom de « célébration ». Alors que je lisais, le matin-même, les récits de désolation envoyés par quelques camarades encore mobilisés à Calais mais déplorant le peu de résistance opposée à ce démantèlement ; alors que là-bas tout semble se poser sous le signe de la résolution, ici, à Athènes on organise la célébration des 6 mois de résistance de ce qui est à la fois une occupation et une création. Car au sein des sept étages de l'Hotel City Plaza, on ne se contente pas d'occuper une structure existante, on ne se contente pas, par exemple, de rendre vivable un « camp », mais l'on propose une manière de vivre ensemble qui va à rebours de toute logique d'encampement. Si cette dernière suit le double principe d'une mise à l'écart et d'une invisibilisation qui est tout autant une déshumanisation qu'une désingularisation (chacun n'existant plus que sous le terme générique de « population à parquer »), ici l'on part du principe que chacun a droit a son espace intime en tant que ce dernier est aussi condition de l'être ensemble. En donnant la possibilité à chacun des 350 réfugiés, venant principalement de Syrie et d'Afghanistan, d'être un « habitant » c'est-à-dire d'aménager son espace – l'une des chambres de l'hôtel – en fonction de ses propres besoins et de ses propres usages (qui, bien sur, diffèrent lorsqu'il s'agit d'une famille de 4 enfants ou d'un couple dont l'épouse est malade et doit avoir un frigo personnel pour stocker ses médicaments) on favorise la possibilité, pour chacun, de se comporter comme un habitant de l'espace partagé. C'est-à-dire comme un sujet qui prend soin d'un milieu commun précisément parce qu'on ne pense pas ce dernier comme Un, comme devant suivre une seule logique et une seule dynamique, elles-mêmes décrétées par une autorité unique. Les taches se partagent au même-moment où elles se décident à égalité entre les voix des 350 réfugiés et celles de la cinquantaine de bénévoles qui habitent l'hôtel dans les mêmes conditions que les premiers.
Certains sont grecs, d'autres viennent d'autres pays d'Europe (principalement Espagne et Allemagne) et bien souvent n'avaient pas prévu de rester si longtemps dans l'hôtel. Mais une fois intégrés dans cette structure de vie en commun, une fois avoir donné l'espace et le temps à ce qui, dans tout camp, est considéré comme menaçant, comme danger devant être évité – l'amorce des relations – alors il devient presque naturel de rester : on est ici chez soi, c'est là que l'on habite. Certains militants d'autres structures de soutien aux réfugiés reprochent cela aux bénévoles de l'Hôtel City Plaza, voyant là une manière de « prendre l'espace à ceux qui en ont besoin ». Mais dire cela n'est-ce pas suivre la logique des séparations entre le « eux » et le « nous » et réduire le problème existant au seul « cas des migrants », eux-mêmes considérés comme sujets à « traiter » par ceux qui, de fait, auraient les solutions d'un tel traitement ? Qu'est-ce qui « nous » dit que « nous » savons comment accueillir ces femmes, hommes et enfants dotés d'histoires que nous ne connaissons pas et animés de rêves d'avenir que nous ignorons ? Ne faut-il pas commencer par écouter et par reconnaître ce qu'il y a, en réalité, d'égalité entre ceux que l'on nomme « réfugiés » et la variété des individus qui viennent peut-être moins pour aider que pour, ensemble, résister ? Résister à une oppression commune et au tort qui est fait, chaque jour davantage, à tout sujet européen dans sa capacité et son droit d' « habiter un monde commun ». Ce sont les conditions de cela que l'on recompose ensemble comme s'il s'agissait de jouer, à l'échelle micro d'un hôtel, à reposer les bases d'une humanité. Alors oui, après 6 mois, il y a de quoi célébrer. Et, comme dans toute communauté, la célébration est une chose « sérieuse » : elle est ce qui atteste de notre capacité à vivre ensemble, non pas « de fait » mais selon des règles que l'on a construites en commun et qui elles-mêmes attestent de notre créativité d'êtres humains. Organiser une célébration collective, c'est reconnaître ce qu'il y a de puissance dans le fait de vivre et d'habiter ensemble et de mobiliser pour cela des gestes précis et partagés.
Se réunir, en ce 7 octobre, pour préparer la célébration des 6 mois d'occupations qui aura lieu le 22 du même mois, c'est donc prendre le temps de se rendre visible les uns aux autres ce que, depuis tout ce temps, « nous » faisons ensemble dans l'Hôtel City Plaza. L'un des bénévoles raconte, pour les nouveaux arrivants ou pour les visiteurs, comme moi, comment la vie collective s'organise : chaque « chambre » a entre 5 et 7 heures de travail par semaine, travail qui peut consister à faire la cuisine pour tous, à assumer des taches d'entretien mais aussi, à faire ce que chacun sait faire au mieux et qui, pour certains, peut consister à aider à l'apprentissage d'une langue, ou à s'occuper des enfants qui, et cela fait aussi la singularité de l'Hôtel, sont nombreux à jouer au travers des étages. Mais ce qu'il y a de remarquable tient aussi dans le fait que, précisément, il ne s'agit pas seulement de « faire » et d'accomplir des taches pratiques. Il s'agit aussi, au travers de discussions collectives et de débats politiques que chacun nourrit par son histoire et sa lutte singulière, de se voir à nouveau, les uns les autres, les uns avec les autres, dans la qualité d'un « acteur politique ». « Ici, chacun est le sujet de ses propres revendications », dit l'un des bénévoles intervenant dans l'A.G. Chacun est considéré dans son processus de subjectivation politique à partir de quoi il peut exister tout autant comme singularité que comme acteur, comme membre d'un collectif qui résiste à l'impuissance dans laquelle veut nous plonger ce pouvoir policier qui annule nos existences politiques en nous parquant, de manière plus ou moins évidente, dans des zones de sur-vie. Dans l'Hôtel City Plaza c'est à ces vies politiques que l'on fait place et cela se manifeste tout autant dans l'organisation de la vie collective que dans les manifestations où se partagent, entre nationalités, des histoires de combat où ce n'est pas seulement le mauvais traitement infligé aux migrants qui se dénoncent en commun, mais toute forme d'injustice telle que, en Grèce, dans ce rebut de l'Europe, elles se vivent tout autant. Ainsi, après la manifestation du 22 octobre où « la condition migrante » se dénonce et se célèbre en commun, les hommes, femmes et enfants venus de Syrie, d'Irak ou d'Afghanistan, rejoindront leurs nouveaux amis grecs pour commémorer, le 17 Novembre, le soulèvement grec contre le dictature des colonels, dans le lieu symbolique de l'École Polytechnique d'Athènes. Moments politiques où se redistribuent les conditions d'une citoyenneté mondiale alors que tout est fait, par la gouvernementalité internationale, pour faire oublier ne serait-ce que la possibilité d'une telle modalité d'existence.
Les actes qui démarrent à l'Hôtel City Plaza, s'ils atteignent cette dimension universelle, ne font pas pour autant l'économie de la singularité des situations rencontrées par les migrants. On sait bien qu'il y a des problèmes très concrets à solutionner, liés au trajet que suivent quantité des ces individus. Venant de Turquie, ils sont d'abord réceptionnés dans l'un des hotspots évoqués puis ils font une demande d'asile qui, si elle est acceptée, les autorise à venir jusqu'à Athènes pour réaliser les entretiens nécessaires à la finalisation de la procédure. S'ils n'ont pas été, comme c'est bien souvent le cas, renvoyés vers la Turquie et s'ils arrivent jusqu'à la capitale grecque, ils peuvent venir demander une chambre à l'Hôtel comme le ferait, semble-t-il, n'importe quel touriste à qui l'on aurait recommandé un tel lieu d'hospitalité. Evidemment, la suite n'est pas toujours semblable à celle d'un vacancier : une demande peut être rejetée et il est à chaque fois extrêmement compliqué et douloureux, pour les résidents de l’hôtel, de devoir refuser quelqu'un, faute de place. Une priorité est donnée aux femmes et aux enfants mais cela n'induit pas le rejet catégorique des autres cas : les bénévoles sont formés pour pouvoir orienter au mieux chaque singularité vers la structure capable de l'accueillir au mieux. Rien à voir, donc, avec le traitement générique que propose la répartition bureaucratique des migrants au travers des CAO français. On n'oublie jamais que l'on s'adresse à des égaux tout comme on ne confond jamais passage et parquage, station et rétention.
Le soin qui est donné au séjour des migrants à l'hôtel ou dans une structure liée, n'enlève rien à l'intelligence propre aux structures de solidarité, cette intelligence qui manque cruellement aux politiques (ou aux polices) européennes et qui sait bien que l'on n'empêchera jamais quelqu'un d'aller là où il a prévu d'aller, ou là où il considère qu'il est mieux pour lui de se rendre. On donne donc tout autant de soin à l'arrivée qu'au départ et c’est avec émotion que l'une des bénévoles avec laquelle je m'entretiens me raconte cette autre forme de célébration : celle des adieux. Car il arrive que l'on puisse s'en aller, que l'on ait obtenu son statut de réfugié dans le pays de son choix, souvent parce qu'une partie de la famille s'y trouve. Le jour du départ, le ou les migrants en question doivent prendre un bus qui quitte la place d'Omonia à 3heures du matin pour les conduire à l'aéroport. Eleni me décrit cette image d'un groupe dont les larmes traduisent tout autant la tristesse de se séparer de celles et ceux avec lesquels chacun s'est lié d'amitié, que la joie de rejoindre des proches et un avenir nouveau. Comme pour un rituel, chacun porte son plus beau vêtement, les femmes se maquillent et se coiffent spécialement : c'est une autre forme de « célébration ».
Au croisement d'un « savoir accueillir » et d'un « laisser partir », des existences se composent en commun, s'apportent et apportent ainsi une contribution essentielle à la contre-représentation d'une condition migrante : non celle d'une vie misérable à parquer ou à traiter, mais celle d'un point d'existence à partir duquel se distribue l'égalité politique dont nous avons besoin pour résister à l'humanité policière de nos gouvernements.
Tout ceci est d’autant plus nécessaire à rappeler qu’au moment où je reprends ce récit, du 7 octobre au 7 juin, l’Hôtel vient de recevoir une demande d’évacuation. « Il n’y a pas d’alternatives », les alternatives n’ont pas le droit d’exister dans cette Europe et dans ce monde mais, précisément pour cela, nous devons les raconter, les partager au nom d’une autre articulation entre Europe et Monde. Il faut faire de ces initiatives soucieuses des altérités et des autres manières d’habiter ensemble, le premier pas vers la composition d’un monde commun au sein duquel l’hospitalité serait devoir autant que droit.
Camille Louis
1Voir le texte intitulé « La jungle et la ville » : https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/150216/la-jungle-et-la-ville suivie de la lettre de Bernard Cazeneuve et de notre réponse à cette-dernière : https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/200316/monsieur-le-ministre-de-linterieur
2Un monde de camps, Michel Agier (dir.), avec la collaboration de Clara Lecadet et les contributions de Hala Abou-Zaki, Hélène Thiollet, Marc Bernardot, Olivier Clochard, Alice Corbet…, Editions La Découverte, octobre 2014.
3Voir notamment l'excellent rapport réalisé par le Gisti: http://www.gisti.org/spip.php?article5454