Lors de l’assemblée annuelle de l’association Sauvegarde du Penthièvre, Claude Lesné médecin et universitaire rennais, « Docteur algues vertes » comme aime à le nommer André Ollivro, nous a retracé les péripéties juridiques de ce dossier, le long combat des militants qui tentent depuis déjà cinq ans de faire reconnaitre par la Justice et l’État français, du décès de Thiérry Morfoisse pour cause d’accident en maladie professionnelle. Un reportage entretien en « vulgarisation » scientifique qui démontre de la pertinence du travail associatif, à rendre la justice et faire évoluer dans la réalité quotidienne du principe si cher à la Ministre Ségolène Royal, militante de la démocratie participative s’il en est (était ?)!
Des avancées notables au bout d’un long combat juridique de cinq ans
Le sang aurait été mal conserve ? Imbroglio et lenteur judiciaire
Elargir la mobilisation, combattre le mensonge obscurantiste de l’Etat
Contre l’oubli, la mobilisation s’impose à dénoncer le dogmatisme sclérosé de l’État
Un bref portrait de Claude Lesné.
Le chercheur rennais spécialiste des polluants aériens, alerte depuis plusieurs années sur les dangers liés à la décomposition des algues vertes. Quand un cheval a trouvé la mort sur la plage d'Hillion, dans les Côtes d'Armor, l'universitaire rennais Claude Lesné, docteur en santé publique, a affirmé sans détour que la cause était les émanations toxiques des algues vertes.
Longtemps chercheur au CNRS, spécialiste des polluants aériens, il a beaucoup travaillé sur l'amiante. « En 1981, on savait suffisamment de choses pour décider de cesser la production d'amiante dans l'industrie. Il a fallu attendre vingt ans. » En 2008 les associations qui dénoncent depuis une quarantaine d’années ce désastre écologique, lui demandent de se pencher sur la prolifération des algues vertes et des risques d’inhaler de l’hydrogène sulfuré qui émane de ces pollutions en décomposition.
Claude Lesné « Les algues vertes en décomposition dégagent de l'hydrogène sulfuré, un gaz dont la toxicité est connue depuis 1700 ! S’insurge le médecin. A cette époque, les égoutiers présentaient les mêmes symptômes que les ramasseurs d'algues vertes aujourd'hui : yeux qui piquent, impression de brouillard et plus grave, risque de perte de connaissance. Un diagnostic de ces signes cliniques suffit pour savoir qu'il s'agit d'une intoxication due à l'hydrogène sulfuré. Si on demande des analyses complémentaires, c'est uniquement pour des raisons politiques. »
Pour que l’Etat fasse son travail correctement, la mobilisation du plus grand nombre reste encore la meilleure option, pour la santé, la sérénité et que la Famille Morfoisse puisse retrouver l’apaisement d’un deuil réparé.
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