Je pleure sur une France qui se décompose dans un chaos morose. Je pleure sur ces rentiers égoïstes trop vieux pour être empathiques et trop angoissés pour être vivants. Je pleure sur tous ces nantis sans grandeur ni humanité à force de se gaver d’une opulence mortifère. Je pleure sur nos enfants, nos petits-enfants et les suivants qui seront victimes de l’arrogance putride de dirigeants cupides face à la survie de la planète. Je pleure sur les maux et les abus à venir juste pour nourrir l’insatiable hydre néolibéral. Je pleure l’inhumanité bestiale d’un capitalisme vampirique et nauséabond. Je pleure sur l’insouciance crasse qui va nous mener vers l’apocalypse d’une nature dénaturée par nos excès puérils. Je pleure face à tant de cynisme, d’inconséquence, de décadence et de mépris irresponsables à l’égard de la vie. Je pleure sur la violence guerrière qui tue aveuglément, violence assoiffée de gloire et de sang rugie par des tyrans mégalomanes aux dents de carnassiers dégénérés. Je pleure sur le fatalisme résigné d’un petit peuple qui n’a plus la force d’espérer en des lendemains plus justes et plus libres. Je pleure sur tous ces corps usés et ces cœurs brisés d’avoir trop donné à un système impitoyable. Je pleure sur tous ceux qui ont renoncé à se battre pour sauver leur intégrité des griffes de l’iniquité. Je pleure devant tant de gâchis désabusé.
Chacun pour soi, la mort pour tous. Quel futur de rêve !
Mais que vaut un monde qui néglige les plus humbles, les plus précaires, les plus fragiles ? Que vaut un monde qui écrase les trois quarts de l’humanité ?
Je n’ai rien à perdre, j’ai déjà tout gagné et je suis trop vieux pour voir la Terre s’effondrer sous les coups de boutoir d’idéologues dératés.
J’aimerais tant pouvoir vous redonner foi en un meilleur possible. Encore et toujours se relever et repartir, défendre ses droits et ses libertés.
Réveillez-vous pour réanimer la démocratie ! Réveillez-vous pour exister contre l’adversité !