Il suffit de peu, mon amour,
il suffit de si peu
pour être heureux.
Je n’ai presque plus rien,
pourtant j’ai tant,
tant et plus
nourri par de petits riens.
Viens dans mes bras
qui sait que sera demain ?
Il suffit de peu et tout
va son chemin.
Je n’ai pas la vérité
je n’ai que ma vérité
laquelle doute souvent d’elle-même
qui serais-je pour avoir raison contre les autres
avoir raison pour soi c’est déjà beaucoup
pourquoi avez-vous ce besoin de convaincre
envers et contre tout
par peur d’avoir tort
Je suis mort
dans le décor des jours
décor immuable
du fil qui s’effile
dans la brasure du temps
suis-je plus vivant que mort
ou plus mort que vivant
dans ce monde spasmodique
je suis mort en venant à la vie
je serai vivant en allant à la mort
ainsi va tout ce qui est et qui sera
éternellement présent au temps
je t’aime si intensément
toi qui me donnes sans compter
Par amour
je me noierai dans tes yeux
par amour
je te cueillerai des bouquets d’étoiles
par amour
je t’ouvrirai des horizons de libertés
par amour par amour
rien n’est trop dur pour moi
rien
que de te voir à bout de force
pleurant d’impuissance à être invincible
par amour
je me rendrai invisible
pour ne pas altérer ton éclat sensible
par amour
Merci
pour ces sourires ensoleillés
merci
pour ce nouveau jour plein d’aménité
merci
pour ton amour qui m’a transformé
merci
pour le temps qui passe sur mes pensées
merci
pour la vie qui m’a tout donné
pour l’inconnu la vacuité
pour le bonheur d’exister
et de me perdre dans mes vérités
Elle déployée
je vole le cœur choyé
sur sa vie ailée
Sur les ailes nues
d’un cœur qui sourit d’amour
j’aperçois le jour
Tu es prisonnier au paradis
ton seul horizon est le temps qui passe
tantôt serein tantôt interminable
tu es prisonnier au paradis
contemplant l’espace avec nostalgie
dehors c’est ailleurs dehors c’est loin
c’était avant
c’est quelque part dans ta mémoire
tu es prisonnier au paradis
jusqu’à la folie
tu es prisonnier de toi-même
lève-toi et marche
Je suis épris d’une étoile
fileuse de bonheurs
de petits bonheurs et de générosités infinies
à dégoûter la lune et à époustoufler le soleil
elle vacille sur l’horizon petite étoile vaillante
Grande sorcière qui éclaire les émotions
de son firmament pudique et inspiré
je suis épris du ciel
car elle est mon azur
J’ai oublié la chaleur de sa chair
la saveur de sa peau
la mélopée de ses extases
j’ai oublié sa voracité et la volubilité des sens
mais il reste enfouis dans ma mémoire
les échos d’une charnalité joyeuse
le passé n’est jamais loin lorsque le présent fredonne
il suffit de le respirer pour vivre encore
La vie est belle sous un soleil d’été déclinant
pas un frémissement alentour
la nature sommeille
seuls deux écureuils taquins se poursuivent
sur le tronc impassible d’un vieux pin parasol
la vie est un enchantement
Je veux tout et son contraire
je veux tant et si peu
si peu avec un corps qui peut moins
et c’est encore trop apparemment
alors je veux tout autrement
car tout est permis
à un regard frais et avenant
Le monde va mal
les réseaux sociaux dégoulinent
d’intolérance de bêtise de racisme
de beauferies de discriminations
et de jérémiades à gogo
le monde va mal
les réseaux sociaux mènent le bal
on se cache derrière des pseudonymes
pour mieux jeter ses boules puantes
partager ses rancœurs ou ses malheurs
le monde va mal
je crois que je vais aller sur la lune
les extraterrestres cultivent peut-être plus
le culte de l’amour et de la bienveillance
le « voir midi à sa porte » est lassant
Z’avez vu les zombies venus de l’Est
regards explosés tenant à peine debout
c’est terrible d’être vampirisé par l’amour
lorsque l’enfant paraît le temps disparaît
Les pieds sous la table
il se laisse servir
par bobonne qui s’affaire
pour le nourrir
ainsi va le machisme ordinaire
il y a du boulot sur Terre
Je vieillis
j’ai des dents de scie
et des œils de verre
j’ai le zizi rabougri
et le pif plein de vers de terre
le corps de travers
et le cœur à l’envers
je vieillis mais
j’aime la terre entière
enfin presque
faut pas pousser pépère
dans les mauvaises affaires
Nuit profonde
obscurité intense
paisible solitude
mes pensées se diluent
je m’enfonce dans la vie en suspens
apesanteur sublime
je dors à la gloire de l’amour
J’ai des bouffées de bonheur
comme tu as des bouffées de chaleur
à chacun sa mémopause
je me souviens de tant de choses
que j’ai oubliées
sauf les petits moments de bonheur
Je suis un bouffi décati
c’est toujours mieux qu’être un bouffon mal dégrossi
mais quand même
ça fait replet repu
repu de quoi je ne sais pas
de toute façon ça ne vous regarde pas
je suis bouffi de boursouflures
comme d’autres sont bouffis d’orgueil
Deneuvre quel est ton secret
je suis replet d’être repu
« Beau mâle » a viré au jus
comment séduire
mais comment encore séduire
dans ce coucher de soleil
repu de lumières
allô Monsieur le façadier
faudrait me refaire le crépi
il n’est plus diététique
Je ne pénètre plus que ton âme
mon amour ma flamme
le temps a passé sur nos vérités
il nous reste la réalité
d’un amour libéré
de tout faux-semblant
Je ne pénètre plus que tes pensées
celles qui me font vibrer
lorsque tu te mets à gazouiller
extase verbale jusqu’à la volupté
des sens enivrés
par ton bagout caracolant
Cette envie de pleurer dans le ventre
devant l’impuissance à être moi
mon corps ne m’appartient pas
je ne m’appartiens pas
toutes ces immixtions quotidiennes
toutes ces énergies disparates
dans mon intimité mon intime mité
toutes ces mains toute cette agitation
ce va-et-vient cet envahissement
eux chez moi CHEZ MOI
ne me touchez pas ne me touchez pas
je ne me supporte plus
la liberté c’est quoi
j’ai fait le tour de ma prison
où est la raison
dans la résignation ?
Je m’épuise dans un piège à cons
une voie sans issue
je n’ai pas le choix crois-moi
Les jours s’écoulent
plus rien ne presse
désormais je paresse
j’aime paresser
en égrenant l’amour
Sans toi je serais lourd
de l’agitation autour
de mon âme oppressée
par ces énergies avariées
de ne pas oser exister
Ô soleil
ébullition du ciel
réchauffe mes os
contrits par les maux
d’une vieillesse vénielle
je ne suis qu’un lézard
amoureux du hasard
et de la liberté
Fulgurant le bougainvillier croît
élan irrésistible d’une nature
à l’assaut de la vie
sur la façade ensoleillée
de mon âme
fleurie d’amours
lumineuses
Je pleure la Terre qui meurt
je plains les cons qui la tuent
spéculation et individualisme
la roulette russe n’est pas la même pour tous
Clamser pauvres gens le capital vous le rendra
cet égoïsme cynique persuadé
que ça n’arrivera qu’aux autres ou qui
pense « après moi le déluge »
consommation et confort jusqu’à l’absurde
Que reste-t-il d’humain à tant d’humains
je pleure la Terre qui meurt
le bon sens est en friche et la solidarité en berne
touche pas à ma liberté de crever de me croire libre
juste en refusant de me priver de mon aisance
à chacun son carburant et
les autres n’ont qu’à commencer
La liberté est corrompue la liberté est frelatée
on en fait n’importe quoi pour ne pas ouvrir les yeux
pour ne pas frustrer un ego qui va à vau-l’eau
La Terre meurt et je demeure
impuissant et triste
d’être un pollueur conscient et contrit
fruit d’une culture dératée
pervertie le progrès capitalistique
Je suis ombre et lumière
j’ai ma part de mystères
qui marche de guingois
sous le toit du temps
témoin de mes errements
je suis ombre et lumière
tu crois me connaître
mais que sais-tu réellement
puisque je suis mon propre mystère
Prendre la tangente
ou regarder par la fente
le temps qui passe
le temps qui pisse
sur les jours qui baissent
et les gens qui stressent
les gens qui paissent
les gens qui poissent
dans le pré des morosités
je ne suis qu’hilarité
de mon horizontalité
quelque peu débauchée
Il touille il triture il tapote il tranche il racle il tasse
toc toc tac tic toc tic
les oreilles crissent
l’assiette glapit la nourriture couine
avant d’être engouffrée gloutonnement
dans la bouche stressée
maman ! où est le plaisir dans cette agitation
la vie devrait se savourer
se déguster à chaque instant
bouchée après bouchée
comme une nourriture de l’âme
T’as vu les zizis avachis
dans leur slip décati
qui glandent en songeant
avec nostalgie à avant
au temps où ils étaient
vaillants et pleins d’allant
en sirotant une petite verveine
devant une série sans haleine
regarde les zizis pantelants
ils ont cessé d’être arrogants
ils gouttent misérablement
tels des robinets fuyant d’ennui
Automne
horizon monotone
et cette lassitude diffuse
de celui qui a tout donné
je ne suis pas de ce monde
l’ai-je jamais été
je contemple l’absence
tout est vacuité
les jours m’acculent
je m’emmitoufle au creux du lit
comme je me blottis dans les bras
de mon aimée
apaisé
Que serais-je sans elle
mon attention incarnée
qui scintille au coucher du soleil
de toute son humilité ?
Le bougainvillier
empli de fleurs réjouies
irrésistible grimpe sur son ciel de vie
rien n’arrête l’exubérance
de la beauté en transe
Le nez goutte
et les gouttes se gâtent
gode save the pine
je suis en panne de peines
ou peut-être
en peine de pannes
le Monde va trop bien
pas assez de pauvres
trop de n’importe quoi
la Terre va crever
et l’Homme avec
restera les poissons et les éléphants
enfin libres
Dis comment est la chaleur d’un corps blotti
je l’ai oubliée
je ne suis plus
qu’un objet voûté non incarné
Soleil mon amour
qui illumine mes jours
je n’aime que toi
je ne désire que toi
tes caresses avenantes
sous la frondaison indolente
d’une nature foisonnante
Soleil mon amour
redonne-moi le jour
de ton exaltation sans détour
Nuit noir froid pluie l’ennui
l’ennui qui fuit
l’hiver
je suis joie
près de toi
je suis le jour dans tes yeux
L’enfer me ment
tout le temps
entre quatre murs
éclats de soleil dans la chambre
rayons de lumière sur la vie
l’enfermement du temps
qui suspend les jours
aux tic-tac de l’amour
Le soleil la mer l’amour
son baiser en point d’orgue
éblouissement du cœur
et de l’esprit révélé
la mer irradie d’énergie paisible
à portée de main et de sérénité
mouettes indolentes et fières sur la plage
la Terre tourne autour de moi
Le Phare pas à pas nourrit
ma contemplation enrobée
de soleil de mer d’amour
jusqu’au baiser de velours
sur la jetée ensoleillée de vie
un jour d’automne
Je compte les jours du tant qui passe
du tant passé
chaque seconde la vie se dilue
dans l’infini
d’une éternité
aussi belle que l’amour
qui nous ravit
nous sommes temps