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Billet de blog 1 juillet 2011

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Liberté - Egalité - Aimer (par Richard Sanchez*)

Notre combat contre toutes les discriminations – qui gangrènent les relations sociales et sont source de souffrance humaine – s'inscrit dans notre lutte pour l’émancipation de l’humanité et l’épanouissement de la personne.

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Notre combat contre toutes les discriminations – qui gangrènent les relations sociales et sont source de souffrance humaine – s'inscrit dans notre lutte pour l’émancipation de l’humanité et l’épanouissement de la personne.

À l'évidence, la personne humaine ne peut s’épanouir sans que son orientation sexuelle, le genre qu’elle ressent être le sien, puisse être vécu au grand jour, respecté par les autres. Pouvoir s’aimer à la vue de tous sans peur, sans honte, sans mensonge est un droit fondamental de chaque être humain. La reconnaissance de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre sont donc choses fondamentalement communistes.

Pendant longtemps nous avons considéré que ça n’appartenait qu’au domaine de l’intime. Et nous disions : respect mais question personnelle, pas d’immixtions du parti communiste dans ces questions. Nous avons appris, depuis, que la reconnaissance de la différence, son respect, son épanouissement, constituent une richesse pour le développement social. Et que le développement des différences, ça veut dire aussi égalité des droits.

Fièr-e-s et révolutionnaires

« Fièr-e-s et révolutionnaires », le collectif du Parti communiste qui travaille plus particulièrement sur ces questions, a acquis une autorité certaine auprès des diverses associations LGBT (lesbiennes, gays, bi, trans). Il est partie prenante de toutes les actions, manifestations et moments de réflexions sur ces sujets. Il a à son actif plusieurs initiatives qui ont connu un réel succès : débats sur l'homosexualité en banlieue, rencontre européenne pour l'égalité des droits, colloque sur la question trans, etc.

Surtout, une collaboration étroite avec les parlementaires communistes de l'Assemblée Nationale et du Sénat, a permis l'élaboration et la présentation de toute une série de propositions de loi qui apportent des réponses marquées du sceau de la justice, de l'égalité des droits et du respect de la personne aux questions posées aujourd'hui à cet égard.

Curieux paradoxe pourrait-on penser, mais de fait, alors que dans sa majorité, la population française devient de plus en plus ouverte à la diversité (plusieurs enquêtes d'opinion révèlent des majorités favorables au mariage, à l'adoption, etc.,) les actes « LGBTphobes » deviennent plus nombreux, plus violents, plus directement injurieux, par le biais d'internet, mais aussi sur les lieux de travail, les lieux publics et au sein de l'entourage familial. Déposée en juillet 2004, notre proposition de loi pour les considérer comme de véritables et graves délits, les interdire, les réprimer en tant que tels, donne les moyens efficaces de « combattre l'incitation à la haine homophobe, lesbophobe, transphobe, depuis l'école jusqu'à l'institution de formations spécifiques dans les collectivités territoriales, administrations et entreprises.

Des propositions de loi

On pense souvent que le PACS a tout réglé, alors même que sans nier l'avancée qu'il a constituée il y a 12 ans, et les quelques progrès arrachés par les parlementaires communistes - il reste un contrat. Notre proposition de loi de Juin 2009 – qui a pu être débattue au Sénat mais repoussée par la majorité de droite – montre comment renforcer les droits des personnes liées par un PACS dans tous les domaines de la vie de ces couples.

Dès 2005, nous avons déposé une proposition de loi pour l'ouverture du droit au mariage à tous les couples, proposition que nous avons encore enrichie en février 2010 en précisant que ce droit devrait non seulement s'établir sans distinction de sexe, mais aussi sans distinction de genre.

Et nous avons depuis avril 2011, une nouvelle proposition de loi destinée à lever les discriminations sur la filiation (pour l’accès à la parentalité). Cette proposition de loi affirme une triple volonté : la primauté de l'intérêt supérieur de l'enfant, son droit d'être élevé par ses parents dans de bonnes conditions et de pouvoir jouir d'une vie de familiale normale ; la garantie de l'égalité de tous et toutes devant les lois, quelles que soient l'orientation sexuelle et l'identité de genre ; le respect de l'intégralité psychique et physique de chaque adulte ou enfant au plan individuel comme dans les relations sociales. Alors que l'actuel droit civil de la famille est tourné vers le couple de deux sexes, elle prend en considération le développement de familles pluriparentales ou coparentales, parfois de même sexe.

Enfin un travail est engagé sur la question « trans » qui devrait aboutir à une proposition de loi dégageant la personne qui veut légitimement affirmer le genre qui est le sien – au delà de l'apparence que la nature lui a donnée – du carcan médico-psycho-judiciaire qui enserre chaque étape du parcours, afin que celui-ci conjugue naturellement le respect de la personne concernée, la rigueur médicale, les droits sociaux et citoyens.

On le voit, dans ce domaine comme dans tous les autres, l'égalité des droits, le respect de l'autre, le développement de l'humain vers une civilisation supérieure sont au centre de nos soucis. C'est aussi pourquoi, et ce sera ma dernière réflexion, nous n'avons pas retenu le prétendu concept de « liberté sexuelle » toujours conjugué, conçu même, en liaison avec une sorte de marchandisation du sexe, de culte de la performance et d’une sorte de norme. Nous nous prononçons pour la libre sexualité mutuellement consentie. Dans sa vie une personne peut avoir des moments où elle va aimer, vivre avec quelqu’un d’un autre sexe et des moments où elle va aimer ou vivre avec une personne du même sexe. Tout cela s’inscrit dans le cadre de l’épanouissement de la personne humaine et le respect de sa différence ou de ses différences.

*Richard Sanchez est chargé de la question LGBT à la direction nationale du PCF.

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